POTRON Charles Eugène (1832-1904)
France

Légataire d’une grande somme pour l’érection d’un phare

Charles Eugène Potron voit le jour en 1832, à Boulogne-sur-Seine (Hauts-de-Seine). C’est un membre de la Société de Géographie de Paris et un grand voyageur. Il échappe à un naufrage en face de l’ile d’Ouessant. Il décède, célibataire, le 26 mars 1904, à Paris (5ème).

A Ouessant, en mer d’Iroise, le récif d’Ar Gazec (« la vielle jument » en breton) est à l’entrée des courants violents du Fromveur. Entre 1888 et 1904, trente et un navires coulent dans cette zone.

Le 20 février 1904, un décret ministériel officialise la décision de construire une tour en béton sur ce récif. Les travaux vont commencer, lorsque Charles Eugène Potron écrit dans son testament :

« Je soussigné Charles Eugène Potron, demeurant à Paris rue du Sommerard, 11, lègue la somme de quatre cent mille francs, 400 000 francs, pour l’érection d’un phare, bâti de matériau de choix, pourvu d’appareils d’éclairage perfectionnés. Ce phare s’élèvera sur le roc dans un des parages dangereux du littoral de l’Atlantique, comme ceux de l’île d’Ouessant. La désignation sera celle de la localité. On gravera sur le granit, « Phare construit en vertu d’un legs de Charles E. Potron, voyageur, membre de la société géographique de Paris ».

En cas de non-acceptation ou de non-exécution dans un délai de six à sept ans depuis la date de mon décès, la totalité de cette somme reviendrait à la Société centrale de sauvetage des naufragés pour la construction de canots et d’engins de secours. Mais cette substitution ne s’effectuerait que dans l’absolue impossibilité de réaliser ma première intention. S’il est héroïque de remédier aux sinistres dans la mesure extrême des forces humaines, il vaut mieux encore les prévenir. »

Le ministère des Travaux publics accepte cette offre généreuse. Aussitôt le directeur des phares et balises s’adresse à l’ingénieur en chef Willotte pour faire les repérages afin d’entreprendre « la construction d’un phare analogue à celui d’Ar-Men, sur les Pierres-Vertes, qui répondrait à la fois aux vues du testateur et à celles de l’administration. Le projet est définitivement approuvé le 18 novembre 1904. Les travaux ont lieu entre 1904 et 1911. C’est aujourd’hui le phare de la jument.

A l’origine il devait être habité par trois gardiens et un cuisinier. Mais ceux ci refusent de s’y rendre car, en raison d’un défaut, le phare est affecté par d’intenses vibrations. En juillet 1991, le phare est définitivement abandonné car il est alors automatisé et placé sous le contrôle informatique du phare du Créac’h.

Sources : Archives départementales de la Seine (Registre des entrées du cimetière, décès du 5ème arrondissement) ; Wikipedia. Date de création : 2014-03-16.

Photos

Monument

Le monument est gravé, en façade, d’une rose des vents.

Inscriptions :

Ch. Eugène POTRON, voyageur, 1832-1904.

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Date de la dernière mise à jour : 11 février 2024