PORCHER DE LISSONAY Gilles Charles, comte de RICHEBOURG (1753-1824)
France

gravure anonyme - Château de Versailles

Gilles Porcher de Lissonay, comte de Richebourg, voit le jour à La Châtre (Indre), le 22 mars 1752. Il est tout d’abord médecin, profession qu’il abandonne à la Révolution. Porcher en adopte les principes avec beaucoup d’enthousiasme, et est nommé maire de La Châtre en 1790. Il devient député suppléant du département de l’Indre à la législature, où il ne prend point séance.

Nommé, en septembre 1792, député à la Convention, il se déclare pour l’appel au peuple dans le procès de Louis XVI. Il vote, par la suite, la détention et le bannissement à la paix, en exposant ainsi ses motifs :

« Je vote, non comme juge, je n’en ai pas le droit; mais comme représentant du peuple, chargé de prendre des mesures de sûreté générale. Je ne me dissimule pas qu’il est difficile d’en prendre qui soient absolument exemptes de dangers; mais comme l’existence d’un tyran enchaîné, abhorré, me semble moins à craindre que les prétentions que sa mort ferait naître, j’adopte la mesure de la détention, jusqu’à ce que la paix et la liberté, consolidées, permettent de le bannir; et je me détermine d’autant plus à cette mesure, que je crois qu’elle aura de l’influence sur le succès de la campagne prochaine. »

Porcher se déclare ensuite pour le sursis à l’exécution. Sans jamais avoir joué de rôle marquant, ce député conventionnel est toujours employé, tant au comité de législation, au nom duquel il fait de fréquents rapports, que dans les départements où il se conduit d’une manière fort modérée. Ce n’est guère qu’après le 9 thermidor (27 juillet 1794) qu’il se fait remarquer à la Convention.

On l’envoie alors dans les départements de l’Ouest, où il fait prendre les mesures suite à la chute de Robespierre. À son retour en mai 1795, il fait supprimer le tribunal révolutionnaire. Il a une seconde mission dans le Calvados où il dénonce les manœuvres des royalistes aux approches de vendémiaire.

A cette époque, les deux départements qui composent l’ancienne province du Berri l’élisent au Conseil des Anciens. Il continue de se montrer favorable au système révolutionnaire, quoique souvent en opposition avec le Directoire. Le 29 novembre 1796, il tente vainement de faire rejeter une résolution qui déclare expiré l’exercice des fonctions des membres des tribunaux révolutionnaires élus en 1795 et qui autorise le gouvernement à les remplacer.

Ce rapport qui n’a aucun résultat, est néanmoins réimprimé dans le midi de la France. Cette publicité extraordinaire fait nommer Porcher au Conseil des Anciens par le département du Gard. Mais le Directoire annule sa nomination, malgré les nombreux suffrages qui l’appuient.

Il devient alors membre de la commission administrative des hospices civils de Paris. Il  a quelques démêlés avec Lepreux et les autres médecins de l’Hôtel-Dieu, qui lui adressent une lettre très-forte, qui est même imprimée. Porcher perd cet emploi en avril 1799, à la suite d’un renouvellement général. Le département de l’Indre le réélit, à la même époque, au Conseil des Anciens.

Là, il vote notamment contre la résolution qui tend à soumettre à la peine de mort les auteurs de traités contraires à la constitution et à l’intégralité du territoire de la république, et représente «qu’une pareille loi attenterait à la liberté des premiers pouvoirs et entraverait la pensée des représentants du peuple». Il se prononce, en novembre, en faveur de la révolution de Saint-Cloud, qui rend Bonaparte maître du pouvoir.

Porcher devient aussitôt membre de la commission intermédiaire du conseil, puis sénateur. Il est secrétaire du Sénat conservateur à l’époque où celui-ci vote la destitution de Napoléon, en 1814. Il signe le 3 avril 1814, en cette qualité, la création d’un gouvernement provisoire et la déchéance de l’empereur.

N’ayant pas rejoint l’empereur lors des cent-jours, au retour de Louis XVIII, il recouvre son titre de pair de France, dont il jouit jusqu’à sa mort le 10 avril 1824. Il repose avec son fils, Jean Baptiste Porcher de Lissonay, comte de Richebourg (1770-1857), pair de France.

Titres : comte de l’empire (1808). Distinctions : chevalier (2 octobre 1809), commandeur (14 juin 1804) de la Légion d’honneur.

Sources : Michaud (Louis-Gabriel) Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865, Paris ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2009-08-01.

Monument

La chapelle est ornée d’un bas-relief en marbre, œuvre de Noel Etienne Fessard.

Inscriptions : Sépulture de la famille PORCHER

Ego sum resurectio et vita.
(Latin : Je suis la résurrection et la vie).
G. PORCHER, comte de RICHEBOURG, pair de France, commandeur de l’ordre royal, de la Légion d’honneur, né à La Châtre dept de l’Indre, le XXII mars MDCCLII, mort le X avril MDCCCXXIV.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 7 août 2023