PIVERT Marceau (1895-1958)
France

Marceau Pivert voit le jour le 2 octobre 1895, à Montmachoux (Seine-et-Marne). D’origine paysanne, les parents de Marceau Pivert sont de petits commerçants, puis tiennent une pension ouvrière à Nemours. Après des études secondaires à Nemours, il entre à l’École normale d’instituteurs de la Seine en 1912.

L’armée l’appelle, le 19 décembre 1914, et l’envoie sur le front en avril 1915. Gazé, il met plusieurs mois à se rétablir. Réformé, avec une invalidité de 60 %, en 1917, il est nommé instituteur à Montrouge (Hauts-de-Seine).

En 1919, il réussit le concours de l’ENS de Saint-Cloud (section Sciences). Durant ses études de mathématiques et de physique, il fréquente aussi les cours de philosophie de Camille Mélinand. De plus, il passe plusieurs certificats de licence de philosophie à la Sorbonne. Puis il fait un diplôme d’études supérieures (Les Théories économiques et sociales de Constantin Pecqueur). En 1921, il entre dans le corps de « professeur des enseignements primaire supérieur et des Écoles normales d’instituteurs ». On le nomme Sens, où il se heurte au grand homme politique de l’Yonne, Pierre Étienne Flandin.

À la fin des années 1920, il enseigne dans des établissements de Paris, de Rambouillet et de Suresnes, tout en résidant à Paris (15ème).

Il adhère à la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO), en 1924, alors qu’il est dans l’Yonne, dont la grande figure socialiste est Gustave Hervé.

En 1929, il réussit le concours de l’Inspection primaire, mais ne prend pas de poste correspondant, préférant rester enseignant.

Après les émeutes du 6 février 1934 se pose la question de la lutte contre la menace fasciste de l’intérieur qui s’ajoute à la menace extérieure. Un désaccord notable apparaît entre Jean Zyromski et Marceau Pivert, qui veulent tous deux combattre le fascisme.

La tendance Gauche Révolutionnaire (GR) est créée, en septembre 1935. Elle regroupe des militants venus de Bataille Socialiste (BS), mais aussi d’autres horizons (groupe Spartacus, ex-communistes comme Lucien Hérard). Cette tendance est proche sur le plan international du groupe appelé Bureau de Londres, sans en être membre, puisqu’elle fait partie de l’Internationale Ouvrière Socialiste.

Au congrès national de la SFIO de février 1936, la Gauche Révolutionnaire obtient 11 % des mandats. Marceau Pivert dénonce la stratégie électorale de Front Populaire, réunissant SFIO, PCF et parti radical. Selon lui, c’est « une mésalliance sur le plan parlementaire et électoraliste du radicalisme bourgeois et du stalinisme, mésalliance à laquelle la SFIO s’est trop aisément prêtée ». Il en appelle à un Front populaire fondé sur le combat social et les organisations ouvrières.

Lorsque Blum devient effectivement chef du gouvernement (juin 1936), il appelle Pivert au secrétariat de la Présidence du conseil, comme chargé de la presse, de la radio et du cinéma. Pivert accepte, malgré les réticences de la Gauche Révolutionnaire. Même si la droite le qualifie de « dictateur des ondes », il refuse d’intervenir pour peser sur les contenus radiophoniques et considère sa tâche comme « strictement technique ». Si des journalistes de gauche comme le radical Pierre Paraf ou le socialiste Pierre Brossolette s’expriment à la radio, ce n’est pas par son intervention.

Un problème se pose à partir de juillet 1936, avec la rébellion franquiste en Espagne. Blum n’envisage pas d’envoyer des troupes en Espagne. Mais il veut aider le gouvernement espagnol. La droite, les radicaux et la Grande-Bretagne le contraigne à s’interdire toute aide. Il laisse néanmoins passer des armes et des avions.

La majorité de la Gauche Révolutionnaire est contre cette attitude ambigüe. Elle participe au soutien politique à l’Espagne (Comité socialiste pour l’Espagne).

Déçu par la politique de Blum, Marceau Pivert rompt avec lui en janvier 1937, en quittant ses fonctions à la Présidence du conseil, avec une lettre où il écrit : « Je n’accepte pas de capituler devant le capitalisme et les banques ».

Puis une crise assez grave se produit à la suite de l’affaire de Clichy (16 mars). La police tue une militante de la Gauche révolutionnaire au cours d’une manifestation contre une réunion privée du Parti Social Français (PSF) d’extrême-droite. Le 18 avril 1937, le parti Socialiste/SFIO prononce la dissolution de la tendance Gauche Révolutionnaire et de sa revue homonyme qui prend alors le nom de Cahiers rouges.

Le 25 janvier 1938, Marceau Pivert est cependant élu secrétaire général de la Fédération de la Seine de la SFIO. Le 12 mars 1938, lors du Conseil national, il s’oppose à la proposition de Blum de former un gouvernement d’union nationale. Sa motion est soutenue par 1700 voix contre 6600. Il lance alors un tract aux Fédérations : « Alerte, le Parti est en danger ».

Le 6 avril 1938, lorsque le sénat renverse le gouvernement Blum, il appelle à une manifestation au palais du Luxembourg. Celle ci a lieu malgré une interdiction du gouvernement.

On le révoque de son poste en 1939. A son retour en France, en 1946, on le nomme au collège Jean-Baptiste Say, à Paris. Il y restera jusqu’à sa retraite, en 1955.

Marceau Pivert s’exile au Mexique, dès 1940, et appelle à la résistance. Il milite notamment avec Victor Serge et Julián Gorkin. Il a aussi des liens avec le mouvement de Résistance intérieure L’Insurgé, créé en 1940 à Lyon par des militants du PSOP.

Marceau Pivert meurt le 3 juin 1958, à Paris.

Sources : Wikipedia. Date de création : 2021-12-25.

Monument

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Date de la dernière mise à jour : 10 janvier 2022