PINEL Philippe (1745-1826)
France

gravure par A. M.
Fondateur de la psychiatrie en France

Né le 20 avril 1745 à Jonquières (Tarn), Philippe Pinel débute un cursus classique à Lavaur (Tarn). Puis il entreprend des études religieuses au collège de l’Esquille à Toulouse (Haute-Garonne). Ensuite, il s’engage dans l’étude de la médecine.

Reçu docteur de l’Université de Toulouse en 1773, il part se perfectionner dans l’illustre faculté de médecine de Montpellier. Cinq ans plus tard, il se rend à Paris, mais comme tout diplômé d’une faculté de province, il ne peut y exercer son art.

Il vit alors de cours particuliers de mathématiques, de traductions d’ouvrages, de rédaction d’articles médicaux et de quelques consultations. C’est ainsi qu’il traite ses premiers aliénés d’esprit dans la maison de santé privée du sieur Belhomme, rue de Charonne. Favorable aux idéaux de 1789, il s’éloigne de la vie politique sous la Terreur. En septembre 1793, il obtient de devenir médecin chef à l’hôpital de Bicêtre.

Il apprend de Jean-Baptiste Pussin, le gouverneur des fous, autodidacte, l’importance de l’approche relationnelle et de l’organisation de la vie quotidienne. Il fait de ces principes empiriques la base de son traitement moral par opposition aux traitements physiques classiques, et où moral a le sens de psychologique. C’est une vraie nouveauté et un grand progrès qui s’applique à tous les fous et à toutes les folies, qu’elles soient récentes ou chroniques.

Il y a toujours chez l’aliéné un reste de raison, qui permet de rétablir le dialogue interrompu par la folie. En 1795, Pinel est nommé à la Salpêtrière. Il y met en œuvre sa méthode dans le service réservé aux folles, et y fait école. Parallèlement, il entame, en 1794, une carrière d’enseignant à l’École de santé de Paris nouvellement créée (future faculté de médecine), et intègre l’Institut dès 1803.

Il devient médecin-consultant de l’empereur. Sa carrière se termine par sa révocation en tant que professeur – comme nombre de ses collègues – par Corbière, en 1822. Par ailleurs, la fin de sa vie est ternie par plusieurs accidents vasculaires cérébraux. Son immense notoriété, qui s’étend à toute l’Europe et jusqu’au Nouveau Monde, tient avant tout à son œuvre écrite.

Il y propose une nosographie rationnelle et simple : une maladie unique, l’aliénation mentale, et ses quatre espèces (manie, mélancolie, démence et idiotisme). Il développe ses principes thérapeutiques novateurs. Morel de Rubempré présente, en 1826, sa Nosographie philosophique (1798) par comme le guide des médecins, à l’instar de son Traité médico-philosophique sur l’aliénation mentale (1801 et 1809).

Il reste, d’autre part, comme le grand réformateur des conditions d’hospitalisation des aliénés. Pinel ne prétend toutefois jamais lui-même être le libérateur de leurs chaînes. Il ne l’a d’ailleurs pas été, même si son fils Scipion l’affirme, non sans succès.

On l’enterre au milieu d’une affluence considérable, dans laquelle on remarque de nombreuses vieilles femmes de la Salpêtrière qui accompagnent leur bienfaiteur. Il repose avec son fils aîné Scipion et son petit fils Charles.

Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (17 juillet 1804) ; chevalier de Saint-Michel.

Nos remerciements à notre ami Michel Caire pour son aide.

Sources : P. Busquet, et coll. Les biographies médicales. Date de création : 2006-01-05.

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Monument

Les inscriptions, aujourd’hui presqu’effacées, se rapportent à ses publications.

Inscriptions :

Philippe PINEL Nosographie philosophique Aliénation mentale 25 oct. 1826.
Philippe Scipion PINEL décédé le 17 décembre 1859 Physiologie de l’homme aliéné Pathologie cérébrale Régime sanitaire des aliénés.
Charles PINEL, petit-fils, Docteur, en médecine, né, le 19 janvier 1828, décédé, le 31 mai 1895. Priez pour lui.

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Date de la dernière mise à jour : 1 août 2023