PICARD-WEYL Monique (1925-2009)
France

Monique Weyl voit le jour dans une famille modeste et républicaine, d’un père enseignant et d’une mère sans profession. Avocate dès 1945, elle est membre du PCF en 1947. Elle fait partie de la cinquantaine de nouveaux avocats militants qui défendent, pendant la guerre froide et le conflit indochinois, les communistes en butte à la répression.

Dès 1948, elle défend des mineurs impliqués dans les grandes grèves de l’hiver. Lors d’un déplacement à Béthune pour défendre ses clients, elle rencontre, en 1949, l’avocat communiste Roland Weyl, qu’elle épouse l’année suivante.

Lors de la guerre d’Indochine, elle plaide dans des procès faits aux « combattants de la paix », c’est-à-dire de jeunes militants inculpés de « démoralisation de l’armée et de la nation », et dans des affaires de presse qui touchent des journalistes ou des organes de presse du PCF.

Dans cette période, elle défend également Antoine Bar, un résistant inculpé, en 1945. Puis elle le défend, une nouvelle fois en 1948, pour l’assassinat d’un collaborateur. Elle obtient finalement un non-lieu.

Monique Picard-Weyl défend, via l’AIJID (Association Internationale des Juristes Démocrates), des « patriotes » vietnamiens ou palestiniens, des prisonniers libanais emprisonnés par l’État d’Israël dont Suha Bechara ou Anouar Mohamed Yassine, des femmes anglaises pour la paix ou encore des militants en lutte contre l’apartheid.

Elle milite au sein du PCF, comme son mari. Ensemble, ils publient sept ouvrages co-signés. C’est aussi l’une des premières juristes à réclamer, dès les années 1960, la prise en compte du droit à l’environnement.  Elle fait partie du Comité Directeur du Mouvement National de Lutte pour l’Environnement.

Par ailleurs, elle lutte activement en faveur des droits des femmes. Membre de la Commission des Droits de l’organisation féminine du PCF, l’Union des femmes française, elle se mobilise très activement sur la question des pensions alimentaires et sur la réforme des régimes matrimoniaux. Elle publie, en 1996, Laissez-nous libres. L’IVG, une conquête à défendre et à dépasser.

Dans ce livre, elle revient, comme avocate et militante, sur l’histoire de l’interdiction de l’avortement. Elle montre cette forme de « répression » singulière faite aux femmes. Pourtant, et suivant en cela le PCF, elle se dit « antiféministe ». C’est une manière de signifier que les rapports de domination homme-femme ne doivent pas se substituer à la lutte des classes, mais s’y intégrer.

Son autre grande cause est la paix. Signataire de l’appel de Stockholm, elle est aussi membre du Mouvement de la Paix dont elle intègre le conseil national. Elle multiplie les interventions. Elle défend la Charte des Nations Unis, qui interdit le recours à la force dans les relations internationales. Son livre posthume, 60 ans après l’appel de Stockholm. Non à la guerre, Oui au bonheur, revient sur les mobilisations internationales pour la Paix mais dénonce également l’usage de l’arme nucléaire.

Monique Picard-Weyl décède brutalement, d’une crise cardiaque, en octobre 2009. Marie-George Buffet (du PCF) écrit alors : « Elle me manquera, ainsi qu’à tous les communistes et les démocrates. »

Sources : Le Maitron. Date de création : 2022-03-14.

Photos

Monument

Inscriptions :

Monique PICARD-WEYL, 1925-2009.
avocate, communiste et militante, pour un droit de paix, de justice, de libération humaine. Continuons son combat.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 10 mai 2022