PAER, Ferdinando PAR, dit Ferdinand (1771-1839)
Italie

gravure par François Séraphin Delpech, 1820

Ferdinando Par, dit Ferdinand Paër, voit le jour à Parme (Italie) le 1er juillet 1771. C’est le fils d’un corniste professionnel. Il étudie la musique d’abord avec son père. Puis il travaille auprès du maître de chapelle de la cour de Parme, Gian Francesco Fortunati. Ensuite, il part à Naples au Conservatorio della Pietà de Turchini, sous la direction du violoniste Gasparo Ghiretti. C’est ce dernier qui enseigna la composition à Niccolò Paganini.

Il débute au théâtre dans sa ville natale avec un drame en prose avec musique, Orphée et Eurydice (1791). Son premier opéra italien, Circe, est donné à Venise durant le carnaval de 1792. La même année, il devient maître de chapelle honoraire à Parme. Plusieurs autres opéras suivent rapidement. Sa réputation est bientôt établie dans l’ensemble de l’Italie où il donne des opéras à Padoue (Cinna, 1795), Venise, Milan et Florence (Idomeneo, 1794).

En 1797, Paër va à Vienne où on vient d’engager sa future femme, la cantatrice Francesca Riccardi. Là, il devient directeur musical du Kärntnertortheater, poste qu’il occupera jusqu’en 1801. Il compose plusieurs opéras, certains donnés en Italie (Griselda, Parme, 1798), d’autres en Autriche, parmi lesquels Camilla (Vienne, 1799), qui est un triomphe, et Achille (1801). Marie-Louise d’Autriche est son élève de musique à Vienne.

Il lui dédie une sonate. Après un bref séjour à Prague, il devient, en 1802, compositeur du théâtre de la cour à Dresde. Celui ci engage aussi sa femme comme chanteuse. En 1804, l’Électeur Frédéric-Auguste le nomme maître de chapelle à vie auprès de la cour de Saxe (Hofkapellmeister). Il donne alors son opéra Leonora (1804) sur le même sujet que le Fidelio de Beethoven et composé à la même époque.

En 1807, Napoléon, de passage à Dresde, s’enthousiasme pour Paër après avoir entendu une représentation de son Achille et l’emmène avec lui d’abord à Posen et Varsovie, puis à Paris où il le nomme « maître de chapelle de la cour de Sa Majesté Impériale » aux appointements de 28 000 francs par an. Paër devient également directeur de l’Opéra-Comique puis, en 1812, il succède à Spontini comme directeur du Théâtre italien de Paris.

En 1809, Paër compose pour un théâtre privé de Parme son opéra le plus célèbre, Agnese, opera semiseria en deux actes, qui met en scène la folie humaine.  Dans cet opéra les scènes de folie sont très intenses. Elles s’inspirent de la Nina de Paisiello et anticipent de vingt ans les scènes de folie des Pirates, des Puritains et de Lucie de Lammermoor.

Agnese impressionne beaucoup les critiques et les musiciens de l’époque, tels que Hector Berlioz, Frédéric Chopin, Castil-Blaze, et influence profondément la nouvelle génération de compositeurs d’opéra. Cependant, le sujet choque certains. Stendhal, par exemple, déclare frissonner d’horreur car cet opéra traite de manière trop crue la folie humaine. L’ouvrage possède toutefois un final heureux, car l’amour d’Agnese, retournée repentie chez son père, sauve Uberto et l’aide à guérir.

Agnese a un succès extraordinaire et on le représente dans le monde entier jusqu’aux années 1840. Avec la Restauration, Paër n’est pas inquiété. Non seulement il conserve son poste au Théâtre italien jusqu’en 1818, mais il le reprend de 1819 à 1824 puis, après l’avoir cédé à Rossini pendant deux ans. C’est à la même époque qu’il donne des leçons de composition musicale au jeune Franz Liszt (1824). Il devient compositeur de la chambre du Roi et directeur de l’orchestre particulier du duc d’Orléans.

Aucun de ses opéras parisiens (La Marquise de Brinvilliers, Opéra-Comique, 1831 ; Un Caprice de femme, Opéra-Comique, 1832) n’a toutefois de succès. Avec l’avènement de la monarchie de Juillet, il se fait élire à l’Académie des Beaux-Arts en 1831. En 1832, il devient maître de chapelle du roi Louis Philippe, puis directeur du Conservatoire en 1834. Il y enseigne jusqu’en 1837. Il meurt à Paris le 3 mai 1839.

Œuvres : 55 opéras dans un style proche de celui de Paisiello, de la musique sacrée, des cantates, des chansons et quelques pièces de musique de chambre.

Sources : Encyclopædia Britannica, 1911 ; Kaminski (Piotr) Mille et un opéras, Paris, Fayard, coll. Les indispensables de la musique, 2003. Date de création : 2009-12-27.

Monument

Le registre des entrées du cimetière au 06/05/1839 indique une exhumation puis une réinhumation au n° 62129 « 0,5m droite de Méhul, droite Houdaille, 0,5m gauche Marchand, proche Bosquillon », ce qui permet de localiser le monument, bien qu’il n’y ait plus aucune inscription lisible sur la colonne.

Inscriptions : Aucune

Photos


Date de la dernière mise à jour : 18 octobre 2023