NEGRIN LOPEZ Juan (1892-1956)
Espagne

Chef du gouvernement de la République espagnole

Juan Negrin Lopez voit le jour à Las Palmas (Grande Canarie, Espagne), le 3 février 1892. C’est le fils aîné de Juan Negrín Cabrera, homme d’affaires prospère, et de Dolores López Marrero. Sa famille était très conservatrice et catholique convaincue.

En 1906, son père l’envoie étudier la médecine en Allemagne, d’abord à Kiel puis à Leipzig. Là, il travaille à l’Institut de physiologie et, le 21 août 1912, il obtient le grade de docteur. Durant les deux années suivantes, il publie diverses recherches en physiologie et travaille comme assistant à l’université de Leipzig. De plus, il apprend l’anglais et le français puis l’italien et le russe ; il finira par parler dix langues.

Le 21 juillet 1914, il épouse María Mijailova Fidelman, elle aussi étudiante à Leipzig. Des cinq enfants issus de cette union, deux filles décédèrent jeunes. Ces malheurs provoquent une distanciation dans le couple. Entre alors dans sa vie Feliciana López de Dom Pablo (1906-1987) qui deviendra sa compagne et avec qui il repose.

Il rentre en Espagne en octobre 1915 où on lui propose la direction du nouveau laboratoire de physiologie générale à Madrid. En 1920, il présente sa thèse de doctorat. En 1922, il inaugure une chaire de physiologie à l’université centrale de Madrid.

Puis il abandonne cette carrière et entre en politique, au Parti socialiste ouvrier espagnol en 1929. En 1931, il se fait élire député de la province de Las Palmas. Il le restera jusqu’à sa démission, en 1934. Il professe un socialisme modéré et est convaincu de la nécessité de l’enseignement laïc pour faire progresser le pays.

On le soupçonne de participation à la révolution de 1934 puis on classe l’affaire. Il reste donc vice-président du groupe socialiste. Il fait alors fonction de président  suite à l’emprisonnement de Largo Caballero pour sa participation au coup d’État.

En septembre 1936, il devient ministre de l’Économie et des Finances dans le gouvernement de Largo Caballero. Il met alors en place les carabineros, une force de 20 000 hommes dans le but de reprendre le contrôle des postes de frontière avec la France qui étaient aux mains de la CNT.

Il fait également approuver et supervise le transfert secret de la plus grande part des réserves d’or de la Banque d’Espagne vers Moscou. Ce transfert a lieu pour payer les équipements militaires que la République achète à l’Union soviétique car celle ci exige le paiement avant la livraison. Au printemps 1937, les communistes provoquent la chute du gouvernement et le président de la république lui demande de former un nouveau cabinet.

Il publie une déclaration des Treize points (30 avril 1938). Ceux ci établissent les objectifs de la guerre civile. Avec ceux ci, il prétend pouvoir établir un accord de principe avec les « nationaux ». Mais Franco exige ne reddition inconditionnelle. Frustré, il renforce alors ses pouvoirs et lance une grande offensive … qui tourne au désastre et l’Espagne est coupée en deux.

Il transfère alors le gouvernement à Barcelone, en octobre 1937. Puis, en avril 1938, il réorganise son gouvernement avec l’appui de la CNT et de l’UGT. Il tente aussi  de renforcer le pouvoir central face aux syndicats et anarchistes, en s’alliant à la bourgeoisie et aux classes moyennes. Il lance une politique de renforcement de l’armée et place l’industrie sous le contrôle de l’état puis essaie d’organiser la retraite.

Désapprouvant son centralisme, les ministres Irujo et Ayguadé démissionnent le 16 août 1938. Le 21 septembre il annonce le rappel des Brigades internationales. Avant la chute de la Catalogne, lors de la réunion des Cortes à Figueres, il propose la reddition avec pour seule condition la vie sauve pour les vaincus. Mais il ne parvient pas à un accord.

En février 1939, il est démis de ses fonctions. À la fin du conflit, il s’installe en France, puis à Londres d’où il continue à présider le gouvernement de la République espagnole en exil. Cependant, la majorité des partis politiques et des députés ne reconnait pas la légalité d’un gouvernement en exil, en juillet 1939.

Il s’installe au Mexique à la fin de la guerre mondiale. Puis, après quelque temps au Royaume-Uni, il fixe sa résidence définitive en France. Il meurt à Paris, le 12 novembre 1956. Il avait stipulé que sa mort devait être annoncée avec deux jours de retard et que sa pierre tombale ne mentionnerait que ses initiales : « J.N.L. ».

Hommages : L’hôpital de Las Palmas (Espagne) porte son nom.

Sources : Wikipedia. Date de création : 2023-10-28.

Photos

Monument

Deux carreaux de céramique avec un décalcomanie presque disparu sont posés sur la dalle.

Inscriptions :

J.N.L., 3 février 1892, 12 novembre 1956.
F.L. de D.P., 7 mars 1906, 28 décembre 1987.

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Date de la dernière mise à jour : 5 décembre 2023