NEGRIER François Oscar de (1839-1913)
France

photo par Antoine Meyer à Colmar

François Oscar de Négrier voit le jour à Belfort le 2 octobre 1839 dans une famille de militaires. Son grand-père, François Gabriel de Négrier, capitaine de vaisseau, a fui la France sous la Terreur et s’est réfugié à Lisbonne. Le premier fils de celui-ci, François Gabriel, est le père du général de division François Marie Casimir de Négrier, blessé à Waterloo et tué pendant les journées de juin 1848.

Son deuxième fils, le général de brigade Ernest (Frédéric Raphaël) de Négrier (1799-1892), est le père de François Oscar. Il enlèvera aux Autrichiens le cimetière de Solferino en 1859. François Oscar entre à Saint-Cyr, où il se prend de querelle avec un camarade (Justin Saturnin Larreguy), se bat en risquant sa vie et tue son adversaire.

Capitaine dans l’infanterie, il se distingue à Saint-Privat à la tête du 2e bataillon de chasseurs à Pied, durant la guerre franco-prussienne de 1870. Le bataillon perd 13 officiers et 230 hommes en défendant Amanvillers (aujourd’hui intégrée à Metz) attaqué par une division hessoise. À la fin de la journée, il commande une charge à la baïonnette, sa compagnie tient tête et refoule l’ennemi. Négrier tombe, frappé par une balle au jarret.

Il apprend la capitulation de Metz sur son lit d’hôpital. Il s’échappe et rejoint l’armée du Nord, commandée par Faidherbe qui lui confie le commandement du 24e Régiment de Chasseurs. À Villers-Bretonneux (Somme), il a le bras gauche fracassé par une balle. Puis un éclat d’obus le met hors de combat à Vermand (Aisne).

La guerre terminée, il part en Afrique pour réprimer l’insurrection arabe. Puis, après un court séjour en France au 79e régiment d’infanterie à Troyes, il passe à la Légion étrangère. Colonel en 1879, il sert dans le Sud Oranais et commande le 2e régiment étranger de 1881 à 1883. Il tient tête aux bandes de Bou Amama, qu’il harcèle, disperse et écrase.

Pour frapper les tribus révoltées, il fait monter ses légionnaires sur des mulets. Il leur fait alors franchir des étapes de 60 km par jour. À El Abiod, il fait sauter le tombeau du célèbre marabout Si Cheick, dont les cendres sont ramenées à Géryville. Les opérations contre le principal agitateur Bou Amama se terminent par le combat du Chott Tigri, le 26 avril 1882.

Il devient général de brigade le 31 août. Il prend, avec le général Louis Brière de l’Isle, le commandement d’une des brigades du corps expéditionnaire du Tonkin, en 1884 durant la guerre franco-chinoise. Début 1884, il s’empare de Bac Ninh et de Kep. Mais il est grièvement blessé à la seconde bataille de Lang Son, le 28 mars. Après deux ans de combats, sa brigade de 2 600 hommes est finalement aux prises à Dong Dang avec 50 000 réguliers chinois de l’armée du Kouang Si.

Forcé de battre en retraite après l’attaque de Bang Bo, il est grièvement blessé lors des combats de Lang Son en 1885. Cet épisode provoque la chute du gouvernement Ferry. Resté très proche de la Légion étrangère, son sens de la formule est passé dans la postérité légionnaire. En 1884, il lance la célèbre apostrophe :

« Vous autres légionnaires, vous êtes soldats pour mourir et je vous envoie où l’on meurt ! ».

Rentré en France, il commande la division de Belfort, puis le 11e corps d’armée à Nantes et le 7e corps à Besançon. Général de division à 45 ans, inspecteur d’armée, membre du Conseil supérieur de la guerre, il passe au cadre de réserve en 1904. Il est longtemps le plus ancien général de l’armée. Il publie des études sur l’évolution de la tactique.

Négrier décède le 22 août 1913, à bord du Kong Harald au large de la Norvège. Il repose avec son père, le général Ernest de Négrier (1799-1892), et avec son cousin, le général Elzéar de Négrier (1828-1889).

Publications :

  • Les Tendances nouvelles de l’Armée allemande, in Revue des Deux Mondes, (1901, tome 5) ;
  • Observations sur le combat de l’infanterie, Besançon, de Dodivers (1892) ;
  • Lessons of the Russo-Japanese War, London, Hugh Rees (1906) ;
  • Séditions militaires de 1790, Paris, C. Delagrave (1907) ;
  • La Cavalerie du service de deux ans, Paris, R. Chapelot, in Revue des deux-mondes (15 août 1908) ;
  • Les Forces japonaises en 1909, in Revue des deux mondes (1er juillet 1909) ;
  • Les Forces chinoises en 1910, Paris, C. Delagrave, in Revue des deux-mondes (1er août 1910).

Distinctions : grand-croix de la Légion d’honneur (1894), médaille militaire en qualité de commandant en chef, officier des Palmes académiques, officier du mérite militaire, ordre du Christ (Portugal).

Sources : Lonlay (Dick de) Les combats du général de Négrier au Tonkin, Paris, Garnier frères, 1886 ; Répertoire des chefs de corps de la Légion étrangère – Centre de documentation de la Légion étrangère ; Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikimedia. Date de création : 2016-04-01.

Photos

Monument

Inscriptions : Ici repose général François de NEGRIER grand croix de la Légion d’honneur, décoré de la médaille militaire, décédé le 22 août 1913 à l’âge de 74 ans. PRIEZ POUR LUI.

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Date de la dernière mise à jour : 5 janvier 2024