Heino Muller voit le jour le 8 mai 1948, à Brême (Allemagne). Il suit une formation professionnelle dans une école de commerce de gros/extérieur et des transports. Après un contrat d’apprentissage d’agent maritime, il décide de quitter l’Allemagne et arrive à Paris au début de l’année 1970.
En octobre 1971, il s’inscrit à la faculté de Vincennes, au département d’études cinématographiques et audio-visuelles. Il exerce dans le même temps différents emplois lui permettant de financer des voyages. Dans le sillage du mouvement hippy, il « fait la route » et découvre ainsi le Moyen Orient et l’Amérique du Nord : Turquie, Iran, Afghanistan, Pakistan, Inde, Népal, Yémen, USA et Mexique.
Le 6 juillet 1972, il épouse, à Prague (République Tchèque), Marcela Harvankova. Ce mariage blanc est destiné à la faire sortir de Tchécoslovaquie située, à l’époque, derrière le « Rideau de fer ». Le divorce est prononcé à Coventry (Grande Bretagne) en octobre 1975.
En juin 1977, il rencontre le photographe Ralf Marsault à Paris avec lequel il décide de vivre et e continuer à voyager. Tous deux travaillent pour financer leurs projets et partent ensuite aux USA, qu’ils traversent en voiture, puis vers le Mexique et le Guatemala. D’autres voyages suivront en Amérique du Sud, dans le Pacifique, en Inde et Asie du Sud-Est.
Ils découvrent le mouvement Punk, à Londres au milieu des années 80. En 1987, ils commencent une série de portraits photographiques des actrices et acteurs de la scène rock alternative. Ils photographient aussi le mouvement des squatteurs et celui des « Wagenburgen » berlinoises, à Paris, Londres et Berlin.
Ils prennent alors le pseudonyme 25/34 photographes pour sceller cette collaboration. Puis ils publient leur série d’images, sous le nom de « Fin de siècle », en juin 1990 à compte d’auteur. Aucun éditeur, français ou étranger, ne souhaite s’engager à leur côté à l’époque.
Leurs images ne sont jamais prises sur le « vif », mais mises en scènes à l’occasion d’un rendez-vous avec leurs sujets. Préalablement à la prise de vue, les photographes cherchent des lieux et formes architecturales singulières, des textures minérales, comme espaces pour les prises de vue.
Puis ils proposent à des personnes de venir pour une séance de pose. Ces personnes appartiennent aux univers punk, skinheads, « bikers », « travellers » et LGBTQ+, émergents à l’époque. Les images créées témoignent de ce que l’introduction au futur livre spécifie en préface :
« La Rue et, par extension, la Route, sont des « Théâtres de la cruauté » par excellence ».
Œuvres plasticiennes, ces portraits photographiques questionnent aussi, et sans doute surtout, les notions de perception du réel dans le jeu avec les apparences, et d’éthique de la représentation. Ils témoignent, de surcroît, d’une réelle empathie envers leurs modèles.
La série comprend environ 250 portraits photographiques. La Maison Européenne de la Photographie, à Paris, en montre une partie, en novembre 1996. Puis elle figure régulièrement dans expositions tant en France qu’à l’étranger.
Heino Muller acquiert la nationalité française le 29 janvier 1991. Il décède le 18 avril 1995, à Paris.
Son œuvre figure dans les publications suivantes :
- Ralf Marsault & Heino Muller (24/34 Photographes), Fin de siècle, Éditions Pirates Associés, Paris (1990) ;
- Ralf Marsault, Résistance à l’effacement, Les presses du réel, Dijon (2020) ;
- Ralf Marsault, Faintly Falling, Distanz Verlag, Berlin (2020) ;
- Ralf Marsault & Heino Muller, Fin de siècle : l’esthétique punk etc., Beaux-Arts de Paris Éditions (2026).
Merci à Ralf Marsault, son compagnon, pour son aide dans la réalisation de cette notice.
Sources : Ralf Marsault & Heino Muller (25/34) La MEP. Date de création : 2025-07-17.
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