MORESTIN Hippolyte (1869-1919)
France

Hippolyte Morestin voit le jour le 1er septembre 1869, à Basse-Pointe (Martinique). C’est le fils du docteur Charles Amédée Morestin (1837-1901), médecin à l’Hôpital civil de Saint-Pierre. Il appartient au milieu aisé des blancs créoles. Il passe son enfance en Martinique, étudiant au séminaire collège de Saint-Pierre, où c’est un élève médiocre et turbulent.

À l’âge de 14 ans, son père l’envoie poursuivre ses études en métropole, avec son frère aîné. Il intègre le lycée Louis-le-Grand à Paris, et passe un bac littéraire, puis un bac scientifique l’année d’après. Ensuite, il s’inscrit à la faculté de médecine, où il se révèle un bon élève.

Il devient interne des hôpitaux de Paris en 1890, puis obtient son doctorat en 1894, à l’âge de 25 ans.

Il se prend de passion pour la chirurgie esthétique. De plus, il développe une connaissance approfondie de l’anatomie humaine ainsi qu’une grande dextérité manuelle. Alors il se spécialise dans la chirurgie des articulations et dans l’opération des cancers labio-bucco-pharyngés et maxillaires.

On le connait pour ses opérations nombreuses de « cas difficiles », tels des lupus, des kystes, des appendicites ou des becs de lièvre. Il soigne sans distinction d’âge, de fortune ou de provenance. Même, il opère gratuitement des patients martiniquais dans le besoin lorsqu’il fait des séjours sur son île natale.

Il travaille à l’hôpital Saint-Antoine, puis à l’hôpital Tenon ainsi que l’hôpital Saint-Louis, où il devient chef de service. En 1904, il obtient son agrégation en chirurgie, puis il se met à enseigner l’anatomie à la Faculté de médecine de Paris.

Dans le domaine de la chirurgie maxillo-faciale, il participe à des congrès de médecine et de sociétés savantes, en France comme à l’étranger (Bruxelles, Madrid et New York).

En 35 ans de carrière, il rédige plus de 600 articles publiés dans des revues médicales spécialisées. Au fur et à mesure que sa réputation s’installe, sa clientèle évolue et se fidélise. Des femmes viennent ainsi le consulter pour des opérations à objectif purement esthétique (visage, cou, seins, ventre).

Pendant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé en tant que médecin aide-major de deuxième classe. C’est l’un des premiers chirurgiens à opérer des Gueules cassées, ces soldats défigurés pendant les combats. Il travaille à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce ainsi qu’à l’hôpital Rothschild, à Paris. Il en opère ainsi plusieurs milliers.

Pendant sa carrière, il invente de nombreuses techniques et gestes encore utilisés aujourd’hui. Ainsi, il invente  ce qu’il appelle des « autoplasties par jeu de patience », technique consistant à reconstituer progressivement un visage sans apport de tissus étrangers. Il opère aussi des tumeurs en passant par le plancher buccal, ou encore il invente un appareil pour aspirer le sang et la salive. Il défend en outre ardemment le recours aux transplantations cartilagineuses.

Après la fin de la Première Guerre, sur demande de Georges Clemenceau, il choisit cinq soldats défigurés parmi ses patients, pour qu’ils soient présents lors de la signature du Traité de Versailles, le 28 juin 1919.

De santé fragile, atteint de tuberculose, il meurt à l’âge de 49 ans, le 12 février 1919 à Paris, des suites d’une pneumonie, probablement contaminé par le virus de la grippe espagnole. Lors de ses obsèques, un cortège composé de soignants et de patients accompagne son cercueil depuis la chapelle du Val-de-Grâce jusqu’au cimetière du Père-Lachaise.

Merci à Xavier Chevallier, conservateur en chef des bibliothèques, pour son aide dans la rédaction de cette notice.

Sources : Wikipedia. Date de création : 2022-12-22.

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Inscriptions : MORESTIN

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Date de la dernière mise à jour : 14 janvier 2024