MASSICAULT Justin (1838-1892)
France

Justin Massicault voit le jour le 14 septembre 1838, à Ourouer-les-Bourdelins (Cher). Il est d’abord professeur, puis devient journaliste au quotidien Le Progrès de Lyon et, à partir de 1862, à La Gironde, quotidien de Bordeaux.

Nommé préfet de la Haute-Vienne en 1870, il démissionne le 6 février 1871. Il fonde successivement plusieurs journaux : L’Indépendance à Bordeaux, La Charente à Angoulême puis L’Avenir de la Vienne à Poitiers avant de devenir rédacteur en chef de La Presse. De novembre 1875 à décembre 1876, il est journaliste au Siècle.

Puis il entre au ministère de l’Intérieur, où il dirige le service de la presse. Le 20 décembre 1877, il devient préfet de Haute-Vienne qu’il quitte en 1881 pour rejoindre celle de la Somme, puis celle du Rhône, en 1883. Il y laisse un bon souvenir puisque, mettant fin aux attentats anarchistes, il obtient une hausse des salaires et une baisse du chômage.

C’est pourquoi on pense à lui lorsqu’il faut trouver un successeur au résident général de France en Tunisie, Paul Cambon. Le décret du 23 juin 1885 renforce les pouvoirs du résidant général en plaçant sous ses ordres les commandants des troupes de terre et de mer et tous les services administratifs.

Justin Massicault continue les réformes entamées par Cambon. La réorganisation financière est sa tâche prioritaire. Il développe le commerce en favorisant les échanges avec la France. La réforme douanière du 17 juillet 1890 supprime les taxes sur la plupart des produits alimentaires tunisiens. De plus, pour renforcer l’union économique avec la métropole, il remplace la piastre tunisienne par le franc tunisien, le 1er juillet 1891.

Ces réformes permettent de redresser les comptes et de renégocier les intérêts de la dette. Ceci libère des fonds pour les travaux d’infrastructures. Par ailleurs, il poursuit aussi la réorganisation administrative. Des administrations civiles prennent le relais des administrations militaires. On crée de nouvelles municipalités : Gabès, Monastir, Kairouan, Djerba …

Mais sa principale réforme est la création de la Conférence consultative tunisienne, en janvier 1891. Cette assemblée devient une caisse de résonance des exigences de la population française locale. Jusqu’à la fin du protectorat, sa composition et ses attributions en font un enjeu du mouvement national tunisien.

Puis il lance la construction du port de Bizerte dont la concession est signée le 11 novembre 1889. Il poursuit également l’effort de construction des phares pour sécuriser la navigation maritime.

Entre 1886 et 1892, il fait progresser le réseau routier : 200 kilomètres de routes et 600 kilomètres de pistes sont tracées et on édifie deux cents ponts. Il poursuit l’effort pour la scolarisation : le nombre d’élèves triple entre 1886 et 1892, passant de 4 000 à 12 000. Le gouvernement rachète le collège Saint-Charles le 3 novembre 1889 pour en faire le lycée de Tunisie.

Pour la première fois, le secteur médical est règlementé, le 15 juin 1888. Il réserve l’exercice de la médecine et de la pharmacie à des praticiens diplômés. En avril 1892, il réunit une commission chargée d’établir un projet d’hôpital civil à Tunis.

Justin Massicault supprime l’établissement d’un cautionnement pour la presse, 16 août 1887, ce qui permet la parution de nombreux journaux. Ainsi, La Dépêche tunisienne paraît le 25 décembre 1889, à son instigation car il veut en faire l’organe officiel du protectorat.

Le 18 décembre 1887, Victor de Caières, farouche opposant au protectorat, fonde l’hebdomadaire La Tunisie qui deviendra, en 1892, L’Annexion puis, quatre semaines plus tard, La Tunisie française.

Diabétique, la santé du résident général se dégrade au fil des années. À son retour d’une nouvelle cure à Vichy, il doit s’aliter le 2 septembre 1892. Il meurt d’un coma diabétique le 5 novembre, à Tunis (Tunisie). Son corps est rapatrié en France pour être inhumé le 16 novembre. C’est le seul résident à décéder à son poste.

Distinctions : chevalier (26 juillet 1879), officier (18 janvier 1881), commandeur de la Légion d’honneur (29 décembre 1885).

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2016-02-16.

Photos

Monument

La dalle est signée par l’entrepreneur Chéreaux.

Inscriptions :

Marie J. Marguerite, MAGEN, veuve de Justin MASSICAULT, née au Passage d’Agen (L et G), décédée à Maisons-Laffitte, épouse, de Louis HORVAIS, 1849-1902.
Vous qui passez respectez le fleurs et couronnes, Ici repose une femme de bien, Marguerite MAGE, présidente des crèches de Limoges et de Tunis, elle aida toujours les malheureux et les pauvres. LH.
Pierre MASSICAULT, 1888-1960, avocat à la cour.

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Date de la dernière mise à jour : 27 avril 2024