(Marguerite) Sarah Ducados, dite Sarah Maldoror, voit le jour le 19 juillet 1929, à Condom (Gers). Son père est guadeloupéen, originaire de Marie-Galante, et sa mère gersoise. Elle choisit le nom d’artiste « Maldoror » en hommage au poète Lautréamont.
En 1958, avec trois autres jeunes comédiens, Toto Bissainthe, Timité Bassori et Ababacar Samb Makharam, elle crée la première troupe noire à Paris avec le projet de monter Huis-Clos de Sartre. Rapidement rejoints par Robert Liensol, cette troupe devient la compagnie « Les Griots » en 1958.
L’un de ses objectifs est de faire connaître les textes des auteurs noirs et d’offrir de grands rôles aux comédiens d’origine africaine. C’est avec cette compagnie des Griots qu’elle joue dans Les Nègres de Genet.
Ensuite, elle quitte la compagnie pour se former au cinéma. Elle part deux ans à Moscou pour étudier le cinéma au VGIK sous la houlette de Mark Donskoï. Elle y rencontre le cinéaste sénégalais Ousmane Sembène.
Compagne de Mário Pinto de Andrade, poète et homme politique angolais, elle participe avec lui aux luttes de libération africaine. Pinto de Andrade est le fondateur et premier président du MPLA (Mouvement Populaire de Libération de l’Angola). Alors qu’il est secrétaire d’Alioune Diop, fondateur de Présence africaine, il organise le premier congrès des écrivains et artistes noirs à Paris (Sorbonne, 1958). E plus, il devient un ami proche des poètes Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Frantz Fanon et Richard Wright.
Pinto de Andrade collabore à plusieurs scénarios de Sarah Maldoror dont Monangambee et Sambizanga. C’est également avec lui qu’elle écrit Des fusils pour Banta, qu’elle tourne en 1970 avec l’aide de l’Algérie. Ce film ne dépasse cependant pas le stade du montage. Elle est en effet expulsée d’Algérie après une vive altercation avec l’un des généraux en place à l’époque. Jusqu’à ce jour, les rushs du film n’ont jamais été retrouvés.
Elle réalise plus de quarante films, courts ou longs métrages, films de fiction ou documentaires. Son regard se porte notamment sur les poètes Aimé Césaire (cinq films), René Depestre ou Louis Aragon, ainsi que les artistes Ana Mercedes Hoyos, Joan Miró ou Vladimir Kibaltchitch.
Avec Mário Pinto de Andrade, ils ont deux filles : Annouchka et Henda. Elle meurt le 13 avril 2020, à Fontenay-lès-Briis (Essonne), des suites de la Covid-19.
En novembre 2021, a lieu l’exposition « Sarah Maldoror – Cinéma Tricontinental », au Palais de Tokyo. C’est une rétrospective de son œuvre et de son engagement politique. L’exposition se prolonge au musée de l’Homme, au musée de l’Histoire de l’immigration ainsi qu’au musée d’Art et d’Histoire Paul Éluard de Saint-Denis.
Hommages : La grande salle du cinéma l’Écran de Saint-Denis est renommée salle Sarah Maldoror, en février 2025.
Distinctions : Chevalière de l’ordre national du Mérite (2011).
Films :
Longs métrages
- Des fusils pour Banta (Guinée-Bissau) (1970) ;
- Sambizanga (Brazzaville/République du Congo) (1972) ;
- Le Passager du Tassili (diffusion France 2, Paris et Alger) (1985).
Moyens métrages
- Saint-Denis sur Avenir (documentaire, Paris) (1973) ;
- Aimé Césaire – un homme une terre (documentaire, Martinique) (1977) ;
- Un dessert pour Constance (fiction, diffusion France 2, Paris) (1981) ;
- L’Hôpital de Leningrad (fiction, diffusion France 2, Paris) (1982) ;
- Aimé Césaire – le masque des mots (documentaire, Miami et Martinique) (1986) ;
- Eia pour Césaire (2009).
Courts métrages (Documentaires)
- Fogo, île de feu (23 min) (1979) ; Cap-Vert, Un carnaval dans le Sahel (23 min) (1979) ;
- Carnaval en Guinée-Bissau (13 min) (1980) ;
- Le Cimetière du Père-Lachaise (5 min) (1980) ;
- Louis Aragon – un masque à Paris (13 min) (1987) ; etc…
Prix : Prix du meilleur réalisateur aux Journées cinématographiques de Carthage et Grand prix des Journées internationales du film de court métrage de Tours pour Monangambée (1970) ; Prix de l’Office catholique de Ouagadougou et Tanit d’or des Journées cinématographiques de Carthage pour Sambizanga (1972) ; Prix de l’originalité (Québec), Prix Danielle de Saint-Jorre, Prix du jury et Prix de la critique du festival international du film du Caire pour Léon Gontran Damas (1996).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2025-06-10.