LOYSON Hyacinthe, dit Le Père Hyacinthe (1827-1912)
France

photo par Maujean et Léopold Dubois
Le Père Hyacinthe

Les visiteurs du Père Lachaise ne font pas attention à un monument posé en bordure de la division. Pourtant, le personnage qui repose là, a fait couler beaucoup d’encre et mobilisa les foules en son temps. Hors normes, hors du bien-pensant, ce prédicateur est, en quelque sorte, un précurseur du renouveau de l’église. (Régis Dufour Forrestier)

Hyacinthe Loyson, dit le Père Hyacinthe, voit le jour à Orléans (Loiret), le 10 mars 1827. C’est le fils de Louis Julien Loyson (1792-1852), proviseur d’un lycée, et de son épouse Pauline Jeanne Marie Brunier Fontanel (1804-1876). Il se dirige très vite vers la vie monastique. Il devient moine-prêtre dans l’ordre des Carmes déchaux, définiteur provincial au Broussey, près de Bordeaux, puis supérieur du Couvent que cet ordre possède alors à Paris. Le Père Hyacinthe est essentiellement un prédicateur.

Quand le nom de cet homme est prononcé devant des chrétiens « bien-pensant », il est stigmatisé par des épithètes péremptoires du style : « schismatique, renégat, excommunié », et si l’on va plus loin, on lui colle ces réflexions : « c’est l’orgueil qui l’a perdu » ou bien encore « Les tentations de la chair ».

Il prêche le Carême en 1863, à Bordeaux, et dans l’église Saint-Louis des Français, à Rome, en 1866, ainsi que l’Avant à Notre-Dame de Paris. Il n’hésite pas à faire une déclaration fracassante contre « le prétendu dogme de l’infaillibilité du pape » le 30 juillet 1870. C’est quelques mois seulement après avoir contesté et élevé une protestation solennelle contre les déviances de l’église romaine.

Il fait école, d’autres membres du clergé lui emboîtent le pas. Hyacinthe Loyson préfère refuser une carrière honorifique au sein de l’église romaine, qu’il préfère quitter. En vertu du Concordat de 1801, il ne peut plus exercer publiquement en France. Alors, il s’exile en Suisse, à 45 ans, après avoir épousé Emilie Meriman (1833-1909), riche veuve américaine protestante qu’il avait convertie au catholicisme. Il ne reviendra à Paris qu’en mars 1878. Il crée une église catholique indépendante.

En juillet 1878, l’Eglise anglicane, en la personne de l’archevêque de Canterbury, déclare qu’elle protégera et soutiendra la nouvelle Eglise Gallicane. On inaugure une chapelle, le 9 février 1879, rue Rochefort dans le 9ème  arrondissement de Paris. Très rapidement, elle s’avère trop petite pour recevoir tous les fidèles. On inaugure alors un nouveau lieu de culte, rue d’Assas, le 6 mars 1881. Celui ci peut recevoir mille cinq cent fidèles.

Le père Hyacinthe reçoit le soutien indirect de Jules Grévy et de son ministre de l’intérieur Waldeck Rousseau. Ceux ci, contournant le Concordat, autorisent par un décret du 3 décembre 1883, le fonctionnement légal de la chapelle gallicane. Mais ils ne reconnaissent pas le caractère officiel de la nouvelle religion. Le Père Hyacinthe refuse la consécration épiscopale proposée par l’église Anglicane. De ce fait, il se marginalise ainsi que son mouvement.

Il ne peut ordonner de prêtre. L’église de la rue d’Assas se dote alors d’un nouveau vicaire en 1887, en la personne de l’abbé Georges Volet, ordonné prêtre par l’Eglise Catholique Chrétienne de la Suisse. Hyacinthe Loyson se démet de toutes ses fonctions le 3 mars 1893. Monseigneur Gul, archevêque de l’Eglise Vieille-Catholique de Hollande, prend possession de la paroisse parisienne ex-gallicane au nom de l’Union d’Utrecht, le 1er mai.

La communauté se scinde alors en deux blocs. Le Père Hyacinthe accorde son pardon à ses contradicteurs, ainsi qu’à ses ennemis, car il en a beaucoup : des fanatiques fustigent sa vie privée et la jugent scandaleuse. C’est sans doute pour cela, que prévoyant qu’après sa mort sa dépouille mortelle pourrait être profanée, il souhaite être incinéré.

Il décède le 9 février 1912, à l’âge de quatre-vingt-cinq ans, chez son fils, 110 rue du Bac, à Paris (7ème). Il repose avec son épouse, Emilie Meriman (1833-1909), et son fils, Paul Emmanuel Hyacinthe (1873-1921), dramaturge.

Sources : Wikipedia ; Wikitree.com. Date de création : 2006-06-08.

Photos

Monument

La sépulture en marbre est surmontée d’un buste de Loyson en bronze, daté de 1927 et signé par Hendrik Andersen. La stèle contient un bas-relief en bronze de sa femme, signé HCA, soit Hendrik Christian Andersen.

Inscriptions :

Hyacinthe LOYSON.
Emilie H. LOYSON.

(Sur une plaque de bronze) Agir comme s’il n’y avait, au monde que, sa conscience et Dieu.
Dieu habite des régions, telles que je puis être, catholique et pro-, testant grec et latin chré-, tien juif ou même musul-, man. Les diverses formes reli-, gieuses sont diversement belles. Nulle n’est absolument vraie, sous des noms différents je, […] uniquement la religion, […] personnel et vivant. Le père Hyacinthe.
(Droite) Puis pendant vingt ans encore, il s’élève au dessus de toutes, les Eglises et achève sa vie, en libre croyant monothéiste, (1893 – 1912).
(Gauche) Lost for the highest, grand effort pour, […]in la plus haute …], [… ]ise d’Emilie H. LOYSON, (1833 – 1909).

Una fides, unus amor, cinis unus.
(Latin : Une foi, un amour, une cendre).
Leurs cendres sont réunies, dans une même urne, ce monument a été élevé, par leur fils.

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Date de la dernière mise à jour : 4 novembre 2025