LESURQUES Joseph (1763-1796)
France

Victime de l’affaire du courrier de Lyon

Joseph Lesurques nait en 1763. Deux cent ans avant l’affaire d’Outreau, l’affaire dite du Courrier de Lyon est l’une des plus célèbres erreurs judiciaires de la fin du XVIIIe. C’est tout un enchaînement de coïncidences malheureuses qui vaudront au malheureux Joseph Lesurques d’être condamné à mort et guillotiné.

En avril 1796, un groupe de brigands à cheval attaquent la malle-poste de Lyon transportant le courrier, des lettres de change et du numéraire destiné à l’armée d’Italie, près de Lieusaint (Seine-et-Marne). L’employé de la Poste et les postillons sont sauvagement massacrés et dépouillés.

Presque immédiatement, on identifie trois individus comme étant les auteurs de ce carnage : David Bernard, Etienne Courriol et Joseph Lesurques. Plusieurs témoins les reconnaissent formellement. Joseph Lesurques proteste de son innocence, peine perdue, les témoins sont formels, il est bien là. Malgré ses dénégations et ses protestations d’innocence, on le condamne avec les autres accusés à la peine de mort.

Malgré les déclarations de ses coaccusés l’innocentant, on l’exécute avec eux, le 3 octobre 1796. Bien plus tard, on arrête un certain Dubosc, ressemblant étrangement à Joseph Lesurques, ce qui explique que les témoins se soient trompés. Dubosc avoue son crime, on le juge à son tour, le condamne à mort et on l’exécute.

A son sujet, on raconte un grave incident de procédure touchant au secret professionnel. Dans un premier temps, Dubosc avoue à son avocat son forfait, mais, sous le sceau du secret, ce dernier se trouve aux prises avec une crise de conscience : doit-il violer le secret et innocenter Lesurques ou ne rien révéler et le conduire à la mort ? Quoi qu’il en soit, il s’en ouvre à son bâtonnier.

Ce dernier fait ce qu’il n’aurait jamais dû faire. Ce qui devait rester secret se répand comme une traînée de poudre, jusqu’aux oreilles des autorités judiciaires qui poursuivent …. l’avocat pour violation du secret professionnel. Résultat, on condamne en premier l’avocat, avant Dubosc qui passe alors des aveux complets.

Avec Joseph Lesurques et Dubosc, on a un condamné et exécuté de trop. La famille Lesurques demande alors la révision du procès de Joseph. C’est le bâtonnier de Paris Jules Favre qui traite cette procédure. Virginie, la fille de Joseph Lesurques, demande la réhabilitation mais ne l’obtient pas. C’est finalement l’opinion populaire qui rend justice à Joseph Lesurques et le réhabilite de facto en faisant de sa condamnation l’exemple de l’erreur judiciaire.

On enterre Joseph Lesurques au cimetière Sainte Catherine (aujourd’hui disparu ; il était proche du boulevard Saint Marcel). C’est donc un cénotaphe qui est au Père Lachaise.

On n’abolit la peine de mort que le 17 septembre 1981.

Sources : -. Date de création : 2006-03-13.

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Monument

Inscriptions :

A la mémoire de, Joseph LESURQUES, victime de la plus déplorable des erreurs humaine, 31 oct. 1796, sa veuve et ses enfants.

(Après la mort de son épouse, leurs enfants firent ajouter en façade) Martyrs tous deux sur la terre tous deux réunis sont réunis au ciel.

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Date de la dernière mise à jour : 6 mars 2023