LEGRAND Michel (1932-2019)
France

Michel Legrand voit le jour le 24 février 1932, à Paris (20ème). Ses parents, le compositeur Raymond Legrand (1908-1974) et Marcelle Der Mikaëlian (sœur du chef d’orchestre Jacques Hélian (1912-1986), d’origine arménienne) divorcent quand il a trois ans. Michel Legrand étudie le piano et l’écriture au conservatoire de Paris de 1942 à 1949, dans les classes de Lucette Descaves, Henri Challan, Nadia Boulanger… Il y remporte plusieurs premiers prix.

Michel Legrand se passionne pour le jazz après avoir assisté en 1947 à un concert de Dizzy Gillespie. Il collaborera avec lui quelques années plus tard. En effet, il écrira, en 1952, les arrangements pour l’orchestre à cordes qui accompagne le trompettiste dans ses concerts européens.

Praticien d’une douzaine d’instruments, il écrit en 1951 des arrangements pour l’orchestre de son père. Ce dernier introduit dans l’univers de la chanson de variété. Il commence alors une carrière d’accompagnateur et d’arrangeur pour Jacqueline François, Henri Salvador, Catherine Sauvage et Zizi Jeanmaire.

Puis Maurice Chevalier l’engage comme directeur musical. En 1954, à la demande de Columbia et grâce à Jacques Canetti, il offre des relectures jazzy de rengaines françaises. L’album I Love Paris est un énorme succès (8 millions d’exemplaires écoulés). La reconnaissance de Legrand est internationale.

Influencé par Stan Kenton, il mène une brève carrière de jazzman : Holiday in Rome en 1955, Michel Legrand Plays Cole Porter en 1957, Legrand in Rio en 1958. Pour Legrand Jazz, il enregistre, à New York, en 1958, avec Miles Davis, John Coltrane et Bill Evans. Il devient ainsi l’un des premiers européens à travailler avec les maîtres du jazz moderne.

En 1957, on l’invite au Festival mondial de la jeunesse de Moscou. En 1966, il fait les arrangements de la chanson C’est si bon d’Henri Betti et André Hornez pour l’album de Barbra Streisand Color Me Barbra.

Certaines compositions de Michel Legrand, telles La Valse des Lilas, la Chanson de Maxence ou encore le thème principal de la bande du film Un été 42 sont devenues des standards du jazz.

Créateur de musique de films

L’émergence de la Nouvelle Vague ancre définitivement Michel Legrand dans la musique de film. Il travaille pour Agnès Varda (Cléo de 5 à 7, 1962), Jean-Luc Godard (Une femme est une femme, 1961, Vivre sa vie, 1962, et Bande à part, 1964) et surtout Jacques Demy (Lola, 1961, Les Parapluies de Cherbourg, 1964, Les Demoiselles de Rochefort, 1967, Peau d’âne, 1970) avec qui il invente la comédie musicale à la française.

Ainsi Les Parapluies de Cherbourg est un film chanté en continu où tous les dialogues sont inspirés par la musique. En 1966, nommé aux Oscars pour Les Parapluies de Cherbourg, il décide d’aller tenter sa chance à Hollywood et s’installe à Los Angeles.

Ses amitiés avec Quincy Jones et Henry Mancini l’aident à se faire une place dans ce milieu concurrentiel et lui permettent de rencontrer les paroliers Alan et Marilyn Bergman. En 1968, il est appelé à la rescousse par le réalisateur Norman Jewison.

Michel Legrand lui propose de composer seul, sans contrainte et en n’ayant vu le film qu’une seule fois, une heure et demie de musique originale, pour que le réalisateur puisse ensuite monter son film en se calant sur cette musique. Le procédé est inédit : à Hollywood la musique de film est créée et ajoutée après le montage d’un film.

Le résultat donne un film novateur pour l’époque : L’Affaire Thomas Crown où les plans suivent le rythme de la bande originale. Le film et sa musique sont un succès. La chanson The Windmills of Your Mind, lui vaut, l’année suivante, l’Oscar de la meilleure chanson originale.

Deux ans plus tard, il reçoit l’Oscar de la meilleure musique de film pour Un été 42 de Robert Mulligan (1971). La chanson-thème du film, The Summer Knows, par Barbra Streisand rencontre le succès. Entre 1971 et 1975, nommé vingt-sept fois aux Grammy Awards, il en remporte cinq.

Il décroche un troisième Oscar pour Yentl de Barbra Streisand, en 1983. La même année, il compose la bande sonore de Jamais plus jamais d’Irvin Kershner, ultime James Bond avec Sean Connery.

Ses dernières compositions pour le cinéma sont pour des films de Xavier Beauvois : La Rançon de la gloire (2015) et Les Gardiennes (2017). Il compose plus de deux cents musiques pour le cinéma et la télévision.

Pianiste accompagnateur et soliste

Michel Legrand enregistre avec de nombreuses vedettes : Catherine Sauvage, Henri Salvador, Charles Aznavour, Zizi Jeanmaire, Mireille Mathieu, Claude Nougaro, Nana Mouskouri, Frida Boccara, Raymond Devos, Frank Sinatra, Sarah Vaughan, Ella Fitzgerald, Jessye Norman, Kiri Te Kanawa, Barbra Streisand, Stéphane Grappelli…

Comme pianiste soliste il se produit avec les orchestres de Saint-Pétersbourg, Vancouver, Montréal, Atlanta et Denver…

À partir de 1964, Michel Legrand prend la décision d’interpréter lui-même les chansons qu’il compose. Il travaille et se construit un répertoire avec deux auteurs Eddy Marnay et Jean Dréjac. Pour son album Attendre… sorti en 1980, il est interprète, auteur et compositeur.

Michel Legrand épouse Christine Bouchard puis Isabelle Rondon. Il se sépare de sa dernière compagne, la harpiste Catherine Michel, en 2013. Enfin, il épouse, le 16 septembre 2014, à Monaco, la comédienne Macha Méril.

Il est le père de Dominique Rageys (née en 1952), d’Hervé Legrand (né en 1959), pianiste et compositeur, de Benjamin Legrand (né en 1962), chanteur et d’Eugénie Angot (née en 1970), cavalière de niveau international.

Michel Legrand meurt de septicémie dans la nuit du 25 au 26 janvier 2019, à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). On célèbre ses funérailles à Paris en la cathédrale saint-Alexandre-Nevsky le 1er février 2019.

Publications :

  • avec Stéphane Lerouge, Rien n’est grave dans les aigus, 2013.

Distinctions : commandeur de la Légion d’honneur (31 décembre 2015). Hommages : Docteur Honoris Causa de la faculté de musique de l’université de Montréal, au Québec (5 décembre 2007).

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2019-02-01.

Photos

Monument

La dalle est surmontée d’une croix en marbre noir, enroulée de rubans figurant la musique, œuvre signée par Benoit Lemercier et datée de 2021.

Inscriptions :

Michel LEGRAND (1932-2019)
Macha MERIL 1940

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Date de la dernière mise à jour : 2 mai 2023