Charles (Etienne) Le Senné voit le jour le 21 avril 1848, à Paris. C’est le fils d’un juriste, auteur de nombreux ouvrages de droit qui font autorité. C’est aussi le frère de Camille Le Senne, romancier et critique d’art. Il s’inscrit en 1875 au barreau, comme avocat à la Cour d’appel de Paris. Il devient le conseil judiciaire de la société des gens de lettres, de la société des auteurs dramatiques, des artistes peintres et des éditeurs de musique, etc…
Aussi s’occupe-t-il spécialement des questions relatives à la propriété littéraire, artistique et industrielle. Il prend aussi part aux campagnes boulangistes et défend les membres du parti boulangiste et les journaux congénères. En 1889, en cour d’assises, il fait acquitter Terrail-Mermeix, député du 7ème arrondissement. On poursuit ce dernier car il a publié, dans le journal La Cocarde, le réquisitoire du procureur général Quesnay de Beaurepaire contre le général Boulanger.
Aux élections du 22 septembre 1889, il se présente sous les auspices du Comité national, à Paris (17ème). Son programme, dit-il, est celui du général Boulanger : révision, constituante, référendum.
« Il s’agit d’écraser le parlementarisme qui a déshonoré la France et de renverser un gouvernement qui, ayant cessé d’être juste, a cessé aussi d’être légitime.»
Charles Le Senné s’intéresse surtout aux arts et au droit. Il veut rendre les artistes justiciables de conseils de prud’hommes. Il veut aussi obtenir l’abolition de la censure et de l’examen des ouvrages dramatiques. Dans une question au ministre de l’Instruction publique et des beaux-arts, il s’inquiète de la situation faite à des artistes par la mauvaise administration de l’exposition de Buenos Aires.
Il dépose un ordre du jour sur les mesures à prendre par le gouvernement pour assurer l’ordre public et la liberté de l’art dramatique. Il prend part à la discussion sur les justices de paix, les conseils de prud’hommes, les prud’hommes commerciaux et l’arbitrage. Le 3 septembre 1893, Charles Le Senne, qui s’est présenté comme socialiste révisionniste, se fait réélire au scrutin de ballottage.
Il demande la révision de la constitution par une assemblée constituant. Il veut aussi la paix civile, le progrès social, la liberté de conscience et la fierté nationale. Le 10 juin 1895, il s’élève contre l’envoi de l’escadre française à l’inauguration du canal de Kiel.
« Ce que le peuple ne peut admettre, s’écrie-t-il, c’est qu’on oublie si facilement les malheurs de l’année terrible, ce que le peuple ne comprend pas, c’est que l’on fasse si bon marché de nos souvenirs patriotiques. »
L’ordre du jour qu’il dépose précise que la Chambre, tout en poursuivant une politique pacifique, n’abandonne rien de ses souvenirs et de ses espérances. Mais celui ci n’est pas adopté. Charles Le Senne ne se fait pas réélire en 1898. Il meurt le 13 février 1901, à Paris, à 53 ans.
Publications :
- Code des théâtres (1878) ;
- Etude sur la propriété des œuvres posthumes d’André Chénier (1879) ;
- Commentaire de la loi du 29 juillet 1881 sur la presse (1882)
- plusieurs vaudevilles en collaboration.
Distinctions : officier d’Académie, médaille militaire (pour sa conduite pendant le siège de Paris, principalement aux combats d’Epinay où il est grièvement blessé).
Sources : Base Assemblée Nationale. Date de création : 2011-01-16.
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