LARDIN de MUSSET Paul Anatole (1848-1908)
France

Paul Anatole Lardin voit le jour le 11 septembre 1848, à Angers (Maine-et-Loire). C’est le fils de Charlotte Amélie Hermine de Musset, sœur cadette d’Alfred de Musset. Celle ci sera l’héritière de ce dernier et gérera ses droits d’auteur. Paul Lardin de Musset n’a que neuf ans quand meurt Alfred de Musset. Mais il garde un souvenir admiratif de cet oncle un peu dandy.

À 19 ans, en 1867, Paul obtient d’ajouter à son patronyme, Lardin, celui de Musset. Dès lors, c’est lui, Paul Lardin de Musset, qui devient l’héritier du poète, dont il représente les droits.

Après des études en droit, pendant la guerre de 1870, il participe à la défense de la capitale. Il est ensuite avocat de 1871 à 1878.

Par engagement politique, Paul Lardin de Musset rentre dans l’administration préfectorale le 1er novembre 1878. Il devient conseiller de préfecture du Maine-et-Loire. Il passe ensuite sous-préfet d’Ancenis, le 24 juillet 1883, secrétaire général d’Indre-et-Loire, le 19 décembre 1885, sous-préfet de Rambouillet, le 26 août 1887, et sous-préfet du Havre, le 12 février 1890.

Le sous-préfet se distingue au Havre par son action, en 1892, contre une épidémie de choléra. Début 1893, il intervient avec succès pour faire cesser une grève des ouvriers de Lillebonne. Il réussit à concilier les partis et obtient des concessions pour les salariés. Il s’emploie également à renforcer la dynamique économique du territoire et s’investit pour le chantier naval du Havre.

Le 25 avril 1893, une de ses filles est marraine d’une canonnière haïtienne, Capois-la-Mort, lancée au Havre. Lors du banquet, le sous-préfet remercie chaleureusement le gouvernement haïtien pour ses commandes. Il côtoie au Havre un député brillant, appelé à un grand avenir politique, Félix Faure, dont il gagne l’amitié.

Le 26 juin 1893, Charles Dupuy fait de lui le préfet des Ardennes. Le 24 février 1895, il participe aux obsèques d’une des figures du centre gauche républicain du département, Auguste Philippoteaux, avocat et député des Ardennes. Le préfet tient un des cordons du poêle et prononce un éloge du défunt au nom du gouvernement.

Le 25 août 1895, il inaugure le nouvel hôtel de ville de Nouzonville (Ardennes). Le préfet se montre particulièrement satisfait de l’accueil que lui fait cette cité ouvrière. Le 21 octobre 1895, il devient préfet de la Drôme.

En août 1897, il accueille le président de la République, Félix Faure, à Valence, juste avant un voyage de ce dernier en Russie. Il lui fait bon accueil, aidé de la municipalité de la ville : inaugurations de monuments et banquet municipal de 400 couverts. Le 13 septembre 1897, Louis Barthou le désigne comme préfet du Gard, mais il reste peu de temps dans ce département, puisque le 16 juillet 1898, Henri Brisson le nomme préfet d’Indre-et-Loire.

Deux faits significatifs marquent le climat de cette fin de siècle : l’affaire Dreyfus et l’opposition entre l’Église et les partisans d’une République laïque. Fin novembre 1902, un spectacle antimilitariste à Tours provoque la réaction de militaires présents dans la salle, suivie de bagarres, certains spectateurs entonnant l’internationale. Le préfet fait mener une enquête et transmet un rapport au ministère de La Défense.

Quelques années plus tard, la séparation de l’Église et de l’État, et la querelle des inventaires, agitent davantage encore les populations. Ainsi, Paul Lardin de Musset doit prendre, en février 1906, un arrêté pour ordonner que l’inventaire de Saint-Martin-de-Tours soit fait, même par la force. Cet arrêté est exécuté : les portes de l’église sont enfoncées et les fonctionnaires procèdent à l’inventaire qui leur est demandé. Le 30 juillet 1906, Georges Clemenceau fait de Paul Lardin de Musset le préfet de la Loire, une terre de gauche avec un résultat mitigé pour le Bloc des gauches.

Paul Lardin de Musset s’installe dans la nouvelle préfecture de Saint-Étienne. Il y proclame son attachement aux institutions de la République et aux indispensables réformes sociales. Un an et quelques mois plus tard, Aristide Briand, alors ministre de l’instruction publique, lui fait l’honneur d’une visite.

Mais, il doit faire face à un accident de travail aux Mines de Saint-Étienne. Ce dernier fait sept morts, en novembre 1907, et la Une de toute la presse. Ce drame secoue l’opinion, même si depuis le 9 avril 1898, la loi sur l’indemnisation des accidents du travail est instaurée. Paul Lardin de Musset montre son intérêt pour le secteur mutualiste, en pleine émergence, se déclarant, à l’occasion de l’inauguration d’une Maison de la Mutualité, « vieux et fidèle mutualiste ».

Paul Lardin de Musset décède le 28 mars 1908, en poste, des suites d’une pneumonie. Il est inhumé le 1er avril 1908. Il repose avec sa mère, Hermine Lardin de Musset (1819-1905), derrière le tombeau de son oncle, Alfred de Musset.

Distinctions : chevalier (31 octobre 1892), officier (1 aout 1901) de la Légion d’honneur. Hommages : Une rue d’Angers porte le nom de Lardin de Musset.

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2108-04-23.

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Monument

Inscriptions : Famille LARDIN de MUSSET

Charlotte Amélie Hermine, LARDIN de MUSSET, sœur d’Alfred de MUSSET, 1819-1905.

[…] LARDIN de MUSSET, […]  LE GOUAS […].

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Date de la dernière mise à jour : 28 février 2023