LARDET Pierre (1872-1945)
France

Créateur de Banania

Pierre (François) Lardet voit le jour en 1872. Ex-banquier, amateur d’art lyrique et aventurier, il se rend en Amérique latine. Il découvre au Nicaragua le « chocolat » des Mayas. C’est une farine de banane parfumée avec du cacao, de la crème d’orge et du sucre, que son épouse, Blanche, baptise du nom de Banania.

Il introduit cette recette dans une Europe en mal d’exotisme et qui y voit un moyen de mieux nourrir les enfants. Les talents de publiciste de Lardet font le reste. La première boite, sortie en 1912 de son usine de Courbevoie, en vente le gain en énergie et en force.

C’est un coup de génie : décliné en crème et en entremets, « le plus nourrissant des aliments français » est envoyé au front par wagons entiers pour faire le délice des poilus, avant de faire celui des enfants des années folles.

Pierre Lardet est aussi le propriétaire du restaurant le pavillon des Ibis. C’est un habile concepteur mais un médiocre homme d’affaire. Ses associés montent une manœuvre pour l’écarter de la direction de la Société Banania. C’est chose faite en 1925, Lardet perdant la présidence du conseil d’administration au profit de Viallat.

Mais Banania connaît un développement considérable et le restaurant devient un lieu à la mode. Pierre Lardet médite alors sa vengeance. Il rachète un journal en déshérence, La Libre Parole républicaine. En 1927, il entame dans celui-ci une violente campagne, largement diffamatoire, contre MM. Viallat, président du conseil d’administration, et Louis Jallès, administrateur de Banania qui portent plainte.

On condamne le diffamateur à six mois de prison, 1 000 francs d’amende, 25 000 francs de dommages et intérêts et dix insertions des jugements. En plus, il perd sa légion d’honneur. En 1929, le jugement venant en appel, il se rend au tribunal où il tire plusieurs coups de revolver sur ses adversaires puis, tournant son arme contre lui-même, se loge une balle dans le poumon gauche.

Pierre Lardet se rétablit et n’est pas incarcéré, mais il passe quelques mois en maison de repos. Il décède en 1945.

L’image de Banania

A l’Antillaise entourée de régimes de bananes se substitue durant la première guerre mondiale « l’ami Y’a bon » sous les traits du populaire – et toujours exotique – tirailleur sénégalais, dessiné par le peintre de Andreis, puis plus tard par Sepo.

Après la seconde guerre mondiale, la perception du personnage se brouille. Léopold Sedar Senghor, écrivain et futur président du Sénégal, souhaite déchirer « les rires Banania de tous les murs de France ». En 1959, le tirailleur devint l’ami au sourire poupin de l’affichiste Hervé Morvan, pour se simplifier en 1967 au point de ressembler, en 1977, à une sorte d’écusson sur fond jaune.

Distinctions : officier de la Légion d’honneur (distinction retirée lors de son procès, donc absente de la Base Léonore).

Sources : Le Petit Parisien, 6 novembre 1932 ; Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia ; Philippe Landru. Date de création : 2021-05-15.

Photos

Monument

La chapelle est ornée d’un vitrail bleu représentant une croix ornée de fleurs, de facture inconnue.

Inscriptions :

Pierre LARDET, 1872-1945.
Mme Pierre LARDET, née Blanche FILLION, 1880-1956.
Louis LARDET, 1910-1967.

A la mémoire de notre mère, Rosalie FILLION,
et de notre frère, Henri FILLION.
Ici reposent
Guillaume FILLION, décédé le 31 décembre 1880, dans sa 84ème année.
Henriette FILLION, 1860-+1933.

Ici repose, Paul Lucien URBAN, décédé le 30 décembre 1905, dans sa 34ème année.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 12 janvier 2024