LA PEROUSE, Louise Eléonore BROUDOU, comtesse GALAUP de (1755-1807)
France

portrait anonyme - Source Geneanet
Epouse du navigateur La Pérouse

Louise Eléonore Broudou, comtesse Galaup de La Pérouse, voit le jour le 15 mai 1755 à Nantes (Loire-Atlantique). Son père, Abraham Broudou est armateur à Nantes. Lorsqu’il devient administrateur de l’hôpital de Port-Louis (île Maurice), Abraham s’y installe avec sa famille. En 1773, Éléonore n’a pas vingt ans lorsqu’elle rencontre un marin dont le bateau fait relâche à Port-Louis, Jean-François Galaup, comte de La Pérouse.

Jean-François a vu le jour le 23 août 1741, au château de Gô, dans une boucle du Tarn, proche d’Albi. C’est un jeune enseigne de vaisseau. Il  a commencé sa carrière maritime en 1756, à l’École des Gardes de la Marine de Brest. Éléonore est jolie fille et il est beau garçon et une tendre idylle ne tarde pas à se nouer.

Malheureusement, le marin est presque constamment absent. Les huit années de fiançailles ne seront que de déchirantes séparations, entrecoupées de courtes retrouvailles heureuses, sous l’œil de Monsieur de Galaup, le père de Jean-François. Ce dernier ne peut comprendre que son fils se soit entiché d’une gamine ayant quinze ans de moins que lui.

Le 8 juillet 1783, enfin, le mariage vient apporter la félicité aux jeunes amoureux. Mais, en dépit des larmes d’Eléonore, Jean-François prend à nouveau la mer. Il redoute les périls du périlleux voyage demandé par le souverain mais sa soif de découvertes le tenaille.

Le 1er août 1785, toutes voiles dehors, deux frégates de la Marine Royale, la Boussole et l’Astrolabe, quittent Brest. Jean-François de Galaup et son ami le breton Paul-Antoine Fleuriot de Lange, vicomte de Lange, sont aux commandes des bateaux.

Eléonore a trente ans et elle est mariée depuis deux ans, mais elle ne se reverra jamais son mari. Accueillie par la famille de son mari, elle vit quelques temps à Albi (Tarn). Mais l’atmosphère souvent lourde et pesante la conduit à revenir sur Nantes afin d’y retrouver les siens. Les semaines, les mois, puis les années passent.

L’absence de nouvelles devient chaque jour plus angoissante. Dans le but de rechercher les navires, Huon de Kermadec et l’amiral d’Entrecasteaux prennent la mer. Bien qu’ils n’aient rien trouvé, Éléonore refuse pourtant de croire que Jean-François ne reviendra jamais.

Elle fuit la vie nantaise ; elle tente de survivre dans le petit appartement mis par la Couronne à sa disposition dans le château de Vincennes. Mais, entre ces murs gris, la solitude lui pèse chaque jour davantage. Pour l’aider à se défaire de ses inquiétudes, son amie Madame Pourrat l’invite à Paris ou dans son château de Voisins, à Louveciennes (Yvelines).

Mme Pourrat tient salon, elle reçoit Anne Hortense de Marmont et son mari, Benjamin Constant, ainsi que Lacombe de St Michel, un camarade de Choderlos de Laclos. Dans cette ambiance divertissante Eléonore tente en vain de cacher ses angoisses, ne perdant jamais espoir.

Elle prélève régulièrement sur sa dérisoire pension pour l’éducation de son neveu Léon, dont le père, Frédéric, a embarqué comme engagé volontaire sur la Boussole, avec Jean François.

Le 3 avril 1807, après avoir espéré, pendant vingt-deux ans vainement le retour de l’être cher, Éléonore Broudou rend son âme à Dieu. Elle a 52 ans.

Dans les 80, l’association « La Pérouse – Boomerang de France », créée par Jacques Thomas, se penche sur le sort de Mme La Pérouse. On la retrouve dans la sépulture du député Gilles Toussaint, comte Hocquart de Turtot (1765-1835). Elle est avec six autres personnes proches de la famille des Turtot. Celles ci on été enterrées dans le parc du château de Voisins. Puis elles ont été transférées à Paris, le 15 avril 1857, à la vente du château.

Le 2 juillet 1988, devant de nombreuses personnalités, famille et amis, Jacques Thomas rend hommage à Eléonore Broudou :

« Cent quatre-vingt-un ans auparavant, le jour de la messe célébrée à Louveciennes le lendemain de son décès, le 5 avril 1807, on inhume Eléonore, femme de La Pérouse, dans le parc de Mme Pourrat, situé à Louveciennes, en présence d’un grand concours de monde. Éléonore a toujours espéré le retour de son époux. Pour elle il ne peut être mort, elle est sûre qu’il lui reviendra, sinon comment expliquer que dans le registre paroissial il soit écrit femme de M. de la Pérouse, alors que normalement la mention aurait dû être veuve de. Démunie de fortune, traversant les affres de la Révolution et de la Terreur, Eléonore de la Pérouse vécut vingt années de détresse faisant montre de ce qui nous semble avoir été la plus grande dignité. ».

Nos remerciements au Capitaine de vaisseau Jacques Bodin, à l’initiative des recherches de la sépulture de Louise Eléonore de La Pérouse.

Sources : Laÿ (Jacques et Monique) Louveciennes, mon village. Date de création : 2009-06-15.

Photos

Monument

Inscriptions :

In memoriam, Eléonore BROUDOU, comtesse de La Pérouse, 1755-1807. Bicentenaire du naufrage, de son mari, 1788-1988. La Pérouse – Boomerang Club, et ses amis.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 31 mai 2022