KRATZ Henri (1859-1940)
France

Henri (Guillaume Oton) Kratz, dit aussi Henri Kratz-Boussac, voit le jour le 10 juin 1859, à Werdorf (Allemagne). C’est le fils du professeur Conrad Wilhelm Kratz et de Catherine Jacobine Sauer. Il épouse à Paris, le 30 août 1883, Marie Berthe Augustine Boussac (1863-1884).

Il fonde, en 1883, la société Kratz-Boussac, à Paris, au 34 rue du Château d’Eau, « La Société des inventions brevetées ». Dans un premier temps, il s’associe à Paul Oudin, avec lequel il dépose de nombreux brevets qu’il met en fabrication et commercialises. Ce sont des instruments médicaux, des jouets, entre autres à base de caoutchouc, de carton et de métal, ou des articles de vie pratique. Ceux ci se vendent sous la marque « K-B Paris ».

Il ouvre un premier atelier rue Saint-Sabin puis un second à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Le siège déménage au 3 rue Saint-Laurent, vers 1890. Un premier catalogue est publié proposant des jeux divers (de société, de salon), des farces et attrapes, des gadgets et des inventions pratiques. parmi celles ci figurent la pile électrique sèche, l’allume-gaz automatique, la canne lampe électrique, le couteau révolver, le compteur taximètre, etc.

Veuf, il épouse, en secondes noces, Jeanne Junon (1861-1939) dont il aura deux enfants : Maxime (André Hubert) et  Jane.

L’un des produits phares, promu en 1889 à l’exposition universelle de Paris, est la carabine à air comprimé. Celle ci exploite un brevet américain : il a copié le modèle pour enfants sur la Winchester. En 1892, son entreprise a pour clients : Le Bon Marché, les Grands Magasins du Louvre, le Bazar Bonne Nouvelle, le Bazar de l’Hôtel de Ville, et fait aussi beaucoup l’exportation.

A partie de 1897, il développe la marque Euréka. Elle comporte une gamme de jouets éducatifs, ce secteur devenant son cœur de métier. Exportant massivement, il ouvre, proche des ports normands, une nouvelle usine à Eu (Seine-Maritime). Cette usine est transférée en 1903 dans la vallée d’Andelle, prés de Douville-sur-Andelle (Eure).

Puis il fonde, en 1898, et préside la société Loreïd, à Vitry-sur-Seine (Val-de-marne), qui fabrique des imperméables et des imitations de cuir pour les sociétés de chemin de fer. Dés 1901, il participe au Concours Lépine. Puis d’autres gammes de jouets apparaissent sous les marques « Les inventions pratiques » et « Les inventions nouvelles ». Parmi les produits de son catalogue figure un mini phonographe à pavillon vendu avec des disques en cire dure de 16 tours.

Il se fait naturaliser français le 13 juin 1904. La même année, il fonde la Société Générale des Compteurs de Voiture (taximètres) qu’il produit dans son usine, à Paris. Cette société développe rapidement des filiales dans le monde entier et est très prospère.

En décembre 1906, il a droit à son portrait en une de La Justice. Puis il se fait ensuite élire maire de Douville-sur-Andelle (Eure), de 1908 à 1916.

En décembre 1915, en pleine guerre, il est victime de calomnies colportées par Léon Daudet à travers L’Action française qui rappelle ses origines allemandes. Sa fille, Jane, épouse alors le capitaine Albert Eugène Guérin, fils du sénateur Eugène Guérin. Cette méchante affaire conduit son fils Maxime, âgé de 17 ans, à s’engager dans les combats. Mais il meurt pour la France le 30 avril 1917, au Boyau de Condé sur le front de la Marne.

Dans ses usines, il associe le personnel aux bénéfices, ce qui est très rare pour l’époque, et les conditions d’hygiène sont rigoureuses. Ses sociétés participent aux expositions internationales. Elle sont hors concours en 1889 à Paris, en 1893 à Saint-Louis (Etats-Unis), médaille d’or et d’argent à Paris en 1900, médaille d’or à Saint-Louis en 1900 …

Il décède le 31 mai 1940, à Paris (16ème).

Après les ralentissements de la guerre, l’usine normande connaît l’embellie des années 1950. Mais la décennie suivante voit la régression des jeux de tir, et en 1972, on arrête la fabrication des voitures à pédales. En 1975, la société intègre la division jouets des Charbonnages de France, puis revend Euréka à Normandy-Sport en 1977. Ce dernier décide de fermer l’usine en 1983.

Distinctions : chevalier (12 novembre 1909), officier (16 février 1934) de la Légion d’honneur ; officier d’académie.

Sources : Wikipedia ; Base Léonore (Légion d’honneur) Date de création : 2023-07-01.

Photos

Monument

La chapelle est ornée d’un vitrail avec le Christ portant sa croix, par Lucien Collinet, et de vitraux avec un décor géométrique enserrant une fleur, sur les côtés.

Inscriptions : Famille KRATZ

Maxime André Hubert, KRATZ, engagé volontaire, aspirant au 10e d’artillerie, tombé au champ d’honneur, le 30 avril 1917, à l’âge de 18 ans.
Henri KRATZ, officier, de la légion d’honneur, 1859-1940.
Mme Henri KRATZ, née Jeanne JUNON, 1861-1939.
Marie Thérèse MARCHANT, née GUERIN, 1917-1989.
François MARCHANT, 1914-1981.
Isabelle MARCHANT, 1956-1981.

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Date de la dernière mise à jour : 8 janvier 2024