JOFFROY Alix (1844-1908)
France

Neurologue

Alix Joffroy voit le jour le 16 décembre 1844, à Stainville (Meuse). Il fait ses études de médecine à Paris où il devient neuropathologiste et psychiatre. En 1873, il obtient son doctorat. Il est nommé médecin des hôpitaux en 1879 et agrégé en 1880. Sa carrière se déroule à l’hôpital de la Salpêtrière à partir de 1885.

Il est nommé professeur de clinique psychiatrique en 1893. C’est le deuxième titulaire de la chaire de clinique des maladies mentales et de l’encéphale, à l’hôpital Sainte-Anne. Jean Martin Charcot l’encourage à approfondir ses études en neurologie.

Ensemble, ils décrivent, en 1869, l’atrophie des cornes antérieures de la moelle épinière dans la poliomyélite. Il est directeur des Archives de Physiologie normale et pathologique (1880-1889) et l’un des fondateurs des Archives de médecine expérimentale.

Alix Joffroy décède le 24 novembre 1908 à Paris. Il repose avec Prosper Poitevin (1804-1884), grammairien, Auguste Alfred Poitevin (1834-1897), dit Maurice Drack, auteur dramatique et Marie Poitevin, dite Henry Bertin (1845-1924), autrice pour la jeunesse.

Extrait (d’Horace Bianchon dans Le Figaro du 25 novembre 1908) :

« Mort à Paris du professeur Alix Joffroy, neurologue, élève de Charcot, médecin de La Salpêtrière et de Sainte-Anne. Hier, au début de la séance de l’Académie de médecine, le président Bucquoy annonçait à ses collègues une nouvelle douloureuse et inattendue, celle de la mort du docteur Alix Joffroy, membre de l’Académie et professeur de clinique des maladies mentales à la Faculté.

Il n’avait que soixante-quatre ans et semblait destiné à vivre encore de longues et laborieuses années. Il avait travaillé toute la soirée avec deux de ses élèves. A neuf heures du matin il est mort, d’une mort douce pour lui-même tant elle est brève, mais vraiment cruelle pour les siens et pour ses amis. Depuis quinze ans le professeur Joffroy occupait la chaire de clinique des maladies mentales.

Il l’occupait avec une grande distinction et cette conscience scientifique, cette haute probité d’esprit qui jadis; le firent dénommer par son maître Charcot « le solide Joffroy ». Nous admirions en lui un esprit sage, méthodique, sans emballements téméraires pour les hâtives nouveautés.

Mais avant d’acquérir, si je puis dire, cet esprit scientifique qu’on peut appeler conservateur, il avait été l’un des novateurs les plus ingénieux, l’un des inventeurs les plus sagaces de la science neurologique.

Formé à l’école de Vulpian, de Claude Bernard et de Charcot, tout jeune il avait découvert et décrit admirablement la pachyméningite cervicale hypertrophique qui porte son nom, publié de très originales et très importantes recherches sur la paralysie spinale de l’enfance, sur la paralysie labio-glosso-laryngée, sur la chorée, et le premier, avant même le professeur von Leyden (de Berlin), révélé l’existence et la nature des névrites périphériques.

A Bicêtre, à la Salpêtrière, à Sainte-Anne, il a étudié la paralysie générale, le tabes, les méfaits de l’alcool, les névroses et les psychoses en rapport aux diverses intoxications et infections. Expérimentateur, anatomo-pathologiste, clinicien, Joffroy est tout cela, et d’une façon magistrale. Certains de ses travaux (ceux-là surtout qui datent des premières années de sa vie scientifique) ont, en neurologie, une importance historique.

Son nom demeurera comme celui d’un des meilleurs parmi les maîtres issus de l’école du grand Charcot. Et quant à ceux qui l’ont connu, nul n’oubliera qu’il incarnait en lui la probité, la loyauté, le désintéressement, la bienveillance et toutes les vertus de notre profession. »

Publications :

  • De la pachyméningite cervicale hypertrophique (d’origine spontanée), Delahaye, Paris (1873) ;
  • De la médication par l’alcool, Delahaye, Paris (1875) ;
  • De l’influence des excitations cutanées sur la circulation et la calorification, [Thèse présentée au concours de l’agrégation], Parent, Paris (1878) ;
  • Exposé des titres scientifiques, G. Masson, Paris (1884) ;
  • Sur un cas d’aphasie sensorielle avec lésion temporo-pariétale droite, dans Revue Neurologique, 16, p112-115 (1903) ;
  • Des rapports de la syphilis et de la paralysie générale, J. Gainche, Paris, 23 p. (1905).

Publications en collaboration :

  • avec Jean-Martin Charcot, Deux cas d’atrophie musculaire progressive avec lésions de la substance grise et des faisceaux antérolatéraux de la moelle épinière, Masson, Paris (1869) ;
  • avec Jacques Roubinovitch, Des variétés cliniques de la folie en France et en Allemagne, O. Doin, Paris, 1896 ; avec Roger Dupouy: Fugues et vagabondage; étude clinique et psychologique, Alcan, Paris (1909) ;
  • avec Roger Mignot, La paralysie générale, O. Doin et fils, Paris (1910).

Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (13 juillet 1891) ; membre de l’Académie de médecine (19 mars 1901).

Sources : Le Figaro, nécrologie, 25/11/1908 ; Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2108-11-24.

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Monument

Inscriptions : 

DR Alix JOFFROY professeur à la faculté, membre de l’académie de médecine 1844-1908.
S LieutT André BERNE mort pour la France 1888-1914.
André BERNE-JOFFROY 1915-2007.
Madeleine JOFFROY née LEFEBVRE 1858-1922.
Jeanne BERNE JOFFROY 1887-1931.
Jean-Louis JOFFROY 1886-1970.
Philippe CHARRIER 1977-1978.
Alice JOFFROY née MIGNON 1906-1985.

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Date de la dernière mise à jour : 5 janvier 2024