(Pierre) Jules (César) Janssen voit le jour le 22 février 1824, à Paris. Un accident survenu dans sa jeunesse le gêne énormément pour marcher, ce qui retarde ses études. Il obtient son doctorat ès sciences physiques avec une thèse sur l’Absorption de la chaleur rayonnante obscure dans les milieux de l’œil, en 1860. Puis il devient professeur de physique à l’École d’architecture, en 1865.
Les travaux de Gustav Robert Kirchhoff et de Robert Wilhelm Bunsen sur la spectroscopie l’attirent. C’est l’un des premiers à associer le spectroscope à prisme à l’astronomie. En 1863, il confirme que la Lune n’a pas d’atmosphère. Puis, en 1867, il découvre que l’atmosphère de Mars contient de la vapeur d’eau. Il étudie le rayonnement solaire et sa perturbation par l’atmosphère terrestre.
Le Bureau des longitudes l’envoie en Inde pour l’observation de l’éclipse de Soleil en 1868. Il découvre alors une méthode d’observation des protubérances solaires en tout temps. Au cours de cette observation, il remarque aussi une raie inconnue dans l’atmosphère solaire : c’est celle de l’hélium, ainsi nommée par J. Norman Lockyer.
Il s’échappe de Paris assiégé par les Prussiens en ballon (le Volta) le 2 décembre 1870, pour observer une éclipse solaire à Oran (Algérie). C’est la seule mission scientifique de toute l’aventure des ballons montés. Curieusement, la plaque commémorative (largement posthume) de cet exploit, sur le socle de sa statue au château de Meudon, le représente décollant du parc du château, alors qu’il a décollé de la gare d’Orléans.
Il devient membre de l’Académie des sciences le 10 février 1873, puis, le 26 mai 1874, il est élu au Bureau des longitudes. En 1874, il invente le « révolver photographique » pour pouvoir photographier le passage de la planète Vénus devant le Soleil et va jusqu’au Japon pour obtenir le meilleur point de visée. Il est lauréat de la Médaille Rumford en 1876.
Jules Janssen pousse à la création de l’Observatoire d’astronomie physique à Paris, décidé en 1875. Il présente un projet de restauration du château de Meudon, commence à installer divers instruments d’observation dès 1876, puis obtient les fonds nécessaires (plus d’un million de francs de l’époque) à reconstruire les bâtiments. Suite à la promulgation de la loi l’instaurant le 15 avril 1879, les travaux démarrent; une grande coupole est créée qui abrite toujours des instruments d’observation.
L’Observatoire de Meudon reste l’un des laboratoires de référence pour l’étude du Soleil. À partir de 1888, malgré son âge et son infirmité, il fait trois fois l’ascension du Mont Blanc. Il réussit à y établir un observatoire. Après de nombreux aléas, il fait installer une lunette de 30 cm, à 4 800 m d’altitude, pour minimiser les perturbations atmosphériques.
Cet observatoire restera en place pendant quinze ans. Janssen est président d’honneur de la Société française de photographie de 1891 à 1893, succédant à Eugène Péligot. Il est aussi président de l’Union nationale des sociétés photographiques de France, en 1892.
Jules Janssen partage la découverte de l’hélium avec sir Joseph Norman Lockyer. Il publie, en 1904, l’Atlas de photographies solaires, avec 6 000 prises de vue, surtout obtenues à l’observatoire de Meudon. Il décède le 23 décembre 1907, à Meudon (Hauts-de-Seine).
Distinctions : chevalier (28 octobre 1868), officier (8 février 1877), commandeur de la Légion d’honneur (13 juillet 1893).
Hommages : La Société Astronomique de France décerne chaque année depuis 1897 un Prix Jules Janssen, prix qu’il avait créé quand il présidait l’association. Une place de la ville de Meudon (Hauts-de-Seine) porte son nom. Un cratère lunaire porte son nom (45,4°S, 40,3°E) ainsi qu’un cratère martien.
Merci à Maria Curlin de la Société Astronomique de France pour son aide à la réalisation de cette notice.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2010-04-17.
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