HOTTINGUER Jean Conrad, baron (1764-1841)
Suisse

portrait par Louis Léopold Boilly - Collection privée
Régent de la Banque de France

Jean Conrad Hottinguer nait le 15 février 1764, à Zurich (Suisse). D’abord élève à Zurich, on l’envoie ensuite en apprentissage dans une manufacture d’indiennes de Mulhouse.  Cette ville est indépendante et alliée aux villes suisses depuis 1526 ; elle fait encore partie de la Confédération Helvétique, et ce jusqu’à la Révolution Française.

En 1783, il rejoint son oncle Johann Heinrich à Genève. Ce dernier le fait entrer comme commis chez Passavent, de Candolle et Cie. , maison financière de cette ville. C’est là qu’il se forme au métier de la banque. En 1784, il vient à Paris et entre chez Le Couteulx et Cie.. Cette maison est dirigée par celui qui va être le premier gouverneur de la Banque de France, Jean Barthélémy Le Couteulx de Canteleu.

Là, en 1786, les banquiers zurichois viennent le chercher comme correspondant de leurs banques. Il quitte donc les Le Couteulx cette même année pour créer, avec un associé Denis de Rougemont de Chatellois, la Société Rougemont, Hottinguer et Cie.. Son siège se trouve rue Croix-des-petits-Champs, mais elle sera dissoute en 1790 pour divergences d’opinions.

Chez les de Rougemont, il fait la connaissance d’une jeune femme, amie de la famille, Joséphine de Beauharnais, à qui il fait alors un brin de cour timide. Début 1793, on le dénonce pour « menées royalistes » et il s’enfuit clandestinement à Zurich, et de là rejoint l’Angleterre.

Le 24 août 1793, il épouse à Londres, Martha Eliza Redwood, née à Newport (USA). C’est la fille d’un planteur américain d’origine anglaise, Abraham Redwood, et de Susan Honeyan. Ils partent, en 1794, faire du négoce aux U. S. A. Ils débarquent à New-York et traversent l’Amérique dans un convoi des fameux chariots bâchés pour rejoindre la famille de Martha à Newport.

Il y entretient de bons rapports avec un groupe d’émigrés dont fait partie Talleyrand. Jean Conrad revient à Londres en janvier 1796. Il part à Hambourg en mars et rentre en France en septembre 1796, mais seul, sa femme et ses enfants étant restés en Angleterre.

Il change son nom en Hottinguer et créé la Société Hottinguer et Cie. En 1798, il fait revenir sa famille à Paris, au 3 de la rue de Provence, puis au 20 rue du Sentier. Il est Régent de la Banque de France (Xème fauteuil) du 17 octobre 1803 à 1833.

En 1814 il est colonel de la Garde Nationale pour la XIIIe Légion. En 1815, il est élu député de la Seine. Il achète, en 1819, le château de Piple à Schulmeister, le célèbre espion de Napoléon.

Martha décède le 6 mars 1830, rue du Sentier à Paris. Puis Jean-Conrad décède le 12 septembre 1841, au Château de Piple à Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne).

Titres : baron de l’empire (16 septembre 1810).

Sources : Mullié (Charles) Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer, de 1789 à 1850, Paris, 1852. Date de création : 2007-02-20.

Monument

Inscriptions : FAMILLE HOTTINGUER

(A gauche) Ici repose Lucie Eugénie Mélanie HOTTINGUER épouse de LE BOURLON de SARTY, née à Paris le 11 octobre 1811 et décédée le 5 mars 1864. Ici repose la dépouille mortelle, de Adèle BECKER née HOTTINGUER, décédée le 8 septembre 1847 à l’âge de 47 ans.
Les dépouilles mortelles, de Martha Elisabeth, REDWOOD, Bne HOTTINGUER, née à Newport R. J., Etats-Unis d’Amérique, décédée à Paris, à l’âge de 56 ans, le 5 mars 1830,
du, baron, Jean Conrad, HOTTINGUER, né à Zurich, décédé à Paris, à l’âge de 77 ans, le 11 septembre, 1841.

(A droite) Ici repose Jean Henri baron HOTTINGUER né à Paris le 25 janvier 1803, mort à Paris le 1er mars 1866 […].
Ici repose Philippe Rodolphe HOTTINGUER né le 26 décembre 1806, décédé le 13 janvier 1878.
Ici repose Mme Vve Philippe HOTTINGUER née Anne Marthe Nelly WUSTENBERG le 30 décembre 1821, décédé le 11 septembre 1909.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 18 août 2023