GRANET Marcel (1884-1940)
France

Marcel Granet voit le jour le 29 février 1884, à Luc-en-Diois (Drôme). Élève d’Émile Durkheim et d’Édouard Chavannes, il est le premier en France à appliquer les méthodes de la sociologie à l’étude de la Chine ancienne.

Après des études secondaires à Aix-en-Provence puis au lycée Louis le Grand à Paris, il entre à l’École normale supérieure. Il suit le cours que Durkheim donne à la Sorbonne. En 1905, il rejoint un groupe d’études socialistes comprenant parmi ses membres Marcel Mauss, Louis Gernet et Maurice Halbwachs. Après son agrégation d’histoire en 1907, il est nommé au lycée de Bastia.

En 1908, il devient boursier de la Fondation Thiers afin d’étudier le féodalisme. Il envisage de le faire dans le cadre du Japon, et consulte, en l’absence de spécialiste de ce pays, le sinologue Edouard Chavannes. Ce dernier lui conseille d’entamer l’étude du chinois pour faciliter ses recherches ultérieures sur le Japon.

Après trois ans, en 1911, il quitte la fondation pour poursuivre l’étude des classiques chinois à Pékin. Il y rencontre André Yacinthe Rocquette, dit André d’Hormon, grand spécialiste de la Chine. En 1912, il fait parvenir à Édouard Chavannes Coutumes matrimoniales de la Chine antique, sur demande de ce dernier. Chavannes soumet le texte pour publication dans le T’oung Pao, une grande revue sinologique. En mars 1912, Marcel Granet est pris au milieu de la révolution chinoise qui renverse la dynastie Qing.

De retour en France, en 1913, il enseigne dans les lycées de Marseille et Montpellier, puis devient en décembre directeur d’études pour les religions d’Extrême-Orient à l’École Pratique des Hautes Études, en remplacement de Chavannes qui vient de démissionner.

Il participe à la Première guerre mondiale et reçoit la croix de guerre. Après un bref séjour en Chine entre 1918 et 1919, et son mariage avec Marie Terrien, professeur de lycée, en 1919, il reprend sa carrière universitaire. Il obtient son doctorat en 1920. Il participe au groupe comprenant entre autres Henri Hubert, Henri et Lucien Lévy-Bruhl, et Marcel Mauss, qui tente de ressusciter L’Année sociologique.

En 1925, il est nommé professeur de géographie, histoire et institutions d’Extrême-Orient à École nationale des Langues orientales vivantes. En 1926, il cofonde l’Institut des Hautes Études chinoises, dont il devient administrateur et où il enseigne la langue et la civilisation chinoises.

Marcel Mauss démissionne de son poste de directeur de la 5ème section de l’École pratique des Hautes Études, en 1940, car il craint que son origine juive ne nuise aux intérêts de l’établissement. Marcel Granet le remplace mais meurt un mois plus tard, le 25 novembre 1940, à Sceaux (Hauts-de-Seine).

Il compte parmi ses élèves Itsuo Tsuda.

Publications :

  • Contre l’alcoolisme, un programme socialiste (1911) ;
  • Fêtes et chansons anciennes de la Chine (1919 rééd. Albin Michel, 1982) ;
  • La polygynie sororale et sororat dans la Chine féodale (1920) ;
  • Quelques particularités de la langue et de la pensée chinoises (1920) ;
  • La Religion des Chinois (1922, rééd. Albin Michel, 2010) ;
  • Le dépôt de l’enfant sur le sol, Rites anciens et ordalies mythiques (1922) ;
  • Le langage de la douleur, d’après le rituel funéraire de la Chine classique (1922) ;
  • Remarques sur le Taoïsme ancien (1925) ;
  • Danses et légendes de la Chine ancienne (1926) ;
  • La Civilisation chinoise. La vie publique et la vie privée (1929, rééd. Albin Michel, 1998) ;
  • L’esprit de la religion chinoise (1929) ; La droite et la gauche en Chine (1933) ;
  • La Pensée chinoise (1934 rééd. Albin Michel, 1999) ;
  • La féodalité chinoise (1952) ;
  • Études sociologiques sur la Chine (1953) ; La vie et la mort. Croyances et doctrines de l’antiquité chinoise.

Distinctions : croix de guerre.

Sources : -. Date de création : 2021-09-10.

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Date de la dernière mise à jour : 15 novembre 2021