GITLIS Ivry (1922-2020)
Israel

Violoniste

Ivry Gitlis (en hébreu : עברי גיטליס) voit le jour le 25 août 1922, à Haïfa (Israel) de parents originaires de Kamenets-Podolski (Ukraine). Il a un grand-père chantre de synagogue et un père modeste artisan puis meunier.

Le jeune Ivry réclame un violon à l’âge de quatre ans. Son entourage se cotise pour lui offrir l’instrument et les premières leçons. Ses progrès sont fulgurants. Il donne son premier concert à sept ans. Ses dons musicaux sont remarqués par Bronislaw Huberman, le fondateur de l’orchestre de Palestine. Il encourage l’enfant prodige à travailler en Europe.

Ivry Gitlis part donc pour Paris. Il fait l’expérience en demi-teinte du Conservatoire avec Jules Boucherit. Puis il va à Londres où il travaille avec Carl Flesch. Enfin, il reçoit un enseignement particulier avec des géants du violon, Jacques Thibaud et George Enesco, tous deux élèves de Martin-Pierre Marsick.

À Londres, à l’approche de la guerre, il connaît ses premiers succès devant l’armée britannique tout en se portant volontaire pour travailler dans une usine de munitions. Après la guerre, il fait ses débuts avec l’orchestre philharmonique de Londres et enregistre pour la BBC radio. Puis, au début des années 1950, il va aux Etats-Unis et rencontre Jascha Heifetz et le grand pédagogue Théodore Paskus.

En 1955, le plus grand imprésario de l’époque, Sol Hurok, le prend en charge. Il fera de lui un symbole, le premier violoniste israélien à aller jouer en URSS. Plusieurs tournées ont lieu aux Etats-Unis, avec des chefs comme Eugene Ormandy et George Szell.

Viennent ensuite les premiers enregistrements. Ses interprétations des grands concertos du 20ème siècle, comme Alban Berg, Igor Stravinsky, Jean Sibelius, Béla Bartók, sont saluées par les plus hautes récompenses en France comme aux Etats-Unis.

Dans les années 1960, c’est le retour à Paris, où Gitlis réside le plus régulièrement entre deux tournées. Il devient un des interprètes les plus demandés et donne des concerts avec les plus grands orchestres. Ses disques d’anthologie, des grandes œuvres de virtuosité du répertoire, sont des succès populaires.

Ses apparitions sur les chaînes de télévision sont nombreuses. Il contribue, ainsi, à populariser la musique classique auprès du grand public. En 1981, il tient le rôle de René Vivien, clochard violoniste, dans l’épisode Maigret et l’homme tout seul de la série Les Enquêtes du commissaire Maigret (première diffusion le 8 mai 1982).

Les compositeurs contemporains, Bruno Maderna, René Leibowitz et Iannis Xenakis, écrivent pour lui. À la même époque, il crée et anime le festival de musique de Vence. Celui ci devient le symbole d’une nouvelle manière, plus libre, de diffuser la musique classique.

Il apparaît avec Yoko Ono et le groupe The Dirty Mac, formé de John Lennon, Eric Clapton, Keith Richards et Mitch Mitchell dans The Rock and Roll Circus, concert filmé des Rolling Stones en 1968.

Il joue également dans L’Histoire d’Adèle H. de François Truffaut et dans Sansa, un film de Siegfried, en 2003, dans lequel il interprète un violoniste passionné et participe ainsi à la bande originale du film. C’est aussi l’interprète du concerto pour violon composé par Vladimir Cosma pour La Septième Cible de Claude Pinoteau.

En 2008, il devient parrain de l’association « Inspiration(s) », dont le but est de rendre la musique classique accessible à tous. En 2009, Sandra Joxe et Christian Labrande lui consacrent un documentaire, Ivry Gitlis, le violon sans frontières. Arte le diffus le 30 mars 2009. En 2013, il parraine le concert Canto è Soffio au profit du Fonds de recherche en santé respiratoire et de la Fondation du souffle.

Ivry Gitlis a une première fille, Raphaëlle, avec la comédienne France Lambiotte, puis trois enfants avec la comédienne Sabine Glaser dont deux (David et John) sont membres du groupe de rock Enhancer. Il meurt le 24 décembre 2020, à Paris, à l’âge de 98 ans.

Hommages : L’école maternelle et élémentaire de Villiers-au-Bouin (Indre-et-Loire) qu’il a inaugurée en personne porte son nom.

Publications : L’Âme et la Corde, Robert Laffont, 1980.

Sources : Coppey (Nicole) Entretien avec Ivry Gitlis dans Revue musicale suisse juillet/août 2008 ; Clément (Philippe) Ivry Gitlis, L’homme du violon, 2011 ; Molkhou (Jean-Michel) Les grands violonistes du XXe siècle, Buchet-Chastel ; Lacout (Dominique) Léo Ferré, Sévigny, Hachette, 1991 ; Wikipedia. Date de création : 2020-12-25.

Photos

Monument

Inscriptions :

Ivry GITLIS, 1922-2020.

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Date de la dernière mise à jour : 23 décembre 2022