Pierre Galin voit le jour en 1786, à Samatan (Gers). Professeur de mathématiques puis professeur-adjoint à l’institution des sourds-muets de Bordeaux, il a l’idée d’apprendre la musique sans maître. N’arrivant pas à comprendre les traités de musicologie, il s’adonne alors à l’observation de la musique.
Il considérant la musique comme une langue avec son alphabet et sa grammaire. Il cherche donc à en démêler les éléments, et les trouve en analysant les airs populaires qu’il connait.
Par une série de comparaisons et de déductions logiques, il établit toute une théorie de la musique, de la mesure, des gammes, des rythmes, de la tonalité, de l’intonation, etc. Pour faire partager ses découvertes, il invente le « chronomériste », « méthode d’éducation musicale à laquelle il a donné le nom de Méloplaste » et se met à enseigner la musique, d’abord à Bordeaux puis à Paris.
Il publie un ouvrage demeuré célèbre : Exposition d’une nouvelle méthode pour l’enseignement de la musique, Paris, chez Rey et Gravier, 1818. Cet ouvrage contient des planches dessinées avec des tableaux explicatifs. La première planche représente un clavier avec notation musicale (chiffrée ou avec des lettres), Galin préférant et ayant perfectionné la notation chiffrée, d’une manière plus complète que J. J. Rousseau.
La seconde planche illustre le chronomériste, procédé pédagogique (remarquable selon Buisson) inventé par Galin pour expliquer les divisions du temps. Cet ouvrage contient à la fois une théorie de la musique et un ensemble de procédés d’enseignement. Buisson, dans son dictionnaire pédagogique, le qualifie de :
« véritable monument de pédagogie… Il écrit dans un style simple et sans aucune espèce de prétention littéraire, c’est un modèle de logique, de netteté et de précision qui rappelle le Discours de la méthode de Descartes. »
L’ouvrage connait deux autres éditions après la mort de Galin, grâce à quelques rares disciples. Le frontispice dépeint un maître face à ses élèves, devant un tableau marqué de lignes verticales et horizontales et sur lequel il promène une baguette terminée par une petite boule, permettant à l’élève de parcourir l’échelle des sons sans avoir recours à la notation classique. Pierre Galin s’éteint le 31 août 1821, à Paris.
Sources : Buisson (Ferdinand) Dictionnaire de Pédagogie, Hachette, 1911, p. 1132. Date de création : 2009-12-28.
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