FELIX du MUY Jean-Baptiste Louis Philippe, comte de (1751-1820)
France

Jean-Baptiste Louis Philippe de Félix d’Ollières, comte de Saint-Maime et du Muy, voit le jour le 25 décembre 1751, à Ollières (Var). Il est d’abord connu sous le nom de comte de Saint-Maime. Il entre au service comme cheval-léger surnuméraire de la garde du roi, avec rang de sous-lieutenant le 16 décembre 1766. Le comte de Saint-Maime passe avec ce grade dans le régiment de cavalerie le 16 juillet 1769.

Ayant obtenu le brevet de capitaine le 19 juin 1771, il devient titulaire de ce grade le 5 mai 1772. Il passe colonel du régiment de Soissonnais le 29 janvier 1775, à peine âgé de 19 ans. Le 5 août suivant, le roi accorde au jeune colonel une pension annuelle et viagère de 760 livres. Le 9 novembre, il lui fait don d’une gratification annuelle de 4 000 livres. Celle ci est convertie en pension viagère par brevet du 30 janvier 1778.

Un nouveau brevet du 1er avril 1779 confond ces deux pensions en une seule de 4 760 livres. Le comte de Saint-Maime sert au camp de Saint-Roch pendant l’hiver de 1779 à 1780. Il fait les guerres de 1780 à 1783 dans l’Amérique septentrionale sous les ordres de Rochambeau. Les services qu’il rend au siège de Yorktown (Virginie), lui valent le 5 décembre 1781, une lettre de satisfaction du maréchal de Ségur, ministre de la Guerre. Il reçoit aussi la croix de chevalier de Saint-Louis le 2 avril 1782. S’y ajoute une nouvelle pension viagère de 3 000 livres, le 13 avril 1783.

Le 13 juin suivant, le ministre lui adressant encore des témoignages de satisfaction de la part du roi. Il lui donne l’assurance qu’il sera compris dans la promotion des brigadiers d’infanterie avec les colonels de 1772. A son retour en France, il reçoit en effet le brevet le 8 janvier 1781. Le 22 mai suivant, le comte de Saint-Maime prend le titre de comte du Muy. C’est le nom de la branche aînée de sa famille qui, depuis la mort de son oncle le maréchal du Muy, doit s’éteindre en la personne de Madame de Créqui.

Maréchal de camp le 9 mars 1788, il est au camp de Saint-Omer, commandé par le prince de Condé. Puis il passe à celui de Frascati sous les ordres du maréchal de Broglie. Lorsque la Révolution française éclate, le général du Muy, imbu des idées libérales puisées en Amérique, en adopte franchement les principes.

Nommé inspecteur général de la vérification des comptes des régiments le 12 août 1790, il devient commandant en chef du département du Finistère le 19 février 1791. Employé ensuite dans la 8e division militaire, il devient lieutenant-général le 6 février 1792. Puis il passe commandant de la 7e division militaire, le 15 du même mois.

Le général du Muy devient, en avril suivant, commandant en chef des neuf départements qui doivent former l’armée des Pyrénées. Le ministre de la Guerre, Joseph Servan, lui ordonne de ramener en Suisse le régiment d’Ernst pour le confier à Diesbach. Pendant qu’il négocie cette affaire, le général Montesquiou, commandant en chef de l’armée des Alpes, dont il dépend, signale son absence aux commissaires de l’Assemblée nationale. Ceux ci, sans en examiner les motifs, prononcent sa suspension.

L’intervention de Servan permet rapidement de réparer l’erreur. Vers la fin de septembre 1792, le général du Muy doit licencier le 69e régiment d’infanterie de ligne. Porté sur la liste des candidats pour le ministère de la Guerre, Chabot le dénonce à la Convention nationale, le 3 octobre 1792, comme ayant excité la guerre civile à Avignon.

Bien que l’accusation soit fausse, on le raye de la liste et la Convention désigne Jean-Nicolas Pache. On envoie le général du Muy, en mars 1793, à l’armée des Alpes. Il y commande le département du Mont-Blanc et l’avant-garde de l’armée dans la Tarentaise et la Maurienne. Détaché au siège de Lyon, il devient brièvement commandant en chef le 23 août, remplaçant le général Kellermann, parti pour s’opposer aux  Piémontais.

Il y reçoit une blessure. Mais un arrêté le suspend de ses fonctions comme suspect. Ne parvenant pas à prouver sa bonne foi, on le met à la retraite le 26 janvier 1795. Cependant, à force de persévérance, il parvient enfin à se faire réintégrer. Le 15 mars, le Comité de salut public le nomme commandant en chef des forces militaires dans les Indes occidentales.

Il se rend à Brest et prépare l’embarquement des troupes. Le Comité de salut public, le 31 août 1795, lui confie le commandement de l’armée du Midi, qui doit être formée dans le département du Gard. Mais on annule cette nomination. L’expédition est ajournée et le général du Muy devient, le 4 avril 1796, inspecteur général des troupes d’infanterie de l’armée de Sambre-et-Meuse.

À son arrivée au quartier général, le général en chef lui confie le commandement de l’aile droite de l’armée. Le 2 janvier 1797, il comparaît devant un conseil de guerre, à Düsseldorf, sous la présidence du général Jacques Desjardin. On l’accuse de vol et prévarication mais on l’acquitte à l’unanimité. Le général du Muy participe à l’expédition d’Égypte avec Napoléon Bonaparte.

Rentré en France le 20 juin 1800, le premier Consul lui confie le commandement de la 21e division militaire (Poitiers), le 13 octobre 1800, puis celui de la 12e division militaire (Nantes), le 9 juillet 1801. L’Empereur le désigne pour faire partie du collège électoral du département du Var, où il possède de grandes propriétés.

Le 12 février 1805 (21 ventôse an XIII), il devient commandant de la subdivision de Seine-et-Oise, faisant partie de la 1re division militaire. Au début de la campagne de 1805, du Muy demande à reprendre du service actif. Le maréchal Berthier le rappelle à l’armée, le 23 novembre 1806, et  lui expédie, de Berlin, l’ordre de se rendre sur-le-champ au quartier général de la Grande Armée.

À son arrivée, très bien accueilli par l’empereur, ce dernier le nomme gouverneur général de la Silésie. Pendant son séjour dans cette province, le général du Muy s’acquiert l’estime et la reconnaissance des habitants. Le 13 mai 1807, le général du Muy, sort de Breslau à la tête d’environ 1 100 Français, dragons, chasseurs et hussards. Il tombe, à l’improviste, sur la colonne prussienne du général Kleist et la met en déroute.

Le général du Muy conserve son gouvernement jusqu’à la formation de l’armée du Rhin, vers la fin de 1808. Par décret du 9 novembre 1808, l’Empereur lui confie le commandement de la 7e division militaire (Grenoble). Le 14 avril 1809, il lui donne celui de la 8e division (Marseille), qu’il conserve pendant les premiers temps de la Restauration.

Bien qu’il ne l’ait pas sollicité, il est mis à la retraite en décembre 1815, en raison de son âge. Aussi, au retour de l’Empereur, il demande à Napoléon sa réintégration. Mais l’Empereur en a déjà disposé en faveur du maréchal Brune. De plus, le nombre d’officiers généraux portés sur le tableau d’activité mais sans destination ne permet pas de rappeler au service les généraux en retraite.

Il demeure sans position pendant les Cent-Jours. Puis, il prend part aux travaux de la Chambre. Il s’y fait remarquer par la sagesse de ses opinions et par les sentiments de patriotisme qui l’animent. Il meurt à Paris le 3 juin 1820. C’était l’époux de Candide Dorothée Louise Vintimille (1767-1825). Séparée de son mari de son vivant, celle ci repose en division 21.

Titres : baron de l’empire (30 août 1811), pair de France (17 août 1815).

Distinctions : légionnaire (11 décembre 1803), commandeur (14 juin 1804), grand-officier de la Légion d’honneur (29 juillet 1814), commandeur de Saint-Louis (23 août 1815).

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2006-05-17.

Monument

La sépulture a été restaurée par les soins du Souvenir Français et de l’ACMN en 2001.

Inscriptions :

(Plaque) Jean-Baptiste Louis Philippe , FELIX du MUY, Ollières 1751 – 1820 Paris, 1792 lieutenant-général, 1781 Yorktown, 1798 Egypte, 1807 Gouverneur général, de la Silésie, baron de l’empire, pair de France comte.

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Date de la dernière mise à jour : 5 janvier 2024