FAURIEL Claude (1772-1844)
France

(Charles) Claude Fauriel voit le jour à Saint-Étienne (Loire), le 21 octobre 1772. C’est le fils de Joseph Fauriel, menuisier, et d’Anne Faure qui décèdera peu de temps après sa naissance. Son père le met en nourrice chez ses parents à Saint-Barthélemy-le-Plain (Ardèche). Il étudie au Collège des Oratoriens de Tournon (Ardèche), puis au séminaire Saint-Irénée à Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône).

C’est là qu’il écrit son premier essai littéraire, Sylvanir. De retour chez son père à Saint-Etienne, il se lie avec de jeunes militants qui l’entraînent dans la lutte révolutionnaire. Après 1789, il est nommé commissaire au Puy puis il sert dans l’armée des Pyrénées occidentales. En 1793, il revient à Saint-Etienne, bientôt rebaptisée commune d’Armes. Il refuse de s’associer à la municipalité fédéraliste de Louis Joseph Praire-Royet (Modérés).

Il prend des fonctions administratives de secrétaire général de la mairie de Saint-Etienne conduite par le Jacobin Jean-Baptiste Johannot et devient brièvement maire de Saint-Etienne en décembre 1793 et au printemps. A l’été 1794, en tant qu’agent national, il contient la désorganisation liée à la vacance du pouvoir municipal. Il joue un rôle de modérateur, tentant de s’opposer aux excès verbaux du magistrat montbrisonnais Claude Javogues, conventionnel représentant en mission dans la Loire.

A l’occasion de la fête de l’Être suprême de l’An II, il prononce un discours depuis la chaire de l’église Notre-Dame déchristianisée, rebaptisée Temple de la Raison. Après le Neuf-Thermidor, il se consacre, au sein de la Société populaire, dont il est vice-président, à la mise en place de l’instruction publique dans la commune.

Découragé par la violence issue de la réaction thermidorienne, poursuivi en tant que « patriote » (jacobin), il fuit Saint-Etienne en mai 1795 et s’engage dans l’armée des Alpes. Il y revient néanmoins très vite, nommé secrétaire de l’administration municipale en mars 1796, puis est nommé professeur à l’école centrale de Roanne en mai de la même année.

Claude Fauriel se rend à Paris en 1799 où il occupe un emploi au ministère de la Police du Consulat sous le ministère de Joseph Fouché, un ex-Oratorien qui lui demande de rejoindre son cabinet en tant que secrétaire particulier. Ce poste ne convient ni à ses goûts ni à ses sentiments et il démissionne en 1802 « par fierté républicaine ». Sainte-Beuve lui attribue cette formule :

« Je suis volontiers pour la république, à condition qu’il n’y ait pas de républicains ».

A partir de ce moment il consacre tout son temps à l’étude des Lettres et des Sciences. Il est d’autant plus libre, sur le plan économique, que Sophie de Condorcet (1764-1822), veuve du philosophe, l’accueille chez elle. Il se met alors à fréquenter les salons et clubs littéraires de son temps où il rencontre : Benjamin Constant, François Guizot, Pierre Jean Georges Cabanis, Chateaubriand, Madame de Staël, Littré et Alessandro Manzoni, un écrivain italien qui deviendra son ami.

Charles Fauriel abandonne la carrière administrative pour les lettres et vient se fixer à Paris, où il se lie avec les savants les plus distingués de la Société d’Auteuil, notamment avec Cabanis, qui lui adresse sa fameuse Lettre à Fauriel sur les causes premières. C’est un grand travailleur.

Après la maîtrise de l’italien, l’allemand, l’anglais, il s’intéresse aux langues : le grec, le latin, le sanscrit et l’arabe, le provençal, le castillan, le portugais, le sicilien, le roumain, le basque et le breton. Il étudie les civilisations indo-européennes, la Provence du Moyen-Age, les poètes scandinaves, etc.

En 1824, les Chants populaires de la Grèce moderne qu’il publie, contribuent à exciter, en Europe, une vive sympathie pour la cause des Grecs. Mais ils sont également un facteur déterminant, en Grèce, pour la mise en valeur de la poésie populaire contemporaine. Claude Fauriel est donc un précurseur du mouvement démoticiste initié par Jean Psychari. Ses recherches lui valent d’être considéré comme un pionnier dans le domaine des sciences historiques. Personnage étonnant, Fauriel étonne Guizot par ses dons et ses connaissances.

Guizot l’oblige alors à accepter la chaire de littérature étrangère à la Sorbonne, en 1830, créée pour lui. Il y donne des cours mémorables sur des sujets variés comme la poésie provençale ou la littérature italienne. C’est un des premiers à étudier la littérature romane. Il réunit également les restes des langues Basque et Celtique.

En 1836, il devient membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. C’est lui qui a le mérite de faire connaître Ossian et Shakespeare au public français et d’étendre, en France, la connaissance de la littérature allemande. Clause Fauriel meurt subitement, le 15 juillet 1844, à son domicile rue des Saints Pères à Paris, (6-7ème).

Œuvres :

  • traduction de l’allemand, La Parthénéide, par Jens Baggesen (1811) ;
  • traduction de l’italien, Le Conte de Carmagnola, par Manzoni (1823) ;
  • Les Chants populaires de la Grèce moderne (1824) ;
  • L’origine des épopées chevaleresques (1833) ;
  • traduction du provençal, L’histoire en vers de la croisade contre les hérétiques Albigeois (1834) ;
  • Histoire de la Gaule méridionale sous les conquérants germains (1836, 4 volumes) ;
  • Histoire de la poésie provençale (publiée post mortem en 1846, 3 volumes) ;
  • Études sur Dante (1854).

Sources : Bouillet (Marie-Nicolas), Chassang (Alexis) Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, Paris, 1878. Date de création : 2009-12-12.

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Monument

Inscriptions :

C. FAURIEL, né St Etienne, 1772, mort à Paris, 1844.

Ici repose C. FAURIEL membre de l’Institut […]

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Date de la dernière mise à jour : 5 avril 2022