DUBUFE Guillaume Edouard Marie (1853-1909)
France

Peintre, auteur des plafonds de l’Hôtel de Ville de Paris, de ceux de la Comédie Française …

Guillaume Edouard Marie Dubufe voit le jour à Paris, le 16 mai 1853. C’est le fils du peintre Édouard Louis Dubufe et de Juliette née Zimmermann. Son grand-père paternel, Claude Marie Dubufe (1790-1864), est également peintre. Son oncle maternel est le compositeur Charles Gounod (1818-1893). Ce dernier a épousé en 1852, Maria Zimmermann, la sœur de sa mère, dont le père est un pianiste renommé.

Élève tout d’abord de son père et de sa mère qui lui enseigne la sculpture, il poursuit sa formation avec Alexis Joseph Mazerolle (1826-1889).

Le 27 avril 1878, à Paris (17ème), il épouse Cécile Woog. Ils auront cinq enfants, dont Juliette Dubufe-Wehrlé, qui deviendra peintre à son tour. Il rachète à un peintre qui l’avait fait construire en 1878, un hôtel particulier au 43 Avenue de Villiers, à Paris (17ème).

Sa nièce Mme Jules Henner fera l’acquisition à sa demande de cette demeure et la transformera en musée en 1921, avant d’en faire don à l’État en 1926. En 1885, il décore le plafond du foyer de la Comédie Française. La famille fait de longs séjours dans leur grande villa d’Anacapri, dans l’Ile de Capri (Italie). Là, Guillaume Dubufé réalise des tableaux représentant sa maison et qu’il exposera en 1906 à la Galerie Georges Petit.

Il semble qu’il y travaille de 1888 à 1890 à une série de grands tableaux sur la Vierge Marie. En 1891, il réalise la décoration des plafonds de la galerie Lobau, à l’Hôtel de ville de Paris, et de la salle des fêtes du Palais de l’Élysée en 1894, de la Bibliothèque de la Sorbonne en 1896.

Cette même année il conçoit et réalise le décor pour le Salon National des Beaux-Arts de Paris. C’est, par ailleurs, un ami d’Auguste Rodin avec lequel il échange une longue correspondance.

En 1900, Dervillé, directeur de la Société des Chemins de Fer Paris-Lyon-Méditerranée (PLM), lui passe commande ainsi qu’à plusieurs autres peintres, d’un tableau pour la décoration de la Grande Salle du restaurant de la Gare de Lyon à Paris; « Le Train Bleu » sous le contrôle de l’architecte Marius Toudoire en charge de la surveillance de la décoration. Le sujet en est la représentation de la ville de Lyon.

Son confrère et ami Émile Friant (1863-1932) fait son portrait en 1905 qu’il lui dédicace (Musée d’Orsay).

Il réalise de 1906 à 1909 la décoration de l’hôtel de ville de Saint-Mandé (Val-de-Marne) en compagnie d’Édouard Rosset-Granger et expose cette année-là en compagnie de sa fille Juliette Dubufe-Wehrlé au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts, une aquarelle L’Amour et Psyché alors qu’elle présente trois œuvres miniatures et pastels.

Guillaume Dubufe disparait en mer au large de Buenos-Aires (Argentine), le 24 mai 1909. Il repose avec sa femme, Cécile Dubufe, née Woog (1858-1925) et sa fille, la peintre Juliette Dubufe Werhlé (1879-1918).

Extrait : (de la Rubrique nécrologique du 24 mai 1909) :

« Mort en mer, au large de Buenos Aires, du peintre Guillaume Dubufe. Une dépêche de Rio de Janeiro annonce la mort de M. Guillaume Dubufé, secrétaire de la Société nationale des beaux-arts, à bord du bateau qui le transportait à Buenos Aires. Il meurt en vue des côtes du Brésil. M. Dubufé, ainsi qu’il l’avait fait l’année dernière à Londres, se rendait à Buenos Aires pour y organiser un Salon français. Le corps, mis en bière à bord du paquebot, est emmené à Buenos Aires, où va le bateau, et sera ramené en France dans le courant de juin.

C’est pendant une séance de la délégation, réunie pour nommer les sociétaires nouveaux, que la Société nationale a reçu la nouvelle de la mort de Guillaume Dubufé. On sait le rôle rempli par Dubufe dans l’organisation des Salons de la Société. Cette mort brutale a causé le plus grand chagrin à tous ses confrères. La séance a été immédiatement levée en signe de deuil. M. Guillaume Dubufé est né le 16 mai 1853 à Paris. On sait qu’il appartenait à une famille d’artistes.

Son grand-père, Claude Marie, né en 1791 et mort en 1864, est élève de David et obtint en 1810 un grand sucées avec son envoi au Salon : « Un Romain se laissant mourir de faim avec sa famille, plutôt que de toucher à un dépôt d’argent qui lui a été confié. ». Son père, Edouard, né en 1819, élève de Delaroche, est connu comme portraitiste; il avait fait le portrait de l’impératrice, de Mme Rouher, de Rosa Bonheur, d’Alexandre Dumas, d’Emile Augier, etc. La mère de Guillaume Dubufé, née Zimmermann, est aussi un sculpteur de talent ; elle eut une médaille au Salon de 1812.

Guillaume Dubufe trouva le succès dès ses débuts ; Guillaume Dubufé avait exécuté de nombreuses commandes de décorations pour des monuments publics ou des hôtels particuliers. C’est ainsi qu’il fit, à l’intention du Conservatoire reconstruit, la Musique profane et la Musique sacrée, deux vastes toiles exposées aujourd’hui au musée d’Amiens ; un plafond qui est placé, il y a quelque vingt ans, dans le foyer du public de la Comédie Française; les apothéoses de Puvis de Chavannes et de Gounod, dont il est le parent ; d’autres peintures allégoriques pour la nouvelle Sorbonne, le palais de l’Elysée, l’Hôtel de Ville de Paris, etc.

Il s’est aussi fait connaître comme critique d’art et avait publié à la Revue des Deux Mondes, à la Nouvelle Revue, des Etudes de critique artistique et, récemment, un livre d’esthétique intitulé la Valeur de l’Art. Secrétaire trésorier de la Société nationale des beaux-arts, Guillaume Dubufé est encore président de la Société des aquarellistes français et président d’honneur de la Sociétés des décorateurs. Il laisse deux filles, dont l’une est mariée et s’est fait connaître aussi par ses tableaux exposés aux derniers Salons.»

Prix : médaille au Salon (1877), médaille de seconde classe du Salon (1878); médaille d’or du Salon (1889). Distinctions : chevalier (29 octobre 1889), officier de la Légion d’honneur (16 aout 1900).

Sources : Journal des débats politiques et littéraires, édition du 29 mai 1909 ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2006-05-17.

Photos

Monument

C’est son ami le sculpteur Paul-Albert Bartholomé qui est chargé, par un comité s’occupant de l’érection du tombeau de l’artiste, de réaliser la sculpture, de juillet 1910 à mars 1912. Le monument est dû à l’architecte Jean Camille Formigé en 1902. La dalle est gravée d’une croix reposant sur un globe, souvent cachée sous la mousse.

Inscriptions :

A Guillaume DUBUFE, ses amis.

Marie Guillaume DUBUFE, 16 mai 1853, 24 mai 1909.
Vincent DUBUFE, Pilote-aviateur, Mort pour la France, 10 juin 1889, 8 mars 1916.
Juliette WEHRLE, née DUBUFE, 4 mars 1879, 29 août 1918.
Cécile Guillaume DUBUFE, 14 avril 1858, 19 septembre 1923.
Simone BESSAND MASSENET, née WEHRLE-DUBUFE, 25 septembre 1902, 11 mai 1933.
Marguerite DUBUFE, 1887-1968.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 2 juin 2023