DELISLE Léopold Victor (1826-1910)
France

Administrateur général de la BNF de 1874 à 1905

Léopold Victor Delisle voit le jour à Valognes (Manche), le 24 octobre 1826. Il grandit à Valognes où il fréquente l’historien et archéologue Charles de Gerville. Ce dernier l’initie à l’étude des sources manuscrites de la Normandie médiévale. Il fait de brillantes études à l’École des chartes. Il en sort avec une thèse intitulée Essai sur les revenus publics en Normandie au XIIe siècle (1849).

Léopold Victor Delisle consacre ses premières recherches à l’histoire de la Normandie. Ses Études sur la condition de la classe agricole et l’état de l’agriculture en Normandie au Moyen Âge (1851) condense une énorme masse de faits. Il est réédité, en 1905, sans changement et continue de faire autorité.

En 1852, à 26 ans, le Département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale le recrute. Il se fait connaitre comme l’auteur de plusieurs inventaires de manuscrits. Le gouvernement le charge alors d’imprimer un Catalogue général des imprimés de la bibliothèque. Il le complètera avec les quatre volumes du Cabinet des manuscrits, en 1881. Enfin, il donne une histoire détaillée de la bibliothèque et de sa gestion dans la préface du premier volume (1897).

En 1874, il devient administrateur général de la Bibliothèque nationale et le restera jusqu’en 1905. Celle-ci s’enrichit alors de nombreux cadeaux, legs et acquisitions, notamment par l’achat d’une partie des manuscrits du comte d’Ashburnham.

Il démontre que la plupart des manuscrits français qu’Ashburnham avait acquis en France, dont ceux achetés au libraire Barrois, avaient été volée par Guillaume Libri, inspecteur-général des bibliothèques sous Louis-Philippe. Il obtient par arrêté ministériel, pour la bibliothèque, l’autorisation du rachat des manuscrits.

Léopold Victor Delisle réalise ensuite le Catalogue des manuscrits des fonds Libri et Barrois (1888). Il est élu à l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1859 et reçu à l’Académie de Rouen le 10 janvier 1868. Il collabore aux tomes XXII et XXIII du Recueil des historiens de la France (1865).

Le 21 février 1905, il prend sa retraite. Mais il donne encore des rapports officiels et des catalogues ainsi qu’une description des livres et des manuscrits imprimés du Musée Condé à Chantilly (Oise).

Léopold Victor Delisle est assurément l’européen le plus érudit de son temps pour le Moyen Âge. Wilfrid Blunt le décrit dans sa Vie de Sydney Cockerell comme la plus grande autorité de son temps sur les manuscrits. Sa connaissance de la diplomatique, de la paléographie et de l’imprimerie est profonde. Sa puissance de travail, dans les catalogues, est  phénoménale. Les services qu’il rend, à cet égard, à la Bibliothèque nationale sont immenses.

Léopold Victor Delisle meurt à Chantilly le 22 juillet 1910. Il repose avec sa femme, Laure Burnouf, qui fut sa collaboratrice pendant de nombreuses années, et avec son beau-père, le linguiste Eugène Burnouf (1801-1852).

Hommages : docteur honoris causa de l’Université jagellonne (Cracovie, Pologne) en 1900. Une rue de Paris (13ème) et une école primaire, à Valognes (Manche) portent son nom, ainsi qu’une salle de l’École nationale des chartes, au 65 rue de Richelieu (Paris, 2ème).

Distinctions : chevalier (11 août 1869), officier (9 août 1877), commandeur (31 mars 1883), grand-officier (31 décembre 1895) de la Légion d’honneur.

Sources : Wikipedia. Date de création : 2022-05-17.

Photos

Monument

Inscriptions : FAMILLE EUG. BURNOUF

Eugène BURNOUF secrétaire perpétuel de l’académie des inscriptions et belles-lettres […]
[…]
Louise Laure BURNOUF épouse de Léopold DELISLE 28 décembre 1828 – 11 mars 1905.
Léopold Victor DELISLE membre de l’institut 24 octobre 1826 – 22 juillet 1910

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Date de la dernière mise à jour : 27 mai 2022