DELERUE Georges (1925-1992)
France

Auteur de la musique de plus de 300 films

Georges Delerue, voit le jour le 12 mars 1925, à Roubaix (Nord). Ses parents, Georges Delerue, contremaître à la fabrique de limes de la rue Derème, et Marie Lhoest, qui aime chanter Gounod ou Bizet en s’accompagnant au piano, emmènent souvent leur fils dans une des sept salles de projection de Roubaix.

L’enfant se passionne pour le cinéma et, dès l’âge de cinq ans, essaie de bricoler, avec le Meccano censé le mettre sur les traces de son père, un projecteur. Elève de l’école professionnelle Turgot, il se forme aux métiers de la métallurgie. Il est inscrit, en 1939, par sa mère au conservatoire pour apprendre à jouer de la clarinette qu’il a hérité de son oncle, mais il ne s’y intéresse guère.

Dès l’année suivante, à quatorze ans et demi, il doit cesser toutes études et travailler dans l’usine où est son père afin d’aider financièrement sa famille. Toutefois, il goûte avec son grand-père maternel, chef de chœur, le plaisir de la musique chantée en groupe et participe en tant que clarinettiste à la fanfare locale.

Il réussit à convaincre ses parents de lui laisser les après-midi pour étudier le solfège au conservatoire. Il est admis dans la classe de piano de Madame Picavet-Bacquart, qui lui fait découvrir Bach, Mozart, Beethoven, Chopin et Grieg. Richard Strauss devient son idéal. Souffrant d’une scoliose ancienne, il est opéré à la suite d’une chute de bicyclette.

Cinq mois passés allongés dans un plâtre sont une épreuve qui détermine l’adolescent à consacrer sa vie à la composition musicale. En 1943, en dépit des réticences que suscite son extraction sociale, son inculture musicale et son retard en solfège, il est admis en classe d’harmonie par un nouveau directeur, Alfred Desenclos.

Ce dernier obtient de ses parents qu’il abandonne l’usine. En 1945, Georges Delerue termine le conservatoire de Roubaix par un premier prix de piano, un premier prix de musique de chambre, un premier prix d’harmonie, un deuxième prix de clarinette. Il réussit ensuite les épreuves d’admission au Conservatoire de Paris.

Il apprend la fugue dans la classe de Simone Plé-Caussade et la composition dans celle de Darius Milhaud. Bénéficiaire de la bourse Fernand-Halphen, il doit toutefois, pour financer ses études, jouer dans les bals. Il accompagne aussi à l’orgue baptêmes, mariages et obsèques.

Attiré par le jazz, il se produit dans les pianos bars du quartier de l’Opéra. C’est dans ce cadre qu’il produit en 1947 sa première œuvre, Panique. Il s’initie à la conduite auprès de l’ex-chef d’orchestre des Ballets russes Roger Desormière puis de Jean Rivier. Il produit son premier quatuor à cordes l’année suivante.

En 1948, il travaille comme nègre pour le compositeur de cinématographe Jean Marion. En 1949, il obtient le premier prix de composition ainsi que le second Grand Prix de Rome, auquel il a échoué deux ans plus tôt. Il compose un Concertino pour trompette et orchestre à cordes, en 1951. L’année suivante, il est nommé compositeur et chef d’orchestre à la Radiodiffusion française.

C’est là qu’il écrit, en 1955, sa Symphonie concertante. En 1957, il crée à l’Opéra de Nancy, en collaboration avec Jésus Etcheverry (direction musicale) et Marcel Lamy (mise en scène), un opéra sur une pièce de Boris Vian d’après la légende des Chevaliers de la Table ronde, Le Chevalier de neige.

Sur les conseils de Darius Milhaud, il commence à composer pour le théâtre, pour Jean Vilar. Puis il compose pour le cinéma, avec Hiroshima mon amour, en 1959. Sa rencontre avec deux réalisateurs issus de « la Nouvelle Vague » que sont François Truffaut et Jean-Luc Godard est déterminante. Il se lance dans la musique de films.

Puis il compose également pour la télévision et la radio (Jacquou le Croquant, Les Rois maudits de 1972, l’indicatif de Radioscopie de Jacques Chancel). C’est aussi l’auteur de la musique de La Cinéscénie du Puy du Fou (pour la période 1982-2002). Dans les années 1970, il travaille avec Claude Miller, Yannick Bellon ou Alain Corneau.

Les cinéastes étrangers commencent à s’intéresser à son travail, mais sa peur panique de l’avion l’oblige à limiter ses déplacements aux Etats-Unis. Il ne se décide à s’installer à Hollywood qu’à partir de 1980. Son séjour américain lui laisse un sentiment d’insatisfaction : il ne trouve pas la liberté de composition nécessaire.

Il continue donc à composer pour le cinéma français. Georges Delerue décède d’une attaque cérébrale à 67 ans, le 20 mars 1992, à Los Angeles (Californie). Il est enterré au Forest Lawn Memorial Park de Glendale, en Californie.

Musiques de films pour :

  • François Truffaut : Jules et Jim (1962), Le Mépris (1963), Les Deux Anglaises et le Continent, La Nuit américaine, L’Amour en fuite, Le Dernier Métro, La Femme d’à côté, Vivement dimanche ! ;
  • Alain Cavalier : L’Insoumis (1964) ;
  • Philippe de Broca : Le roi de cœur (1966), Le Diable par la queue (1969), Les Caprices de Marie, L’Homme de Rio, L’Africain ;
  • Gérard Oury : Le Corniaud, Le Cerveau ;
  • Henri Verneuil : Cent mille dollars au soleil ;
  • Edouard Molinaro : Hibernatus ;
  • Fred Zinnemann : Un homme pour l’éternité, Chacal ;
  • Mike Nichols : Le Jour du dauphin ;
  • Andrzej Żuławski : L’important c’est d’aimer (1975) ;
  • Oliver Stone : Salvador (1985), Platoon (1986) ;
  • Diane Kurys : Un homme amoureux (1986) ;
  • Robert Enrico et Richard Heffron : La révolution française (1989) ;
  • Pierre Schoendoerffer : Dien Bien Phu (1992)…

Hommages : Martin Scorsese reprend sa musique pour Le Mépris dans son film Casino. Catherine Corsini reprend sa musique pour son film Partir (2009). Wong Kar Wai reprend Julien et Barbara du film Vivement dimanche! Pour son film 2046 (2004).

Prix : trois Césars de la meilleure musique pour Préparez vos mouchoirs (1979), L’Amour en fuite (1980), Le Dernier Métro (1981) ; un Oscar de la meilleure musique pour I Love You, je t’aime (1980).

Sources : Wikipedia. Date de création : 2017-01-12.

Photos

Monument

Inscriptions :

Madame DELERUE née Michelle GAUCRON 1928 -2007.
In memoriam Georges DELERUE compositeur de musique 1925 – 1992.

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Date de la dernière mise à jour : 19 janvier 2022