DELAPORTE Louis (1842-1925)
France

Louis Marie Joseph Delaporte voit le jour à Loches (Indre-et-Loire), le 11 janvier 1842. Très jeune, il décide d’être marin et entre à l’École navale de Brest en 1858. Aspirant en 1860, il embarque pour le Mexique à bord de La foudre où il contracte la fièvre jaune. Il se remet vite et repart à nouveau pour le Mexique sur l’Albatros.

Après plusieurs expéditions, notamment en Islande, il passe enseigne de vaisseau le 1er septembre 1864. Recruté en raison de ses talents de dessinateur, Louis Delaporte part, en 1866, en Cochinchine avec le capitaine de frégate Ernest Doudart de Lagrée, et un chirurgien de marine qui est aussi botaniste, un médecin qui est aussi géologue.

La Mission doit explorer le Mékong, à la recherche des sources du fleuve. Mais, elle tourne au désastre à cause des conditions climatiques et sanitaires et à Xieng Khouang la remontée du fleuve est abandonnée. Ernest Doudart de Lagrée y laisse la vie.

Louis Delaporte découvre néanmoins le site d’Angkor. C’est une telle splendeur qu’il

« conçoit le vaste dessin de faire connaître l’art khmer à l’Europe ».

Il décide alors d’y consacrer sa vie. Il décrit ainsi comment la découverte du site le bouleverse :

« Je n’admirais pas moins la conception hardie et grandiose de ces monuments que l’harmonie parfaite de toutes leurs parties. […L’art khmer…] s’écarte, il est vrai, de ces grandes œuvres classiques du bassin de la Méditerranée qui pendant longtemps ont seules captivé notre admiration : ce ne sont plus ces colonnades majestueuses ; ce sont au contraire des formes laborieuses, complexes, tourmentées : superpositions, retraits multiples, labyrinthes, galeries basses à jour, tours dentelées, pyramides à étages et à flèches innombrables ; une profusion extrême d’ornements et de sculptures qui enrichissent les ensembles sans en altérer la dignité ; c’est, en un mot, une autre forme de beau. »

Louis Delaporte dégage le temple du Bayon et relève les plans d’Angkor Vat. De retour en France, il passe lieutenant de vaisseau, le 9 mai 1869. Quand la guerre de 1870 éclate, il sert à la surveillance des côtes françaises dans le Nord.

Il repart 1873, avec l’appui de la Société de géographie, en mission d’étude au Cambodge. Il doit vérifier la navigabilité du fleuve Rouge de son delta jusqu’au Yunnan et constituer la première collection d’art khmer en France.

Dans des conditions très difficiles, il relève le plan d’Angkor Vat. Il effectue une « moisson archéologique » constituée de statues, fragments d’architecture et moulages, avec des documents topographiques et des dessins. Il prélève des pièces qu’il souhaite arracher à la nature qu’il voit comme profondément destructrice.

Louis Marie Joseph Delaporte achète aussi des pièces auprès des autorités locales avec l’appui du gouverneur général. Ces pièces constituent le noyau des collections d’art khmer du musée Guimet, à Paris. Transporté à dos d’éléphants et par radeau le tout est chargé sur la canonnière Javeline.

Extrait (de Voyage au Cambodge, L’architecture Khmer, 1880) :

« La vue de ces ruines étranges me frappe, moi aussi, d’un vif étonnement : je n’admirais pas moins la conception hardie et grandiose de ces monuments que l’harmonie parfaite de toutes leurs parties. L’art Khmer issu du mélange de l’Inde et de la Chine, épuré ennobli, par des artistes qu’on pourrait appeler les Athéniens de l’Extrême-Orient, est resté en effet comme la plus belle expression du génie humain dans cette vaste partie de l’Asie qui s’étend de l’Indus au Pacifique … C’est en un mot une autre forme de beau ».

Mais le musée du Louvre refuse d’accueillir la centaine de caisses débarquées à Toulon. Louis Delaporte réussit finalement à faire ouvrir une salle d’exposition au château de Compiègne pour cet art encore peu connu. C’est en 1878, lorsqu’il présente certaines pièces à l’Exposition universelle au Palais du Trocadéro, que l’intérêt du public et des scientifiques s’éveille.

Delaporte effectue en 1881 un dernier voyage sur place mais il tombe gravement malade et désormais devra rester en France. Cette expédition permet d’enrichir encore le fonds du musée. En 1882, une aile du Trocadéro est consacrée à un musée de l’Art Khmer que dirige Louis Delaporte.

Ce musée devient, en 1889, le musée Indochinois et s’ouvre à l’Asie du Sud-Est. En 1894, il recrute comme assistant Charles Carpeaux, le fils du sculpteur. C’est grâce à Louis Delaporte qu’entre 1894 et 1901, ce dernier acquiert une connaissance très pointue sur l’ensemble des statues et devient capable d’identifier les divinités qu’elles représentent.

Les collections du musée vont enrichir le musée national des Arts asiatiques Guimet créé en 1889. Louis Delaporte meurt à Paris, le 3 mai 1925.

Publications : Voyage au Cambodge, L’architecture Khmer (1880).

Distinctions : officier (26 janvier 1872) de la Légion d’honneur.

Sources : Wikipedia ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2022-05-14.

Photos

Monument

Inscriptions : Famille DELAPORTE

Louis DELAPORTE, Lt de vaisseau, explorateur, fondateur, du musée cambodgien, officier de la légion d’honneur, né à Loches, le 11 janvier 1842, décédé à Paris, le 3 mai 1925.
Mme Louis DELAPORTE, née, Hélène SAVART, à Paris, le 12 décembre 1858, décédée à Loches (Indre-et-Loire), le 28 décembre 1939.

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Date de la dernière mise à jour : 27 mai 2022