Jean-Paul Chazal voit le jour le 11 avril 1944.
Il devient avocat et collectionneur d’art africain.
Son père, disparu jeune, fréquentait beaucoup Drouot et collectionnait. Le fils reprend tôt le flambeau en s’intéressant d’abord à la peinture. Mais, un jour de 1972, il pousse par simple curiosité la porte d’une galerie d’art primitif, celle de Hélène Leloup.
Il a alors vingt-huit ans.
« C’était sur le quai Malaquais. L’hiver, un vendredi. J’ai eu un choc. Je n’imaginais même pas que tout cela pouvait exister. »
Il remarque une grande statue en bois bambara « avec des seins comme des obus », dont il fera plus tard l’acquisition.
Le lundi, la « Gazette de l’Hôtel Drouot » indique une vente d’art africain. Il y achète deux objets puis retourne chez Hélène Leloup qui, devinant le passionné potentiel, lui propose tout simplement, et sans garantie financière, le prêt d’un masque Yohouré de Côte d’Ivoire.
« Le lundi suivant, je l’achetai. Je l’ai payé 800 francs. Une somme importante pour l’époque. Curieusement, lors de mes premières acquisitions, je ne me suis pas trompé. Ce n’étaient ni des faux ni des pièces de mauvaise qualité. Je sens les objets. Je recherche ceux qui ont vécu, qui ont été aimés avant d’arriver jusqu’à nous. Je suis obsédé par le caractère authentique des œuvres. »
Il décède le 11 septembre 2023. Sa collection est ensuite venue aux enchères.
Sources : Les Echos (Judith Benhamou-Huet).