CAFFI Andrea (1887-1955)
Italie

Militant politique antifasciste et pacifique

Andrea Caffi voit le jour à Saint-Pétersbourg (Russie), le 1 mai 1887, dans une famille italienne. Son père, Giovanni Caffi, a émigré de Belluno vers la Russie, où il travaille comme costumier aux théâtres impériaux. Sa mère, Emilia Carlini, a probablement vu le jour en France d’émigrés italiens. Adolescent, lycéen à l’école internationale de Saint-Pétersbourg, Andrea Caffi aborde les idées socialistes et le mouvement ouvrier.

Adolescent, il ajoute à ses études une expérience de travail qui l’initie aux conditions d’exploitation des ouvriers et des paysans de la Russie tsariste. Il participe à la révolution russe de 1905 mais on l’arrête et le condamne à trois ans d’emprisonnement.  Andrea Caffi sort de prison avec un an d’avance, grâce à l’intercession des autorités consulaires italiennes. Il prend alors la route de l’exil vers Allemagne.

Andrea Caffi passe quelques années à Berlin où il fait des études universitaires en philosophie. Il déménage à Florence puis à Paris, dans un contexte international qui va bientôt être marqué par l’explosion de la Première Guerre mondiale. Celle-ci est vue par Caffi comme un affrontement entre puissances porteuses d’idées progressistes et le conservatisme de la région germanique. Il est parmi les premiers volontaires dans l’armée française, puis enrôlé dans l’armée italienne. Il est blessé deux fois, la deuxième à la main droite sur les Dolomites devant Belluno.

Puis, il est à la communication et au service de la propagande. Après la guerre, tout en établissant des relations dans le monde culturel italien, il décide de retourner en Russie. Là, il collabore avec ses anciens camarades socialistes libertaires, dont il partage la condamnation des méthodes bolcheviques, jugées autoritaires et violentes. Suite à cette activité politique critique à l’égard de la Révolution d’Octobre, Caffi est arrêté.

Après les prisons tsaristes, il est donc dans les prisons léninistes. Après avoir quitté la prison, il passe un certain temps à Moscou, avant de retourner en Italie en 1923, où il collabore avec quelques magazines socialistes. En 1926, la prise du pouvoir par la dictature fasciste oblige Caffi à fuir en France, à Versailles puis à Paris où il gagne modestement sa vie en travaillant principalement comme traducteur et éditeur.

Il intensifie alors ses relations avec les groupes antifascistes en exil, en se rapprochant en particulier du groupe de Justice et Liberté, avec lequel, cependant, il entre assez vite en conflit, contestant sa pratique politique. Caffi devient progressivement pacifiste et non-violent, professant une idée de la démocratie socialiste et libertaire dans lequel les moyens ne peuvent pas entrer en conflit avec les buts. Ce qui l’amène à la condamnation de l’autoritarisme soviétique et à l’échec de la démocratie occidentale.

En 1940, il s’installe à Toulouse. Il y fait partie des animateurs de la résistance antinazie, en lien étroit avec les communautés d’émigrés et d’exilés italiens. En 1948, il retourne à Paris, où il travaille pour les éditions Gallimard. C’est, comme toujours, une figure active dans le débat politique et intellectuel de l’époque. Intellectuel et rebelle, c’est l’ami de personnalités importantes du 20ème siècle, comme Albert Camus, Carlo Rosselli et Nicola Chiaromonte.

Andrea Caffi décède à Paris, le 22 Juillet 1955.

Publications : Critica della violenza, avec une préface di Nicola Chiaromonte, Bompiani (1966, réédition avec une postface d’Alberto Castelli, Castelvecchi, 2018).

Sources : Wikipedia. Date de création : 2108-04-04.

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Date de la dernière mise à jour : 1 août 2021