BERTIN DE VEAUX, Louis François BERTIN, dit (1771-1842)
France

portrait par Jean-Dominique Ingres - Musée du Louvre
Député de Seine-et-Oise

Louis François Bertin, dit Bertin de Veaux, pour le distinguer de son frère aîné également prénommé Louis François et dit Bertin l’Aîné, voit le jour à Paris, le 18 août 1771. D’une famille originaire de Picardie, c’est le fils d’un capitaine du régiment des cuirassiers du roi qui devient secrétaire d’Etienne François de Choiseul.

Il fonde, avec son frère, dit Bertin l’Aîné, le Journal des débats, dont le premier numéro parait le 29 août 1789. Après le 9 thermidor, il dirige également le journal L’éclair, destiné à combattre le parti jacobin. Dans le numéro du 20 vendémiaire an V, il accuse vivement le député Abolin d’avoir dépouillé de ses biens Mlle d’Espagne.

Arrêté sur la plainte du député, on l’incarcère à la prison de la Force. Il passe devant le jury, sous l’accusation d’avoir avili la représentation nationale, qui l’acquitte. L’éclair est supprimé après le 18 fructidor. Tout en restant journaliste, Bertin devint agent de change et crée une maison de banque à Paris, en 1801. Il siège comme juge puis comme vice-président au tribunal de commerce de la Seine, à partir de 1805.

Président du collège électoral du 2e arrondissement de Paris, en 1815, il devint secrétaire général du ministère de la police sous Elie Decazes. Il quitte ce poste, en 1818, en désaccord avec la politique du ministre. Il se fait élire député le 14 novembre 1820 par le département de Seine-et-Oise. C’est l’un des chefs de l’opposition royaliste à la Chambre des députés. Il participe aux débats relatifs au crédit public et lit un discours contre la censure (6 juillet 1821).

Il n’est réélu que le 25 février 1824 dans le 4e arrondissement électoral de Seine-et-Oise (Versailles). Lorsque Chateaubriand entre dans le ministère du comte de Villèle, il accepte une nomination comme conseiller d’état (1827), mais il donne sa démission lorsque son ami quitte le ministère. Il combat alors la politique de Villèle, notamment ses projets concernant la dette publique et l’amortissement (22 mars 1825).

Bertin de Veaux se fait réélire le 17 novembre 1827 (239 voix sur 357 votants et 390 inscrits). Il revient au Conseil d’état sous le ministère libéral du vicomte de Martignac (1828). Puis il démissionne de nouveau, lorsque le prince de Polignac devint Premier ministre. C’est l’un des députés qui signent la fameuse adresse des 221 dirigée contre son ministère. Réélu le 12 juillet 1830 (331 voix sur 422 votants et 459 inscrits contre 71 à M. Gauthier), il applaudit à la Révolution de 1830.

Le roi Louis-Philippe le rappelle au Conseil d’état. Puis il le nomme ministre plénipotentiaire auprès du roi Guillaume Ier des Pays-Bas (septembre 1830). Bertin de Veaux se représente devant ses électeurs à la fin de cette nomination. Il se fait réélire le 21 novembre 1830 (332 voix sur 409 votants et 507 inscrits). Bertin de Veaux devient pair de France, le 11 octobre 1832. Il siège dans la majorité libérale, très assidu aux séances, parlant quelquefois mais n’improvisant jamais.

Ses fonctions publiques ne l’empêchent pas de prendre une part active à la direction du Journal des Débats, aux côtés de son frère.

Louis François Bertin de Veaux meurt à Paris, le 23 avril 1842. Il repose avec son fils, Auguste Bertin de Veaux (1799-1879), également député et pair de France.

Sources : Bouillet (Marie-Nicolas), Chassang (Alexis) Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, Paris, 1878 ; Robert (Adolphe), Bourloton (Edgar), Cougny (Gaston) Dictionnaire des parlementaires français, 1789 1891, Bourloton éditeur, Paris, 1891. Date de création : 2011-01-21.

Monument

Inscriptions : Sépulture BERTIN de VEAUX

Photos


Date de la dernière mise à jour : 5 janvier 2024