BARENTIN Charles Louis François de Paule de (1738-1819)
France

Chancelier de France

Charles Louis François de Paule de Barentin voit le jour à Paris, le 1er juillet 1738. Membre d’une célèbre famille de noblesse de robe, il devient conseiller, puis avocat général au Parlement de Paris (1757-1775). Puis c’est le président de la Cour des Aides de 1775 à 1788.

En 1787, il soutient Charles Alexandre de Calonne dans ses projets pour la restauration des finances, lors de l’Assemblée des notables. Il montre ostensiblement son mécontentement concernant la convocation des états généraux, il opte plutôt pour un accord avec les parlements.

Par ailleurs, il apprécie très peu Jacques Necker. Il s’oppose à lui sur la question du doublement du Tiers état aux États généraux. Cela lui vaut de devenir la cible des partisans du changement politique en France.

Trois mois après la première émeute de la Journée des Tuiles, il devient le 14 septembre 1788, garde des Sceaux. À la même date, il rétablit les parlements dans leurs anciens pouvoirs, ce qui fait dire à René Nicolas de Maupeou en parlant de Louis XVI «Il est fini».

À ce poste, il fait respecter la liberté du vote et s’oppose au fait que certains hauts personnages soient députés de droit. Prudent et prévoyant, il aurait désiré que la réunion des états généraux ait lieu à Soissons (Aisne), Louis XVI logeant à Compiègne (Oise). Lors de l’ouverture des états généraux, le 5 mai 1789, après que le roi a fini son discours, il pousse les députés à refuser :

«les innovations dangereuses que les ennemis du bien public voudraient confondre avec les changements heureux nécessaires qui doivent amener la régénération, le premier vœu de Sa Majesté».

Jugé à tort comme étant le principal responsable du renvoi de Jacques Necker, le roi le démet de ses fonctions, le 15 juillet 1789. Au mois de novembre 1789, on l’accuse de crime de lèse-nation, c’est-à-dire, d’avoir ourdi un complot contre la capitale. Mais le tribunal du Châtelet l’acquitte. Ceci fait dire aux Parisiens que cette juridiction est «la buanderie de la reine».

Il émigre peu après en Italie. Il attend Louis XVI à Montmédy, mais le roi ne dépasse pas Varennes. Puis il passe la plus grande partie de son émigration en Angleterre. Il possède quelques années le château de Meslay-le-Vidame (Eure-et-Loir). En effet, il a épousé, en 1763, Anne Albertine Antoinette Masson de Meslay (1744-1796), la sœur de son précédent propriétaire, Jérôme Pélagie Masson de Meslay, qui est décédé sans enfant.

Il est également chevalier seigneur de Hardivillers, Maisoncelle, Thuillier et autres lieux. Sa fille, Marie Charlotte Antoinette épouse en 1782 Charles-Henri Dambray. Lors du retour de Louis XVIII de France, il suit le souverain qui le fait chancelier honoraire. François de Paule de Barentin décède en 1819.

Il repose avec Madame de Sesmaisons, née de Goyon, décédée en 1825.

Merci à Christian Charlet, historien des cimetières parisiens et responsable du patrimoine, en 2004, grâce à qui nous avons découvert cette sépulture.

Sources : Tulard (Jean), Fayard (Jean-François), Fierro (Alfred) Histoire et dictionnaire de la Révolution française. 1789-1799, Robert Laffont, collection « Bouquins », Paris, 1987. Date de création : 2007-01-02.

Monument

Ce personnage doit sans doute d’être encore présent au cimetière par un caprice de la nature. En effet, un arbre de plusieurs mètres de haut emprisonne sa tombe et l’habille complètement d’une manière étrange. Mais, au Père Lachaise, les arbres sont protégés, et par là même, le chancelier aussi.

Inscriptions : Aucune n’est plus visible.

 

Photos


Date de la dernière mise à jour : 8 mars 2023