AMUSSAT Jean Zuléma (1796-1856)
France

portrait par Jean Guillaume Elzidor Naigeon - Wellcome Collection

Jean Zuléma Amussat nait le 21 novembre 1796, à Saint-Maixent (Deux-Sèvres). C’est le fils d’un médecin. Il reçoit sa première formation médicale de son père et d’un chirurgien, Servan. Appelé pour le service militaire en 1814, âgé de 17 ans, il devient assistant subalterne dans l’armée. Après la guerre, en dépit de son manque de fonds, il se rend à Paris pour poursuivre ses études de médecine. Un de ses mentors est Armand Trousseau qui lui donne l’occasion de travailler à la Salpêtrière.

Après ses premières années en tant qu’étudiant, il obtient un poste à la Charité à travers Concours externe. De la Charité, il obtient également un logement et aussi, largement la possibilité de poursuivre ses études de médecine. Nilammon Théodore Lerminier (1770-1836), qui remarque l’intérêt pour l’anatomie pathologique d’Amussat, l’aide et le laisse travailler à son service hospitalier. Deux ans plus tard, par le biais de concours, il obtient un stage à la Salpêtrière.

Il travaille sur la moelle épinière. Il cherche, en particulier, des changements pathologiques que l’épilepsie aurait pu provoquer. Pour cela, il invente la rachiotomie qui est devenue courante. Ensuite, il commence à donner des cours privés sur l’anatomie pour les artistes. En décembre 1821, il devient assistant à l’anatomie, par le biais de concours. Il est donc en mesure de doubler son activité avec des cours d’anatomie, de chirurgie.

Amussat veut concourir pour le poste de professeur à la faculté, mais il manque d’être tué par une infection, et sa santé en est gravement affectée. A la suite d’une série de maladies, il doit abandonner le concours. Il n’est plus en mesure d’assurer la tenue d’une chaire ou d’un poste de médecin de l’hôpital, il doit donc s’installer dans un cabinet privé. En 1824, il a l’honneur de devenir membre de l’Académie de Médecine, avant même qu’il soit docteur en médecine.

En 1826, il défend sa thèse de pathologie, intitulée «Quelques considérations sur l’étude de l’anatomie», devant l’Académie. Amussat souligne l’importance de l’expérimentation animale pour la physiologie. En 1827 et 1828 il mène une série d’enquêtes sur la traumatique des hémorragies et les méthodes pour les atténuer. Il fait, en 1829, des enquêtes de la torsion des artères à l’institut de Paris. Peu de temps après il donne des conférences sur ce thème.

Cette méthode est l’une des inventions ingénieuses d’Amussat à laquelle son nom restera toujours attaché. Sa mauvaise santé ne l’empêche pas d’écrire énormément. Son premier rapport est dans le Journal du médecin, en 1819, son dernier en 1854 est un Traité sur les possibilités de traitement du cancer. Il publie une grande partie de son œuvre dans les rapports émanant des réunions de l’Académie de Médecine, dans les archives générales de médecine.

Dans un livre publié en 1822, il se distingue comme l’un des inventeurs de la lithotripsie. L’une de ses réalisations est la réintroduction de la grande coupe. Il plaide vigoureusement pour celle ci dans les cas les moins nocifs de la pierre. Bien que ses intérêts chirurgicaux soient variés, il se concentre sur la chirurgie de la vessie, la prostate et les viscères abdominaux.

Amussat est particulier car il devient célèbre sans jamais être membre d’un corps professoral et jamais tenir un poste de médecin dans un hôpital. Amussat commence à enseigner alors qu’il est encore étudiant, et plus tard il donne des cours d’anatomie, d’exploitation, de bandages et de chirurgie expérimentale.

Il fait également des conférences hebdomadaires chirurgicales au cours desquelles il invite les médecins locaux et étrangers à faire part de leurs résultats et de leurs observations.

En 1831 il organise un cours de la chirurgie militaire pour les jeunes médecins qui vont rejoindre l’armée d’Afrique. Il est très bienveillant et charitable, on se souvient de lui comme le fondateur de «la Société de prévoyance», une organisation d’aide médicale des médecins. Par ailleurs, il établit un prix pour les meilleures œuvres écrites dans le domaine de la chirurgie expérimentale.

Amussat décède le 13 mai 1856, après quelques jours de maladie. Son cœur est exhumé et transporté à Saint Maixent (Deux-Sèvres), le 16 janvier 1857. Il repose avec son fils Auguste Alphonse Amussat (1829-1878) chirurgien.

Sources : -. Date de création : 2008-03-07.

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Monument

La sépulture est ornée d’un médaillon en bronze, daté de 1856, œuvre de Frédéric Bogino.

Inscriptions :

AMUSSAT, Jean Zuléma, membre, de l’académie impériale, de médecine, décédé, le 13 mai 1856.

Marie, Madeleine Lucie, née AMUSSAT, décédée le 4 juillet 1863. De profundis.
Auguste Alphonse, AMUSSAT, docteur en médecine, décédé le 3 mai 1875, à l’âge de 57 ans. De profundis.

Lucien, Léonce Hilarion, BOYER, chirurgien, docteur en médecine, chevalier, de la légion d’honneur, et de l’ordre de Saints, Maurice et Lazare, née à Turin, le 16 novembre 1806, décédé à Paris, le 22 décembre 1890.

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Date de la dernière mise à jour : 23 avril 2023