ALLEGRE Claude (1937-2025)
France

Claude (Jean Ernest) Allègre voit le jour le 31 mars 1937, à Paris. C’est le fils d’une institutrice Lucette Hugonencq (1913-2009) et d’un professeur de sciences naturelles, Roger Allègre.

Après sa licence en 1960, il présente sa thèse pour le doctorat ès sciences physiques, en 1967, à l’Université de Paris.

Il fonde ensuite un groupe d’études de géologie isotopique, baptisé « groupe Louis Barrabé », qui est, un an plus tard, rattaché à l’Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP). Il est nommé professeur titulaire à l’université Paris VII en 1970 et devient directeur de l’IPGP en 1976, poste qu’il occupera jusqu’en 1986.

En 1976, lors du réveil du volcan de la Soufrière en Guadeloupe, il préconise le maintien de l’évacuation d’urgence de la population décidée par le préfet par crainte d’une éruption avec nuées ardentes. Cette affaire provoque une vive controverse avec le volcanologue Haroun Tazieff, qui avait diagnostiqué une éruption phréatique, ne nécessitant pas une évacuation de la population. In fine, le volcan n’explose pas mais l’évacuation a entrainé le déplacement de la préfecture à Basse-Terre vers Pointe-à-Pitre.

Les travaux de son équipe de chercheurs portent essentiellement sur la géochimie, avec l’étude des éléments trace et des isotopes. Ils débouchent sur de nouvelles techniques de datation isotopique.

Nommé professeur à l’université de Paris VII en 1970, il devient ensuite directeur de l’IPGP de 1976 à 1986. Puis il est président du conseil d’administration du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) en 1992. Mais sa piètre gestion de l’affaire de la mine d’or de Yanacocha en 1994 (les plus grandes réserves d’Amérique du Sud, dont le BRGM possédait 24,7 % d’actifs) et ses dépenses lui coûtent sa fonction en 1997.

Il fait, par ailleurs, une carrière politique. Il adhère au Parti Socialiste (PS) en 1973 puis anime le « groupe des experts » du PS dans les années 1980. Ensuite, il est membre du comité directeur du parti en 1987 et du bureau exécutif en 1990.

Conseiller spécial auprès de Lionel Jospin au ministère de l’Éducation nationale de 1988 à 1992, il est notamment l’initiateur du plan « Université 2000 ».

Puis il devient, le 2 juin 1997, ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie dans le gouvernement Lionel Jospin. Il favorise les échanges européens entre les universités et leur réforme en vue d‘harmoniser les systèmes universitaires. Il permet aux chercheurs de créer leur propre start-up et de déposer des brevets, avec la « loi Allègre », en 1999.

Mais sa gestion maladroite et sa phrase célèbre, « Il faut dégraisser le mammouth » lui vaut l’opposition du corps enseignant qui mènera à sa démission en mars 2000.

En 2002, il entre au conseil d’administration du groupe de sondages IPSOS. Puis il quitte le PS en 2008 pour se rapprocher e Nicolas Sarkozy.

En janvier 2013, il est victime d’une crise cardiaque lors d’une conférence scientifique à Santiago du Chili, ce qui l’oblige ensuite à réduire ses activités. Il meurt le 4 janvier 2025, à Paris.

Publications :

  • L’Écume de la Terre, Paris, Fayard (1983) ;
  • Les Fureurs de la Terre, Paris, Odile Jacob (1987) ;
  • Économiser la planète, Paris, Fayard (1990) ;
  • Introduction à une histoire naturelle, Paris, Fayard (1992) ;
  • Écologie des villes, écologie des champs, Paris, Fayard (1993) ;
  • Vive l’École libre !, Paris, Fayard (2000) ;
  • Histoires de Terre, Fayard (2001) ;
  • Changer de politique, changer la politique, éditions de l’Aube (2002) ;
  • Géologie isotopique, Paris, Belin (2005) ;
  • La science est le défi du XXIe siècle, Paris, Plon (2009) ;
  • L’Imposture climatique, Paris, Plon (2010) ;
  • Peut-on encore sauver l’Europe ?, Paris, Plon (2011) …

Prix :

  • 1986 : prix Goldschmidt, de la Geochemical Society ;
  • 1986 : (avec Wasserburg) prix Crafoord en géologie ;
  • 1987 : médaille Wollaston de la Société géologique de Londres ;
  • 1994 : médaille d’or du CNRS ;
  • 1995 : médaille William-Bowie de l’Union américaine de géophysique ;
  • 2010 : grand prix de la Société de géographie ;
  • 2012 : prix « Atoms for Peace »

Distinctions : commandeur de la Légion d’honneur (elle ne figure pas dans la Base Léonore car trop récente) ; grand officier de l’ordre national du mérite ; commandeur des palmes académiques (2000) ; commandeur de la croix du sud (Brésil).

Sources : Wikipedia ; Base Léonore (Légion d‘honneur). Date de création : 2025-10-25.

Photos

Monument

Inscriptions : Famille ALLEGRE SIMON

Lucienne SIMON, née, VILLARD DE MARTIGNY, 1910-2011.
Claude ALLEGRE, 1937-2025, prix CRAFOORD 1986.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 28 octobre 2025