AGIER Pierre Jean (1748-1823)
France

Acteur clé de l’histoire du jansénisme au 19ème siècle

Pierre Jean Agier nait le 28 décembre 1748, à Paris. Fils de Guy Agier, procureur au Parlement, il fait ses études au Collège d’Harcourt, y recevant un prix d’honneur et quatre premiers prix au Concours général. Il est reçu avocat au parlement le 7 août 1769. Sa faible voix l’empêchant de plaider, il se consacre surtout au conseil juridique. Il tient aussi des conférences de formation pour ses collègues. Aux côtés de son père, il participe à la lutte contre la suppression des Parlements par le chancelier Maupeou.

Âgé de quarante ans, il se lance dans l’étude de l’hébreu pour pouvoir lire la Bible dans cette langue. De septembre 1787 à mai 1789, il publie trois brochures anonymes, qu’il rassemble ensuite en un volume sous le titre Le jurisconsulte national. Il y plaide pour la restauration du pouvoir des parlements, contre les empiétements de la monarchie, et pour que les parlements aient le pouvoir d’autoriser l’impôt et les emprunts. Le district des Mathurins de Paris l’élit député suppléant du tiers état aux États généraux de 1789.

Il devient rapporteur de la commission d’enquête sur les événements des 13 et 14 juillet, ainsi que ceux des 5 et 6 septembre 1789. Suite au rapport qu’il rend en décembre 1789, dans lequel il conclut que « les ordres du roi ne pouvaient servir d’excuse aux exécuteurs de commandements tyranniques », il se fait élire juge du tribunal du second arrondissement de Paris.

En 1790, il prend parti pour la Constitution civile du clergé et fait partie de l’entourage de l’abbé Grégoire. En 1791, il est désigné comme candidat à la place de gouverneur du Dauphin, sans être choisi. Il est ensuite membre de la Commune de Paris. Quelque temps vice-président, puis président du Tribunal des dix, chargé des affaires criminelles, il refuse en août 1792 de prêter le serment de Liberté-Égalité, exigé des fonctionnaires publics.

Pour cette raison, lorsqu’au début de 1793, on transforme le système des tribunaux, il se retrouve provisoirement sans emploi. Il le reste jusqu’à la chute de Robespierre. Cette année-là, il publie ses Vues sur la réformation des lois civiles, dans lesquelles il propose une réforme sociale aux fondements égalitaires, inspirée de Mably.

Le 5 janvier 1795, il devient commissaire national près du tribunal du cinquième arrondissement de Paris. La même année, il succède à Mourricault à la présidence du tribunal révolutionnaire. À ce titre, il doit juger son prédécesseur Fouquier-Tinville. Ce tribunal étant supprimé, il retrouve rapidement ses fonctions dans le cinquième arrondissement.

Lors du procès de Gracchus Babeuf et de la Conjuration des Égaux, on le tire au sort comme juré par le tribunal de Vendôme. Il demande récusation parce qu’il fait partie de la liste des proscrits de la conjuration. Mais ceci est refusé, et il doit siéger au procès, sans participer aux délibérations. Au même moment, on le nomme au conseil de contentieux de la dette des émigrés.

De 1795 à 1803, Pierre Jean Agier participe à la rédaction des Annales de la religion. Il y défend ouvertement la cause de Port-Royal et du jansénisme. Il est un des gestionnaires de la Boîte à Perrette, la caisse de financement janséniste, à partir de 1795. Après le 18 Brumaire, les Consuls le nomment président du Tribunal criminel de Paris. Mais il refuse pour accepter une place à la Cour d’appel.

En 1800, il publie Du mariage dans ses rapports avec la Religion et les lois nouvelles de France, où il mêle question de jurisprudence, de morale chrétienne et de polémique janséniste. Il formule, en 1801, des observations pour la rédaction du code civil et du code du commerce.

En 1802, il devient vice-président de la cour d’appel. Il sera ensuite président de la Cour impériale de Paris en 1811. En septembre 1815, le gouvernement de la Restauration le confirme dans ses fonctions. À partir de 1809, il publie des Psaumes traduits de l’hébreu vers le français, puis le latin.

Puis à partir de 1818, il multiplie les publications aux accents millénaristes sur L’Apocalypse et les Prophètes de l’Ancien Testament. À la fin de sa vie, il est un des rédacteurs de la Chronique religieuse, journal fondé par Henri Grégoire et Jean Denis Lanjuinais, qui paraît de 1818 et 1821. Il meurt le 22 septembre 1823, à Paris.

Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (23 août 1814), croix de l’ordre de la Réunion (1813).

Sources : Moiroux (Jules) Guide illustré du cimetière du Père Lachaise, Paris, 1922; Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2015-03-10.

Monument

Inscriptions : Famille DUPLESSIS – AGIER

Ici repose, près de ses vénérables parents, […] DUPLESSIS-AGIER, ancien greffier en chef de la cour pénale […], décédé le 3 juin 1855 dans sa 59ème année, conseiller à la cour impériale, chevalier de la légion d’honneur, […] éclairé […] et de ses […], il montra dans des temps difficiles, une noble fermeté une rare […], […] et de résignation chrétienne, redisant cette parole, espérance et consolation de sa famille. […] voluptas […].

 

Photos


Date de la dernière mise à jour : 8 mars 2023