ADANSON Michel (1727-1806)
France

gravure par Ambroise Tardieu d'après le portrait du muséum d'histoire naturelle - BNF-Gallica
Botaniste, auteur d’une « classification naturelle » s’opposant à celle de Linné

Michel Adanson voit le jour le 7 avril 1727, à Aix-en-Provence (Bouches du Rhône). Jacques Adanson, son grand-père appartient à ces familles écossaises qui suivent en France Jacques II d’Angleterre (Jacques VI d’Écosse), détrôné en 1688. Son père, Léger Adanson, est écuyer de Mgr de Vintimille, archevêque d’Aix-en-Provence. Sa mère, Marthe Buisson, est une aixoise.

Mgr de Vintimille ayant été nommé au siège épiscopal de Paris, la famille Adanson le suit dans la capitale. Là, le jeune Michel est l’un des plus brillants élèves du collège Sainte-Barbe. Remarqué par John Turberville Needham, il reçoit de lui, à quatorze ans, un microscope, avec ces paroles :

« Puisque vous avez si bien appris à connaître les ouvrages des hommes, vous devez maintenant étudier ceux de la nature ».

Puis il suit les cours de Réaumur et de Jussieu au Jardin du roi, ancêtre du Muséum national d’histoire naturelle.

Désirant voyager et explorer, il se décide pour le Sénégal. Il y fait donc, à ses frais, un voyage dans ce pays du 20 décembre 1748 au 18 février 1754. Jussieu lui obtient un poste, très modeste, de commis à la Compagnie des Indes. Durant la traversée, malgré son mal de mer, il visite les Açores et les Canaries. Au Sénégal, il décrit un nombre considérable de plantes et d’animaux nouveaux, mais il fait aussi beaucoup d’observations géographiques et ethnographiques. Il observe un poisson électrique, le rapprochant de la bouteille de Leyde.

Son périple le mène jusqu’à l’île de Gorée, plaque tournante de l’embarquement des Africains sur les navires négriers. Là, il note dans ses cahiers que :

« Si les Nègres sont esclaves, je sais parfaitement qu’ils ne le sont pas par décret divin, mais bien parce qu’il convient de le penser pour continuer à les vendre sans remords ».

D’Afrique, il envoie à Réaumur les minéraux et les collections zoologiques qu’il a recueillis. A l’astronome Le Monnier, il envoie ses observations astronomiques et météorologiques. Enfin, c’est à Jussieu qu’il expédie ses collections botaniques, classées suivant une méthode naturelle.

Après cinq ans, il ramene d’importantes collections botaniques, dont plus de mille récoltes (conservées aujourd’hui au Muséum national d’histoire naturelle) ainsi que plus de trois cents plantes vivaces qu’il acclimatera au Jardin du Roi à Versailles. Il rapporte également trente-trois espèces d’oiseaux que Mathurin Jacques Brisson décrit dans son Ornithologie ou méthode contenant la division des oiseaux en ordres, sections, genres, espèces et leurs variétés (tome 1 en 1760).

Il publie ensuite le compte rendu de son voyage en 1757 : Histoire naturelle du Sénégal. Cet ouvrage contient le récit de son voyage et la description des coquillages observés et récoltés. L’ouvrage se vend mal et, après la faillite de l’éditeur et le remboursement aux souscripteurs, Adanson estime que le livre lui avait coûté 5 000 livres. Sa situation financière s’en ressentira toujours.

Grâce aux liens qu’il avait établis avec des Sénégalais (il connait un peu le wolof), il découvre le baobab, la gomme arabique, l’indigo, les palétuviers et le palmier à huile.

Michel Adanson découvre le baobab qu’il décrit en 1761 dans une «Histoire naturelle du Sénégal». Membre de l’Académie des Sciences, il prône une classification ««naturelle»» prenant en compte toutes les parties des plantes.

Il publie, en 1763, son ouvrage «Familles des plantes» qui s’oppose à la classification «artificielle» de Linné basée principalement sur les caractères sexuels.

Appauvri par son voyage au Sénégal, il aurait pu vivre avec ses fonctions et ses pensions. Mais il conserve l’idée de réaliser à lui seul son encyclopédie et y consacre  tous ses moyens. Louis XVI lui accorde l’usage de l’Imprimerie royale pour les vingt-sept volumes qui doivent former un ouvrage dont le titre aurait été Ordre universel de la nature.

Mais la Révolution arrive et ses moyens financiers lui sont supprimés. Malgré ses difficultés pécuniaires, il refuse de s’établir à l’étranger malgré les offres que lui font l’empereur d’Autriche, l’impératrice Catherine II et le roi d’Espagne.

La réalité de sa profonde misère n’est connue qu’au moment de la création de l’Institut, en 1798. Invité à venir prendre place parmi les membres de l’Académie des sciences, il répond qu’il manque de chaussures pour y aller. Le ministre Bénézech lui fait alors accorder une pension de 6 000 francs et, plus tard, Napoléon doublera cette somme.

Enfin, il préside, en 1800, l’assemblée des souscripteurs d’un monument à la mémoire de Desaix.

Il meurt le 3 août 1806 à Paris et s’exclame en mourant :

 « Adieu, l’Immortalité n’est pas de ce monde… »

Publications :

  • Histoire naturelle du Sénégal. Coquillages. Avec la relation abrégée d’un voyage fait en ce pays pendant les années 1749, 50, 51, 52 et 53, Paris (1757) ;
  • Description d’une nouvelle espèce de ver qui ronge les bois et les vaisseaux, observée au Sénégal, dans Histoire de l’Académie royale des sciences… avec les mémoires de mathématique et de physique…, (1759) ;
  • Description d’un arbre d’un nouveau genre, appelé Baobab, observé au Sénégal », dans Mémoires de l’Académie Royale des Sciences, Paris (1761) ;
  • Méthode nouvelle pour apprendre à connaître les familles des plantes, Paris (1763) ;
  • Mémoires d’Adanson sur le Sénégal et l’île de Gorée (1763) ;
  • Baobab, dans Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné, supplément, vol. 1, (1776–1777).

Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (18 décembre 1803).

Hommages : Un genre botanique, créé par Linné, porte son nom « Adansonia ». Une rue porte son nom à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), à Paris (5ème) et à Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône).

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2005-07-07

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Monument

Inscriptions : Aucune

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Date de la dernière mise à jour : 7 juin 2024