Marie (Maria) Rosetti-Tescano, souvent surnommée Maruca, voit le jour le 18 juillet 1879, à Berești-Tazlău (Roumanie). C’est la fille de Dumitru Rosetti et de son épouse Alice Tescanu, tous deux nobles moldaves et de célèbres intellectuels. Dumitru est philosophe, sociologue, et traducteur en français des œuvres de Vasile Conta. Sa mère, connue pour avoir « l’une des bibliothèques les plus précieuses de son époque », est pianiste.
Elle est éduquée à la maison par des gouvernantes qui l’aident à acquérir « une vaste culture à travers la lecture, la correspondance et les voyages ». Elle évolue dans les cercles aristocratiques les plus élevés de Roumanie. C’est ainsi l’amie de Matila Ghyka, Jean Chryssoveloni, Martha Bibescu, Cella Delavrancea, Nae Ionescu et Alice Voinescu.
À l’âge de 21 ans, elle épouse Mihail G. Cantacuzene, dit « le nabab », richissime prince moldave et dont le père, Georges Grégoire Cantacuzène, fut président du Conseil des Ministres et fit édifier le Palais Cantacuzène à Bucarest (Roumanie). Ils auront un fils, Constantin Cantacuzène , futur as de l’aviation. Puis elle devient dame de compagnie de la reine Marie de Roumanie.
On la connait pour son caractère cyclothymique (avec une tentative de suicide dans sa jeunesse) mais aussi pour son mécénat pour les artistes et les philosophes. C’est aussi une femme libre, audacieuse et engagée dans les débats et les conflits de son temps, connue pour ses amours passionnés.
Pendant la Première Guerre mondiale, c’est la figure centrale d’un scandale dans l’hôpital de Iași. En effet, elle oblige des soldats blessés à se produire devant elle et ses invités lors d’un banquet. Puis, en février 1918, avec un groupe d’aristocrates féminines, soutenu par la reine, elle participe à une manifestation contre la politique de guerre du premier ministre, le général Alexandru Averescu.
Veuve en 1929, elle est, un temps, la maîtresse de Nae Ionescu avant d’épouser, en 1937, le compositeur George Enesco.
Le prince Matila Ghyka la dépeint ainsi :
« Maruca, devenue l’épouse de Georges Enesco (…) se savait d’une beauté imposante, byzantine, assortie à son caractère indomptable et fantasque. Elle n’était ni superficielle ni snob, mais très consciente d’être différente, ce qui était évident aux yeux de tous (…) Elle était bonne et généreuse, mais (…) n’admettait aucun obstacle en travers de sa route, de son action, de la manière dont elle gouvernait sa vie.
Elle meurt à Genève (Suisse), le 23 décembre 1968, à l’âge de 89 ans. Elle repose avec son second mari, le chef d’orchestre, violoniste et compositeur George Enescu, dit Enesco (1881-1955).
Œuvres : Souvenirs d’une princesse moldave, Aristarc, Bucarest (2000).
Sources : Maruca, la princesse maudite (en roumain) ; Wikipedia. Date de création : 2025-11-25.
Photos
