Irina Rubanova voit le jour le 21 juillet 1933, en Russie.
Elle est diplômée de la faculté de philologie de l’université d’état de Moscou en 1956. En 1962, elle travaille comme rédactrice en chef à la maison d’édition « Industrie Légère ». Puis, elle entre à l’Institut d’histoire de l’art de l’Académie des sciences de l’URSS.
A partir de 1962, elle travaille à l’Institut des sciences de l’art, d‘abord dans le secteur du cinéma, puis, à partir de 1973, dans le secteur de l’art des pays socialistes d’Europe et, à partir de 1986, dans le département de l’art contemporain de l’Ouest).
De 1964 à 1967, elle anime des émissions de télévision sur le cinéma polonais. Elle est aussi membre de l’Union des cinéastes de Russie. Remarquable cinéphile, c’est l’autrice de nombreux articles et critiques de cinéma, en particulier du cinéma polonais et hongrois.
Elle est à la fois chercheuse, organisatrice de festivals, enseignante, vulgarisatrice de l’art cinématographique et vice-présidente de la commission des conflits sur les questions créatives de l’Union des cinéastes. Elle réhabilite aussi les films conservés dans les archives soviétiques.
En 1966, elle publie la première monographie sur le cinéma polonais : « Le cinéma polonais. Films sur la guerre et l’occupation. 1945 — 1965 », qui restera longtemps le livre de chevet des cinéphiles soviétiques. En 1973, elle signe le premier livre publié en URSS sur Vladimir Vysotsky et le seul livre en russe sur le meilleur réalisateur de la RDA, Konrad Wolf.
Elle traduit, en 2005, « Le cinéma et tout le reste » d’Andrzej Wajda. Enfin, elle sort, en 2021, son dernier livre : « Bergman. Théâtre. Cinéma ».
Dans son activité, elle foule certains territoires semi-interdits, comme dans ses livres sur Zbigniew Cybulski et sur le documentaire polonais qui sont toujours inédits. En 1968, elle signe aussi une lettre en défense d’A. Ginzburg et de Y. Galanskov.
Au festival du cinéma de Gdynia, en Pologne, elle est toujours accueillie avec chaleur par Krzysztof Zanussi, Wojciech Marczewski, Jerzy Hoffman et, bien sûr, Andrzej Wajda, avec qui elle est amie.
A partir de 2020, elle vit à Paris, chez sa fille, où elle décède le 3 septembre 2024, à 91 ans.
Prix : en 2008, prix spécial de la Guilde des cinéastes et critiques de cinéma de Russie « Pour sa contribution à la science cinématographique et au processus cinématographique vivant, pour sa position civique et esthétique claire » ; en 2019, le « Nika » de l’Académie russe des arts cinématographiques « Pour sa contribution aux sciences cinématographiques, à la critique et à l’éducation ».
Distinctions : croix d’or du mérite polonais (2023).
Sources : Голос Ирины Рубановой – Журнал «Сеанс». Date de création : 2025-10-25.
