SOLAL Martial (1927-2024)
France

photo anonyme, Uzeste Musical 25 aout 2012
Pianiste de jazz, compositeur, arrangeur et chef d'orchestre

Martial Solal voit le jour le 23 août 1927, à Alger (Algérie, alors française), dans une famille juive non pratiquante. Son père est expert-comptable. Il apprend les rudiments du piano auprès de sa mère, une chanteuse d’opéra amatrice.

Son talent d’improvisateur se dévoile dès ses dix ans. Lors d’une audition, il modifie l’ordre des séquences d’une Rhapsodie de Liszt, sans hésitation et sans que personne ne s’en rende compte.

À l’adolescence, il découvre le jazz et la liberté qu’il permet, avec Lucky Starway, saxophoniste et chef d’un orchestre local à Alger. Ce dernier lui fait découvrir Louis Armstrong, Fats Waller, Teddy Wilson ou encore Benny Goodman. Il prend des cours avec lui pendant deux ans puis Lucky Starway l’engage dans son orchestre.

À partir de 1942, les lois sur le statut des Juifs du régime de Vichy entrent en vigueur dans les colonies françaises. Comme elle lui interdisent l’entrée à l’école, il se consacre donc à la musique. Durant la Seconde Guerre mondiale, alors qu’il effectue son service militaire au Maroc, il joue dans les mess des soldats américains.

Il devient musicien professionnel dès 1945. Mais les opportunités étant limitées à Alger pour un pianiste de jazz, il s’installe à Paris en 1950. Il a 22 ans et n’y connait personne. Après quelques semaines, il joue dans plusieurs orchestres de jazz, comme ceux de Noël Chiboust ou d’Aimé Barelli. Il est alors contraint, pour des raisons économiques, de jouer tango, java, paso doble ou valses.

Puis il fréquente le Club Saint-Germain. C’est alors le plus important club de jazz et il commence à y jouer en 1952. Il y est le « pianiste maison » pendant une dizaine d’années, alternant parfois avec le Blue Note, l’autre grand club de jazz.

Au Club Saint-Germain, avec le batteur Kenny Clarke et le bassiste Pierre Michelot, il accompagne les musiciens américains de passage : Don Byas, Lucky Thompson, Clifford Brown, Dizzy Gillespie, Stan Getz ou Sonny Rollins. Il y croise également André Previn, Erroll Garner et John Lewis.

En novembre 1954, il accompagne l’orchestre Barelli dans une tournée dans toute la France et l’Afrique du Nord. Puis il crée un quartet avec Roger Guérin à la trompette, Paul Rovère à la contrebasse et Daniel Humair à la batterie. Mais il se produit également en piano solo, dans un style inspiré par Art Tatum.

Il enregistre, un peu plus tard, ses premiers albums en trio. À partir de 1955, il accompagne le saxophoniste Lucky Thompson. Il grave avec lui plusieurs disques et apparait à la télévision. Il joue également avec Chet Baker.

Puis il commence à enregistrer avec Sidney Bechet en 1956. Son premier enregistrement, avec Kenny Clarke se fait en quelques heures, avec seulement des premières prises. La même année, il enregistre deux disques en compagnie de Billy Byers, Jazz on the Left Bank et Réunion à Paris. Il commence également à enregistrer en solo.

Malgré une notoriété naissante, les ventes et concerts ne lui suffisent pas à assurer une subsistance correcte. Il signe quelques disques alimentaires, en 1956, sous le nom de « Jo Jaguar ». Il joue alors des airs à la mode : des chansons de Gilbert Bécaud, de Jo Privat ou d’Édith Piaf.

Par ailleurs, en 1956, il crée son premier big band, salué par son ami le compositeur André Hodeir. En 1958, il entame la composition de l’ambitieuse Suite en ré bémol pour quartette de jazz. Elle est jouée au Club Saint-Germain, avec Roger Guérin à la trompette, Paul Rovère à la contrebasse et Daniel Humair à la batterie.

En 1959, il compose sa première musique de film pour Deux Hommes dans Manhattan de Jean-Pierre Melville. Entre 1959 et 1963, il accompagne, avec son orchestre, des chanteurs français comme Line Renaud, Jean Poiret ou Dick Rivers.

Il ne se limite pas à la scène de jazz. Ainsi, il écrit de nombreuses œuvres symphoniques jouées notamment par le nouvel orchestre philharmonique, l’orchestre national de France ou l’orchestre de Poitou-Charentes. Il compose également plusieurs musiques de films, notamment pour Jean-Luc Godard (À bout de souffle) ou pour Jean-Pierre Melville (Léon Morin, prêtre).

Il meurt le 12 décembre 2024, pendant son transfert de Chatou (Yvelines), où il vivait, vers l’hôpital de Versailles.

Hommage : Le prestigieux concours de piano jazz Martial Solal est organisé de 1988 à 2010.

Sources : Wikipedia. Date de création : 2025-06-30.

Photos

Monument

Inscriptions :

(Plaque) Martial SOLAL, 1927-2024.

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Date de la dernière mise à jour : 21 août 2025