WORTH Jean Philippe (1856-1926)
France

photo anonyme, vers 1908 - Source Geneanet
Pionnier de la Haute Couture

Jean Philippe Worth voit le jour le 25 juillet 1856, à Dieppe (Seine Maritime). C’est le fils de Charles-Frederick Worth (1825-1895).

Son père est considéré comme le fondateur de la haute couture. Vendeur à Londres, il s’installe en 1845 à Paris. Premier commis chez Gagelin, mercier de luxe, il y rencontre son futur associé, le commis Gustave Bobergh. Dans leur établissement, au 7, rue de la Paix, Worth met en place un type de production et un cérémonial pour la présentation des vêtements. Ceux ci vont le distinguer de la confection, alors en plein essor. Il jette ainsi les bases de ce qu’on appellera plus tard la « haute couture ».

Les modèles sont « prêts à essayer », mais personnalisés en fonction de la cliente au point de paraître des créations uniques. Ce sont des jeunes filles, les « sosies », qui les présentent aux clientes. Le premier de ces mannequins sera la propre épouse de Worth. Il organise ces présentations à dates fixes dans les luxueux salons de la maison. Ceux ci sont équipés d’un éclairage au gaz qui restitue les conditions dans lesquelles celles ci porteront les robes de bal et de cérémonies.

Produit du second Empire et de la « fête impériale », Charles Frederick Worth réinvente la fonction sociale du couturier. Hier artisan et simple fournisseur, c’est désormais un « artiste » et un « créateur ». Ce dernier a une autorité esthétique et un pouvoir prescripteur qui en font un maître absolu auprès de ses clientes.

Jean Philippe reprend la maison de couture et fait passer la clientèle de la noblesse aux nouvelles fortunes. Il fait aussi considérablement évoluer les modèles. Il épouse Caroline Poulet dont il aura une fille André Caroline (1891-1926). Celle ci épousera Louis Joseph Cartier, ce qui rapprochera, un temps, les deux maisons de luxe.

Il se fait construire la villa des Bleuets, à Promenthoux (Suisse), sur le lac Léman, pour s’y reposer, l’été, aujourd’hui appelée « le château ». Mécène, il lui arrive d’acheter des tableaux pour les offrir à l’état : Les conscrits (CNAP) ou Dans la foret (Musée des Beaux-Arts de Nancy) par son ami Pascal Dagnan-Bouveret.

Il décède en juillet 1926 à Paris, à l’âge de 70 ans. Il repose avec sa fille unique, Andrée Caroline (1891-1926), et avec le troisième époux de celle-ci, Pierre Jomini, décédé deux jours après elle.

A sa mort, ses deux neveux, Jean Charles Worth, designer, et Jacques Worth, manager, reprennent la direction de la maison de couture.

Merci à Olivia van Hoegaerden, de la famille, pour ses précisions sur cette notice. Merci à Claire Niemkoff pour nous avoir fourni l’identification du sculpteur du médaillon.

Sources : « Worth : inventer la haute couture », Ed. Paris Musées (2025) ; Jean-Philippe Worth (SHAF) ; Geneanet ; Wikipedia. Date de création : 2016-11-03.

Photos

Monument

La sépulture est ornée d’un bas-relief en bronze, non signé, représentant Le silence, par Jean Dampt. Ce dernier était un ami du couturier. Elle est ceinte d’une grille en fer forgé épais, avec des couronnes funéraires.

Selon Brice Leibundgut, le mot PAX a une quadruple signification :

  • PAX comme la paix éternelle (« repose en paix »),
  • PAX comme la fin de la guerre et des mutilations (Worth s’était mobilisé pour soutenir les aveugles de guerre et les gueules cassées),
  • PAX comme le monogramme inscrit sur les balcons de Promenthoux, maison de Worth,
  • PAX comme la Rue de la Paix, siège de la Maison Worth.

Inscriptions :

PAX
(Latin : paix)

Ici repose, Jean Philippe WORTH, 1856-1926.
Ici repose, Pierre JOMINI, 1896-1926.
Mme P. JOMINI, 1891-1926.
Denis CLETIENNE, 1940-1985.
Anne Marie REVILLON, 1900-1968.
Marie Andrée CLETIENNE, 1928-1974.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 22 août 2025